DMLA : un implant sous-rétinien pour restaurer la vue

Par |Publié le : 20 novembre 2025|Dernière mise à jour : 13 novembre 2025|4 min de lecture|

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de cécité chez les plus de 60 ans. Sa forme atrophique, responsable d’une atteinte progressive et irréversible de la vision centrale, reste aujourd’hui sans traitement. Une équipe internationale a mis au point un implant sous-rétinien relié à des lunettes de réalité augmentée, capable de restaurer partiellement la vue de patients atteints de DMLA. Comment fonctionne ce dispositif innovant ? Quels en sont les résultats ? Découvrez cette avancée technologique qui pourrait révolutionner la prise en charge de cette maladie visuelle fréquente.

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DMLA atrophique : une maladie qui détruit la vision centrale

La DMLA est une affection dégénérative de la rétine qui altère progressivement la macula, zone centrale indispensable à la vision fine et détaillée. Cette partie de l’œil permet de lire, reconnaître un visage ou conduire.
Il existe deux formes principales :

  • La forme humide, liée à une prolifération anormale de vaisseaux sanguins sous la rétine.
  • La forme atrophique, plus lente mais irréversible, marquée par la disparition des cellules photoréceptrices, celles qui captent la lumière.

En France, près de 1,5 million de personnes sont concernées, dont environ un tiers par la forme atrophique. Aucun traitement curatif n’existe actuellement pour ces patients. La prise en charge se limite donc à de la rééducation visuelle et à l’adaptation du quotidien. D’où l’intérêt considérable suscité par les recherches en neurostimulation rétinienne.

Un implant sous-rétinien pour réactiver la communication avec le cerveau

Mis au point par l’université Stanford et testé par une équipe internationale associant l’INSERM, le CNRS, la Sorbonne Université et plusieurs hôpitaux français, le système Prima vise à remplacer les photorécepteurs défaillants.

Le dispositif repose sur deux éléments :

  1. Une micropuce photovoltaïque, insérée sous la rétine, d’à peine 2 millimètres, contenant 378 électrodes.
  2. Une paire de lunettes de réalité augmentée, dotée d’une caméra miniature.

Le principe est simple : la caméra capture les images de l’environnement, les traite via un micro-ordinateur, puis les projette sous forme de rayons infrarouges sur l’implant. Ce dernier transforme le signal lumineux en impulsions électriques qui stimulent directement les neurones rétiniens restants, transmettant ainsi une information au cerveau.

Dans l’essai clinique européen mené auprès de 38 personnes âgées en moyenne de 79 ans, plus de 80 % des participants ont amélioré leur acuité visuelle au cours de l’année suivant l’implantation. Certains ont pu lire à nouveau des lettres et des mots, sans altération de leur vision périphérique.

Neurostimulation rétinienne : une piste prometteuse pour la DMLA atrophique

Les résultats publiés dans le New England Journal of Medicine marquent une étape décisive dans la recherche sur la restauration visuelle. C’est la première fois qu’un implant permet à des personnes ayant perdu la vision centrale de reconnaître des symboles et lire des mots, tout en préservant la vision périphérique.

Les effets secondaires observés, tels que l’hypertension oculaire ou certains décollements de rétine, étaient connus et anticipés. Dans la plupart des cas, ils ont été transitoires et rapidement maîtrisés. L’équipe de recherche évoque une tolérance satisfaisante du dispositif, qui fera l’objet d’un suivi clinique sur trois ans afin d’évaluer la sécurité à long terme.

Pour les médecins et les chercheurs, le bénéfice visuel constaté dépasse largement les effets indésirables. Les prochaines étapes consisteront à améliorer la résolution des images, à miniaturiser les implants et à prolonger leur durée de fonctionnement.

À plus long terme, les équipes espèrent combiner cette approche à d’autres technologies, comme la thérapie génique ou la stimulation optogénétique, afin d’optimiser la récupération visuelle.

Cette innovation marque une avancée significative dans la prise en charge de la DMLA atrophique, jusqu’ici sans solution thérapeutique. Si la vision retrouvée reste partielle, elle représente un gain fonctionnel concret pour les patients, notamment pour la lecture et la reconnaissance de formes simples. Les essais en cours permettront de déterminer si la neurostimulation rétinienne pourra devenir, à terme, une option thérapeutique durable pour les formes avancées de DMLA.

Sources
– Un implant sous-rétinien restaure partiellement la vision de personnes atteintes de DMLA. presse.inserm.fr. Consulté le 28 octobre 2025.
– Subretinal Photovoltaic Implant to Restore Vision in Geographic Atrophy Due to AMD. www.nejm.org. Consulté le 28 octobre 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre