Inflammation


Rédigé par Charline D. et publié le 17 janvier 2020

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L’inflammation est la première réponse des tissus face à une agression telle qu’une infection, une brûlure, une plaie, etc. Ce processus est bénéfique pour l’organisme, il permet la mise en place d’une réponse immunitaire rapide pour éliminer l’agent en cause et réparer les tissus lésés. Cependant, la réaction inflammatoire peut aussi être néfaste lorsqu’elle est inadaptée ou incontrôlée. Le recours aux médicaments, plus particulièrement aux anti-inflammatoires est parfois nécessaire pour traiter l’inflammation.

Définition et réaction inflammatoire

Qu’est-ce qu’une inflammation ?

inflammation-1L’inflammation est un phénomène connu depuis longtemps (l’Egypte Ancienne). Il y a 2000 ans, le docteur romain Cornelius Celsius l’identifiait déjà grâce à la présence de 4 signes caractéristiques : rougeur (rubor), œdème (tumor), chaleur (calor) et douleur (dolor).

La réaction inflammatoire est un mécanisme physiologique qui se manifeste lorsque l’organisme subit une agression chimique, toxique, microbienne, traumatique, environnementale, etc. On peut définir la réaction inflammatoire comme étant un ensemble de mécanismes réactionnels de défense par lesquels l’organisme est capable de reconnaître, détruire et éliminer toute substance étrangère. Ainsi, une réaction inflammatoire locale se manifeste par divers symptômes témoignant de la mise en place de la défense de l’organisme :

  • Une rougeur ;
  • Une douleur ;
  • Un gonflement ;
  • Une chaleur.

L’agresseur peut être une infection (bactérienne, virale, parasitaire ou fongique), un agent physique (une blessure, une piqûre d’insecte, une brûlure, une gelure, une radiation, un corps étranger), un agent chimique (une toxine, un venin, un agent caustique), mais aussi une fausse menace, par exemple lors des réactions allergiques ou des maladies auto-immunes. Ainsi, l’organisme des patients qui souffrent d’une maladie auto-immune lutte en permanence contre une menace inexistante, au détriment de leur propre intégrité.

On distingue deux types de réaction inflammatoire :

  • L’inflammation aigüe qui est non spécifique est se met en place très rapidement. Les principaux intervenants sont les cellules capables de détruire l’agresseur. Une fois l’agression contrôlée, le tissu est réparé et l’inflammation prend fin ;
  • L’inflammation chronique intervient lorsque l’inflammation n’est pas contrôlée et persiste dans la durée. Dans ce cas, les mécanismes de défense font appel aux mécanismes immunitaires qui sont plus spécifiques. Autrement dit, la réaction inflammatoire dévient défavorable et doit être contrôlée par des médicaments.

A noter ! Même aigüe, l’inflammation peut parfois prendre des proportions démesurées et conduire à de graves complications, par exemple le choc septique.

Les mécanismes mis en jeu dans la réaction inflammatoire

Une réaction inflammatoire est le plus souvent locale. Elle implique plusieurs éléments : des globules blancs (plus l’inflammation dure, plus il y a de types de globules blancs impliqués), des enzymes et des cytokines (médiateurs chimiques).

Une inflammation locale entraîne la mobilisation des globules blancs qui vont produire des molécules dites vasodilatatrices (qui engendre une dilatation des vaisseaux). Cette dilatation au niveau des vaisseaux permet l’afflux d’autres types cellulaires qui vont venir en renfort pour aider à lutter contre l’agression. Lorsque l’inflammation n’est pas contrôlée, le système de défense s’accroît et peut impliquer une réponse du système immunitaire (les macrophages, les lymphocytes T et B).

