Loi tabac : impact et enjeux des nouvelles réglementations
Au 1er juillet 2025 de nouvelles mesures qui encadrent la consommation de tabac entrent en application. Elles s’inscrivent dans le programme national « Zéro tabac 2027 », visant à réduire drastiquement le tabagisme, notamment chez les jeunes. Cette réglementation marque un tournant majeur en matière de santé publique, avec des enjeux sociaux, sanitaires et éducatifs importants pour les générations à venir.

Ce qui change au 1er juillet 2025
Dans un communiqué de presse du 30 mai 2025, le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles annoncent une série de mesures pour renforcer la lutte contre le tabac.
L’installation de zones sans tabac s’étend au-delà des écoles. Alors qu’il y a déjà quelques mois, la consommation de tabac est interdite aux abords des écoles. Initié par la Ligue contre le cancer depuis 2012, a contribué à labelliser 7 000 Espaces sans tabac dans 73 départements et 1 600 communes. Aujourd’hui, cette initiative est adoptée au niveau national par les autorités gouvernementales et entre dans le programme de lutte anti tabac. Les zones sans Tabac s’étendent au-delà des écoles, lycées et autres lieux destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement de mineurs.
À partir du 1er juillet, il est donc interdit de fumer dans les parcs et jardins publics, les plages et les zones de baignades, les abris de bus et zones couvertes pour les voyageurs, aux abords des espaces publics : bibliothèques, piscines, stades et installations sportives.
Cette loi fait partir des 26 mesures qui constituent le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), une stratégie qui s’applique progressivement depuis 2023 jusqu’en 2027. Ce programme vise à protéger les jeunes et orienter les fumeurs vers ces solutions pour les aider dans leur démarche d’arrêt du tabac.
Les enjeux qui découlent de ces réglementations anti tabac
Autrefois, fumer était perçu comme un acte tendance et les dangers de la nicotine étaient largement méconnus. Il était courant de fumer dans les voitures, même en présence d’enfants, dans les restaurants, voire en plein vol à bord d’un avion. Avec le recul, on mesure l’impact dramatique sur la santé publique, le tabagisme étant aujourd’hui la première cause de mortalité en France.
Il y a six ans, sous le gouvernement de François Hollande, la France s’est engagée à créer une « génération sans tabac » d’ici 2030, visant une population avec moins de 5 % de fumeurs. Cette ambition s’est traduite progressivement par des mesures fortes, comme l’introduction du paquet neutre pour tous les produits du tabac et du vapotage.
Alors que 90 % des fumeurs commencent avant l’âge de 18 ans et que le tabac cause chaque année 75 000 décès en France soit environ 200 par jour, il devient impératif de renforcer la protection de la population, en particulier des plus jeunes.
À ce titre, fumer dans un véhicule en présence d’un mineur peut être sanctionné par une amende allant jusqu’à 750 €. Et depuis le 1er juillet, fumer dans un lieu à usage collectif hors des zones autorisées est passible d’une amende pouvant atteindre 450 €.
D’autres pays ont aussi appliqué des lois de lutte anti tabac
La lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique à l’échelle mondiale et plusieurs pays ont déjà adopté des mesures ambitieuses pour protéger leur population. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 6 milliards de personnes vivent dans un pays ayant mis en œuvre des recommandations anti-tabac : surveillance de la consommation, protection contre la fumée, aide à l’arrêt du tabac, avertissements sanitaires sur les paquets, interdiction de la publicité et augmentation des taxes.
Certains pays vont encore plus loin. En 2022, une loi pionnière a été adoptée en Nouvelle Zelande visant à interdire à vie la vente de tabac aux personnes nées après 2008, avec pour objectif d’éradiquer le tabagisme d’ici 2025.
L’Australie, de son côté, a été le premier pays à introduire le paquet neutre en 2012, accompagné de campagnes de prévention chocs, notamment des images graphiques sur les paquets et des spots télévisés. Ces actions ont contribué à faire chuter le taux de tabagisme à moins de 11 % en 2023, en particulier chez les jeunes.
Le Québec a également pris une longueur d’avance dès 1995 avec un plan d’action ambitieux, suivi en 1998 d’une loi interdisant la publicité sur le tabac et limitant sa consommation dans les lieux publics. Aujourd’hui, il est également interdit de fumer ou de vapoter dans un rayon de 9 mètres autour des portes, fenêtres ou prises d’air de bâtiments. Ces exemples démontrent l’efficacité des politiques publiques dans la réduction du tabagisme et la protection des générations futures.
– Interdiction de fumer dans de nouveaux lieux publics à partir du 1er juillet, par service publique.fr. www.service-public.fr. Consulté le 01 juillet 2025.
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