Amélioration de la survie face au cancer

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 5 février 2016

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L’institut National du Cancer (INCa) a récemment mené une vaste étude montrant une amélioration significative de la durée de vie des patients atteints du cancer. Le dépistage et l’amélioration des traitements en seraient les principaux facteurs.

Une étude à l’échelle du cancer

Ce rapport, exigé par le plan cancer, repose sur 24 ans de données épidémiologiques. Elle a permis de montrer une augmentation de la survie nette des patients atteints d’un cancer entre 1989 et 2010. Aussi, tous les cancers sont concernés par cette amélioration à l’exception des cancers du col utérin et de la vessie. Ces résultats concordent avec les conclusions d’EUROCARE-5, étude menée à l’échelle européenne.

Le document a cependant mis en valeur une moins bonne évolution chez les personnes âgées, parfois réticentes à un traitement en raison de leur état de santé. Certains y voient déjà un nouvel objectif pour le troisième plan cancer : faire travailler oncologues et gériatres main dans la main pour améliorer cette prise en charge. Aussi, l’accent devrait être mis sur la prévention. En effet, les cancers associés au tabac et à l’alcool restent de mauvais diagnostics.

Les progrès thérapeutiques et la précocité du diagnostic expliquent cette évolution, même si ces deux facteurs restent « difficiles à quantifier ». Leur coexistence a tout de même permis d’améliorer le pronostic des cancers de la prostate, du rein, du côlon, du rectum, du foie, et des certains cancers de la tête et du cou. Face à ces résultats, le communiqué suggère tout de même de ne pas tomber dans le surdiagnostic et le surtraitement.

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Mettre des chiffres sur des faits

Au-delà des résultats de survie, le rapport permet d’établir un état des lieux chiffré des tendances épidémiologiques. On y découvre par exemple que le tiers des cancers diagnostiqués sont de mauvais pronostic. En revanche, la moitié des diagnostics sont de bon pronostic. Aussi, les femmes ont plus souvent un meilleur pronostic que les hommes après la découverte d’un cancer.

Le risque de décès est décrit comme maximal dans la phase initiale du cancer, et décroit progressivement après la première année. La survie diminue largement avec l’âge. Les raisons évoquées sont un moins bon diagnostic, la coexistence de maladies chroniques, et une prise en charge qui laisse à désirer. Une question générationnelle est également sous-entendue : les campagnes de prévention ont surtout été dirigées vers les 40-60 ans au cours des dernières années. La meilleure preuve en est le cancer du sein en France, qui affiche des taux de survie et de guérison records en Europe.

Les nouveaux défis contre le cancer

Si les résultats de la recherche sont encourageants, l’innovation thérapeutique a un coût. Cela fait longtemps que les professionnels de santé s’habituent à voir passer des boîtes des médicaments coûtant jusqu’à plusieurs milliers d’euros l’unité. La Ligue contre le cancer prévient : cette hausse de prix mènera tôt ou tard à une asphyxie de l’Assurance Maladie et une médecine à double vitesse. (1)

Sont ciblés les molécules innovantes qui présentent une amélioration du service médical limitée. Le gouvernement préparerait déjà un texte précisant les conditions de financement des traitements anticancéreux.

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Hadrien V. Pharmacien


Source :
Statistiques et graphique : « Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaire 1989-2013 ». INCa. 02/2016
1. Eric Favereau. « La lutte contre le cancer malade de la fièvre des prix des médicaments ». Libération. 03/02/16