Congeler ses ovocytes librement : ce que dit la loi

Par |Publié le : 23 décembre 2025|Dernière mise à jour : 21 décembre 2025|4 min de lecture|

La loi bioéthique a été révisée en 2021, permettant désormais aux femmes de congeler leurs ovocytes sans motif médical. Elle ne garantit pas de grossesse réussie mais peut permettre de préserver sa fertilité quand le taux d’ovocytes diminue avec l’âge. Les demandes de conservation ont explosé ces dernières années. Voici ce que cela change pour les femmes.

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Que dit la loi sur la conservation des gamètes ?

La loi de bioéthique a été révisée en 2021 en vue de moderniser le cadre autour de la conservation des gamètes. L’autoconservation des ovocytes est désormais accessible à toutes les femmes sans motif médical. Cette mesure répond à une réalité démographique en France, avec des grossesses primipare de plus en plus tardives. En effet, l’âge moyen du premier enfant est passé à 31 ans en 2024 contre 24 ans en 1974.

Congeler ses ovocytes sans motif médical est un tournant dans la liberté reproductive des femmes, permettant de conserver un potentiel de fertilité et de prévenir la diminution progressive des ovocytes. La conservation des ovocytes ne garantit pas une grossesse, mais elle permet d’envisager une maternité plus tardive.

Depuis la mise en application de la loi, l’autoconservation non médicale a connu une forte progression : 5 127 femmes y ont eu recours en 2024 et les demandes ont explosé à 15 550 la même année. Par conséquent, le délai moyen de prise en charge s’allonge, passant de 10 mois en 2023 à plus d’un an en 2024.

Parmi les femmes reçues en première consultation, 59 % avaient entre 35 et 37 ans, 39 % entre 30 et 34 ans et 3 % avaient 29 ans. Depuis cette réforme, il est également autorisé de recourir à un double don de gamètes, c’est-à-dire ovocytes et spermatozoïdes pour un parcours de FIV.

CECOS : tout comprendre sur ces centres de conservation et de fertilité

Les CECOS (Centres d’Étude et de Conservation des Œufs et du Sperme) sont des structures hospitalières créées en 1973 et devenues essentielles dans la prise en charge de la fertilité et de l’assistance médicale à la procréation. Ces centres s’appuient sur une équipe pluridisciplinaire (médecins, biologistes, psychologues, généticiens) et une plateforme cryobiologique pour la conservation.

Les missions des CECOS sont multiples :

  • gérer le don de gamètes (sperme, ovocytes, embryons) pour accompagner les personnes ou les couples infertiles.
  • assurer la préservation de la fertilité via la congélation de gamètes ou des tissus germinaux.
  • réaliser l’autoconservation pour un éventuel projet parental,
  • effectuer une assistance médicale à la procréation et au parcours PMA.

Les CECOS assurent aussi un soutien psychologique et contribuent à la recherche sur la procréation et la conservation de la fertilité. On en compte aujourd’hui 29 centre en France, répartis dans les grandes villes du territoire. Un annuaire des CECOS permet de repérer le centre le plus proche. Les délais d’attente varient en fonction des demandes locales et de la fertilité de la femme compte tenu de l’âge.

Processus de préservation des ovocytes

La préservation des ovocytes répond notamment à des critères d’âge. Elle est accessible pour les femmes âgées de 29 et 37 ans. Ces limites s’expliquent par l’évolution naturelle de la fertilité : plus l’âge avance, plus le potentiel reproducteur diminue et plus les risques pour la santé du fœtus augmentent. L’inscription dans un CECOS se fait donc en tenant compte de ces réalités biologiques, afin d’offrir les meilleures chances de réussite lors d’un futur projet parental.

Le prélèvement d’ovocytes nécessite une stimulation ovarienne d’une dizaine de jours, suivie d’une ponction sous anesthésie. Une fois collectés, les gamètes sont conditionnés en paillettes, congelés puis conservés dans de l’azote liquide à –196 °C dont chaque année des frais de conservation d’environ 40 € sont à la charge de la personne.

Des examens sont effectués en amont comme l’échographie endovaginale et le test sanguin pour évaluer la réserve ovarienne. Il est important de souligner que chaque femme nait avec une capacité ovarienne personnelle.

Conseils pratiques pour une conservation d’ovocytes sans motif médical :

  • faire une demande par mail à différents CECOS les plus accessibles autour de chez vous pour multiplier les chances de prise en charge.
  • se préparer à recevoir un traitement hormonal qui peut provoquer des perturbations à la fois psychologiques et physiques.
  • être mobile et disponible pour effectuer les différents trajets au cours du processus (aller chercher le traitement, effectuer différents examens au centre hospitalier…).
Sources
– Qu’est ce qu’un CECOS ?. www.fiv.fr. Consulté le 19 novembre 2025.
– Don d'ovocytes. www.dondovocytes.fr. Consulté le 19 novembre 2025.
– Autoconservation des gamètes et tissus germinaux à des fins ultérieures d’AMP. www.ameli.fr. Consulté le 19 novembre 2025.
– Age moyen à la maternité. www.ined.fr. Consulté le 19 novembre 2025.

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Camille V.
Camille V.
Après de nombreuses années d'exercice en tant qu’aide-soignante et conseillère en aromathérapie, Camille, passionnée par l’univers de la santé, du bien-être et du développement personnel, s’est spécialisée dans la rédaction de contenus. Animée par l'envie de partager au plus grand nombre du contenu scientifique fiable à partir de ses connaissances et de sources vérifiées, tout en respect de notre charte HIC.