Définition et objectif de l’examen
La cystographie est un examen radiographique de la vessie et de l’urètre (conduit situé après la vessie par lequel l’urine est évacuée à l’extérieur du corps). Cet examen est basé sur l’utilisation de rayons X, et nécessite l’injection de produit de contraste iodé dans la vessie.
L’appareil urinaire
La vessie est une poche permettant le stockage (500 mL) de l’urine. Elle est localisée :
- Chez la femme, en dessous de l’utérus et devant le vagin ;
- Chez l’homme, devant le rectum et au-dessus de la prostate.
Grâce à sa paroi extensible, elle s’agrandit et rétrécie en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Elle appartient à un ensemble d’organes, chargés de fabriquer et expulser l’urine en dehors du corps, appelé appareil urinaire. Il est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre.
L’urine est produite par les reins. Elle rejoint la vessie via 2 conduits appelés « uretères ».
Lorsque le volume d’urine dans la vessie atteint un certain seuil (environ 300 mL), le besoin d’uriner apparaît. En attendant, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre restent contractés pour retenir l’urine.
Au moment de la miction (action d’uriner), le sphincter se décontracte et ce sont les muscles de la vessie qui prennent le relais afin d’évacuer l’urine de la vessie via l’urètre. A tout moment, la miction peut être interrompue par une contraction volontaire de l’urètre et des muscles du périnée.
L’urètre, comme les uretères, est un conduit permettant le transport de l’urine. Cependant, elle a une fonction en plus : la capacité de se contracter (pour retenir l’urine) ou de se relâcher (pour vidanger la vessie). C’est ce que l’on appelle la continence.
Principe et objectif de la cystographie
Le principe d’une cystographie est de remplir la vessie avec un liquide visible à la radiographie puis d’analyser la vidange de la vessie et l’aspect de l’urètre. Cet examen concerne plus les hommes pour lesquels certaines affections de la prostate peuvent engendrer des difficultés à uriner. Il permet aussi de localiser des tumeurs, polypes vésicaux ou calculs, et de détecter un reflux vésico-urétéral (reflux des urines en direction des reins pendant la miction). Une cystographie peut également être pratiquée chez l’enfant. Elle permet la recherche d’anomalies fréquentes souvent associées à des épisodes d’infections urinaires, par exemple une malformation de l’urètre ou un dysfonctionnement du col vésical. En effet, ces anomalies ne sont pas détectables à l’échographie.
Préparation
Une cystographie ne nécessite aucune préparation particulière. Cet examen ne nécessite pas d’hospitalisation.
Le jour de l’examen, il est demandé d’effectuer une toilette intime soigneuse. Un nettoyage antiseptique sera, par ailleurs, effectué dans la salle de radiologie juste avant l’examen. Il est préférable de ne pas uriner avant l’introduction de la sonde.
Une prescription d’antibiotiques pendant les 3 jours qui entourent l’examen (c’est-à-dire 1 jour avant l’examen jusqu’au jour d’après l’examen) est possible afin de prévenir une éventuelle infection urinaire en lien avec l’examen.
À savoir ! Cet examen est totalement remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles
Précautions
Le recours aux produits de contraste iodé est fréquent et normalement bien supporté. Cependant, certaines réactions graves sont possibles d’où l’intérêt de faire connaître à l’équipe médicale la présence d’allergie (particulièrement, quand elle est liée à certains médicaments), d’urticaire, d’eczéma ou d’asthme. Les mesures nécessaires seront ainsi mises en œuvre pour garantir le bon déroulement de l’examen, notamment par la prescription d’un traitement antiallergique de prévention
À savoir ! Un anesthésiant local est systématiquement appliqué afin d’éviter toute douleur à l’introduction de la sonde ou lors de la ponction sus-pubienne.
Il est préférable d’avertir l’équipe médicale en cas de grossesse. En effet, par précaution, l’exposition aux rayons X sera la plus faible possible.
Déroulement d’une cystographie
Une cystographie se déroule en cabinet de radiologie. L’examen dure entre 45 et 60 minutes. Pendant toute la durée de l’examen, l’équipe médicale est présente et installée derrière une vitre (protection contre les rayons X). La communication est possible à tout moment grâce aux micros et l’équipe est prête à intervenir en cas de problème.
À savoir ! Un produit de contraste est une substance (le plus souvent à base d’iode) rendant certaines parties de l’appareil urinaire opaques à l’image, et donc plus visibles, en les fixant. L’objectif d’une injection de produit de contraste est d’obtenir une meilleure visibilité des tissus sur le cliché.
Le patient prend place sur la table de radiologie. Il sera allongé toute la durée de l’examen. Il existe deux sortes de cystographie, la sus-pubienne et la rétrograde.
L’équipe médicale procède tout d’abord à l’injection de produit de contraste iodé dans la vessie. Pour cela, une sonde est préalablement introduite par l’urètre, on parle alors de cystographie rétrograde. Cette étape peut être source d’inconfort (sensation d’irritation possible). Par ailleurs, la distillation du produit de contraste peut provoquer, chez certaines personnes, une sensation de bouffée de chaleur et une irritation minime locale temporaire. Parfois, uniquement chez les hommes, le produit est directement injecté dans la vessie (au travers de la peau) après une anesthésie locale. On parle alors de cystographie sus-pubienne. Des clichés sont réalisés pendant le remplissage de la vessie. Dans un second temps, d’autres clichés seront pris au moment où il est demandé au patient d’uriner dans un récipient adapté, tout en restant sur la table de radiographie. Cette dernière étape permet d’étudier l’urètre.
Les risques de complications
Toute exploration médicale sur le corps humain, même réalisée dans les meilleures conditions (sécurité et compétence maximales) comporte des risques.
En cas de cystographie rétrograde, l’insertion de la sonde dans l’urètre peut provoquer un malaise transitoire et sans gravité. Le risque d’infection urinaire est faible. Dans de très rares cas, l’urètre peut être blessé lors du geste d’insertion de la sonde et provoquer un saignement minime. Enfin, exceptionnellement, le sondage peut être à l’origine d’un rétrécissement de l’urètre chez l’homme.
En cas de cystographie sus-pubienne, un hématome minime peut se former au niveau de l’injection. Il se résorbera spontanément en quelques jours.
Une coloration des urines, en lien avec un saignement minime de la paroi de la vessie, est fréquente et sans gravité. Beaucoup plus rarement, une réelle hémorragie nécessite, en revanche, parfois une intervention.
Une fuite du produit autour de l’urètre et de la vessie pendant l’injection du produit de contraste est rare, mais sans gravité. Lorsque la fuite est trop importante, elle peut nécessiter un traitement antibiotique.
Suites de l’examen
Après l’examen, il est fréquent de ressentir une gêne minime pour uriner, ou de constater la perte (légère) de sang. Ceci est normal et transitoire. En revanche, en cas de brûlures importantes pour uriner, d’urines contenant beaucoup de sang, de la fièvre ou des difficultés persistantes pour uriner, il est nécessaire de prendre contact avec le médecin traitant.
Un premier compte-rendu oral est souvent donné au patient juste après l’examen. Il s’agit d’une première approche. Les images sont ensuite analysées plus en détail. Le radiologue transmettra le compte-rendu écrit directement au médecin traitant.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Vous allez avoir une cystographie.Société Française de Radiologie. Consulté le 1 mars 2019.
– Cystographie.Larousse. Consulté le 1 mars 2019.
– Votre enfant va avoir une cystographie rétrograde.Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola. Consulté le 1 mars 2019.
– Cystographie. Harmonie prévention. Consulté le 1 mars 2019.