La réaction inflammatoire se manifeste en trois étapes : inflammation-3

  • Tout d’abord, on parle de la phase d’initiation ou de la phase vasculaire qui fait suite à l’agression et qui met en jeu les premiers acteurs. Très vite, beaucoup de médiateurs se trouvent activés et donnent l’alerte de recrutement des cellules immunitaires ;
  • Ensuite, c’est la phase d’amplification avec la mobilisation d’autres acteurs dont les neutrophiles (type de globules blancs) et les macrophages qui vont venir en renfort sur le site de l’inflammation ;
  • Enfin, la phase de résolution et de réparation permet de restaurer l’intégrité des tissus. Cette dernière étape dépend de la sévérité de la lésion, et peut prendre entre 10 et 15 jours.

Si nécessaire, lorsque la réaction inflammatoire persiste, les lymphocytes peuvent intervenir à leur tour afin d’éradiquer le pathogène.

Symptômes, diagnostic et traitement

Quels symptômes ?inflammation-4

Une inflammation peut se manifester de différentes manières. Elle peut être généralisée et se traduire par une altération de l’état général avec de la fièvre et de la fatigue, ou être locale.

Quelque soit le stimulus, les manifestations de la réaction inflammatoire sont proches. Cependant, la nature des cytokines produites (messagers chimiques du système immunitaire), l’intensité et la durée des symptômes pourront varier selon le stimulus.

Lorsque l’inflammation est locale, on peut observer des manifestations locales, c’est-à-dire au niveau du site d’agression. Dans ce cas, la peau est rouge, chaude, douloureuse et gonflée. Ces symptômes sont expliqués par un afflux sanguin plus important généré au site d’inflammation à cause de la dilatation des vaisseaux (sous l’action de médiateurs chimiques). La douleur est engendrée par la pression exercée sur les terminaisons nerveuses.

Lorsqu’une articulation est le siège de l’inflammation, on parle d’arthrite : l’articulation est gonflée à cause d’une surproduction de liquide articulaire. La peau en regard de l’articulation est rouge, chaude et le patient se plaint de douleurs. Ces symptômes sont beaucoup plus visibles sur une petite articulation, comme au niveau de la main et des pieds, que sur les grosses articulations (la hanche par exemple).

L’inflammation peut concerner tous les organes. En médecine, on qualifie l’inflammation d’un organe en lui ajoutant le suffixe « ite ». Ainsi, une méningite désigne l’inflammation des méninges, la membrane entourant le cerveau. La fonction de l’organe touché peut être affectée et diminuée.

Quel diagnostic ?

Une inflammation est d’abord diagnostiquée cliniquement par l’observation des 4 symptômes caractéristiques : la douleur, la chaleur, le gonflement et la rougeur.

Si nécessaire, l’examen clinique est complété par une prise de sang à la recherche des marqueurs de l’inflammation dans le sang. L’augmentation de la vitesse de sédimentation (VS supérieure à 10mm) et de la quantité de protéine C réactive (CRP supérieure à 5mg/l) témoigne d’une inflammation. A noter que les valeurs de référence pour ces deux paramètres peuvent varier d’un laboratoire à l’autre.

D’autres examens complémentaires peuvent être effectués afin de déterminer la cause de l’inflammation.

Quel traitement ?

inflammation-2La prise en charge d’une inflammation diffère selon sa cause et sa sévérité. Généralement, elle vise à diminuer les symptômes par l’utilisation d’anti-inflammatoires, dont l’aspirine et l’ibuprofène. Des corticoïdes (Cortancyl® et Solupred®) peuvent aussi être prescrits pour leur action anti-inflammatoire. Des nouvelles thérapies à base d’anticorps permettent de cibler et détruire les molécules en cause dans l’entretien de la réaction inflammatoire chronique.

Lorsque l’inflammation est liée à une infection, selon l’agent pathogène en cause, le médecin peut prescrire un antibiotique en cas d’infection bactérienne, un antifongique en cas d’infection par un champignon ou un antiviral en cas d’infection par un virus.

Enfin, l’application de froid permet de soulager la douleur et réduire l’œdème de l’inflammation.

Charline D., Docteur en pharmacie

– L’inflammation. SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE RHUMATOLOGIE. Consulté le 17 janvier 2020.

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