Le décalage horaire, lorsqu’il est important, c’est-à-dire lorsque plusieurs fuseaux horaires sont franchis, provoque de la fatigue, une irritabilité, des difficultés d’endormissements et des problèmes de concentration. Des chercheurs américains pensent avoir trouvé une stratégie pour limiter les effets du décalage horaire chez les voyageurs. Cette nouvelle méthode est basée sur l’exposition nocturne à de courts flashs de lumière. Selon les scientifiques ces flashes de lumière aideraient les futurs voyageurs à s’ajuster au décalage horaire.
L’horloge interne et le décalage horaire
Il n’existe pas de traitements pour lutter contre le décalage horaire, certains décalent l’heure du coucher pour se mettre petit à petit en phase avec le pays dans lequel ils comptent se rendre, d’autres prennent des pilules de mélatonine, une hormone qui régule le cycle circadien, enfin certains privilégient la luminothérapie.
Voyager à travers plusieurs fuseaux horaires, perturbe notre cycle circadien. Celui-ci correspond à notre horloge interne, c’est un rythme biologique qui s’étend sur une durée de 24 heures, et régule, entre autre notre cycle veille-sommeil. Or, cette horloge interne peut être soumise à des variations notamment lors d’un décalage horaire important, ou lorsque le rythme de travail est inversé, ou encore lorsque l’on est exposé à une lumière artificielle.
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Lutter contre le décalage horaire avec une lumière stroboscopique
Des scientifiques Américains de l’Université de Stanford pensent que dormir devant une lampe stroboscopique serait efficace pour préparer notre corps à un décalage horaire.
Leurs conclusions reposent sur un essai clinique réalisé sur 39 volontaires. Les 39 volontaires se sont couchés et levés à la même heure pendant deux semaines. Puis, il leur a été demandé de venir dormir pendant 1 heure dans le laboratoire, où un groupe de patients dormait en présence d’une lumière continue, et un autre groupe en présence d’une lumière stroboscopique (un flash de lumière de 2 ms était émis toutes les 10 s).
Les résultats montrent que le groupe de patients soumis à la lumière stroboscopique a vu son heure de coucher décalée de deux heures la nuit suivante contre 36 minutes pour les volontaires exposés à une lumière continue. C’est-à-dire que leur horloge interne s’est décalée de deux heures sous l’effet des flashs de lumière.
Le Dr Zeitzer explique, dans une interview à la BBC, que cette méthode consiste à « pirater l’horloge interne ». Même lorsque nos yeux sont fermés, les photons traversent nos paupières et stimulent les cellules de la rétine, les photorécepteurs; une fois excitées, ces cellules vont faire remonter l’information au cerveau. La réception du stimulus lumineux fait alors croire au cerveau que la journée est plus longue qu’elle ne l’est réellement, ce qui a pour conséquence de réajuster l’horloge interne.
Pourquoi le réajustement fonctionne t-il mieux avec une lumière stroboscopique qu’avec une lumière continue ? Les chercheurs l’expliquent par les propriétés électrophysiologiques des cellules rétiniennes. En effet, certains photorécepteurs (appelés cônes) sont stimulés au début et à la fin d’un stimulus lumineux, si celui-ci est continu, les photorécepteurs seront moins fréquemment stimulés.
Pour le Dr Zeitzer, cette méthode pourrait permettre à de nombreux et fréquents voyageurs de s’adapter beaucoup plus vite à différents fuseaux horaires.
Source :
Temporal integration of light flashes by the human circadian system. RP. Najjar and JM. Zeitzer , JCI, 2016. http://www.jci.org/articles/view/82306?key=a8deeef19e7fa505b7af