Harcèlement scolaire : un impact sur le cerveau des victimes et des témoins
Moqueries, bousculades, regards désobligeants… le harcèlement au sein d’un établissement éducatif induit des réactions immédiates dans le cerveau de l’enfant harcelé et des témoins. Revenons sur les résultats de cette étude menée récemment à l’université de Turku, en Finlande.

Comment repérer un enfant victime de harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire touche chaque année près de 700 000 élèves en France. Selon une étude statistique de 2023 menée en France sur 21 700 élèves du CE2 à la terminale, le harcèlement touche 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens.
Dans le domaine scolaire, plusieurs signes doivent alerter les parents :
- Retards systématiques et absences répétées ;
- Détérioration, perte ou vol de son matériel ;
- Baisses des résultats scolaires ;
- Possession d’armes pour se protéger ;
- Repli sur soi et isolement du groupe.
Un enfant harcelé adoptera aussi des comportements dysfonctionnels comme :
- Des troubles de l’endormissement et du sommeil ;
- Des plaintes répétées et une agitation difficile à canaliser ;
- De la colère et de l’anxiété ;
- Des troubles du comportement alimentaires ;
- Des maux de ventre, de l’énurésie (pipi au lit) ;
- Des pleurs et un repli sur soi.
Un cerveau en état d’alerte, autant chez la victime que le témoin
Dans quelle mesure le harcèlement scolaire agit sur le système nerveux central ?
C’est en voulant répondre à cette question que des chercheurs finlandais ont analysé les activités cérébrales de 51 enfants âgés de 11 à 14 ans et 47 adultes pendant qu’ils visionnaient des vidéos de harcèlement (victimisation).
Les résultats, basés sur l’analyse d’images IRM (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) des cerveaux, ont montré, chez tous les participants, que l’exposition mobilisait les régions cérébrales impliquées dans les systèmes socio-émotionnels, dans la réponse aux menaces, dans la cognition sociale, dans le traitement sensoriel et dans le contrôle moteur.
Plus concrètement, ces résultats soulignent comment le harcèlement ou l’intimidation provoque un état de stress et d’alarme dans le système nerveux central.
« Nous avons cartographié les voies de la détresse dans le cerveau qui peuvent être activées immédiatement lorsqu’une personne est harcelée. Nous avons montré que cet état d’alerte permanent est dangereux pour la santé mentale et physique, en raison de l’activation excessive du système nerveux autonome » explique la chercheuse Lauri Nummenmaa dans un communiqué.
Les témoins d’une scène de harcèlement sont aussi impactés. Les chercheurs ont en effet montré qu’un visionnage passif d’une scène de harcèlement peut provoquer un stress neurologique. Ce stress est d’autant plus grand si la personne a déjà été victime de harcèlement dans sa vie. C’est comme si une nouvelle exposition ravivait les blessures et entretenait un état de tension chronique.
Que faire si mon enfant est harcelé ?
Si votre enfant est harcelé, il faut impérativement en parler pour trouver du soutien et des solutions. Première étape : rassurer votre enfant, demandez-lui ce qu’il souhaite, expliquez-lui que les adultes sont là pour l’aider et faire cesser la violence qu’il subit.
Deuxième étape : prendre rendez-vous avec la direction de l’établissement et exposer les faits de manière détaillée.
Pour une situation avérée, l’école ou l’établissement scolaire mettra en œuvre, avec vous, les solutions adaptées.
Au collège et au lycée, votre enfant peut aussi trouver du soutien auprès du personnel de l’établissement et d’un élève ambassadeur de la lutte contre le harcèlement.
Dans le cas où la résolution du problème vous semble lente, vous pouvez contacter la ligne de signalement de votre académie ou bien le numéro national 3018.
– Qu'est-ce que le harcèlement ?. www.education.gouv.fr. Consulté le 30 septembre 2025.
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