Chancre mou

Un chancre mou est une infection sexuellement transmissible due à Haemophilus ducreyi. Elle se manifeste par la survenue de lésions douloureuses au niveau des parties génitales associées ou non à un gonflement des ganglions inguinaux. Le diagnostic est clinique, et le traitement implique une antibiothérapie.

Définition et symptômes d’un chancre mou

Qu’est-ce que c’est ?

Un chancre mou est une infection ou maladie génitale sexuellement transmissible. Elle est causée par une bactérie, Haemophilus ducreyi, et se manifeste par la présence d’ulcérations douloureuses au niveau des parties intimes. Cette affection est rare dans les pays industrialisés, mais malheureusement encore présente dans les pays en voie de développement. Les régions tropicales ou subtropicales (Afrique, Asie et Amérique du sud) sont les plus concernées.

À noter ! Souvent, le chancre mou est associé à une autre infection, par exemple l’herpès ou la syphilis.

Un chancre mou est transmis à l’occasion d’un rapport sexuel sans protection avec un partenaire ayant la maladie et présentant des ulcérations sur les parties génitales.

Quels symptômes ?

Les premières manifestations de la maladie surviennent dans les quelques jours (entre 3 et 7 jours) qui suivent la contamination. La maladie se manifeste par l’apparition de petites vésicules douloureuses au niveau de la verge, de la vulve ou de l’anus.

Ces dernières se rompent rapidement pour laisser place à des ulcérations qui peuvent s’étendre.

Un gonflement des ganglions de l’aine peut être associé. Ils sont douloureux et peuvent se transformer en abcès, on parle de bubon inguinal. Il se manifeste généralement dans les 8 à 10 jours qui suivent le début du chancre. Au niveau de l’abcès, la peau a un aspect rouge brillant. Celle-ci peut se rompre pour permettre l’évacuation du pus contenu dans les ganglions.

Deux complications peuvent découler de cette affection : un phimosis ou une perte de substance cutanée (ulcère phagédénique).

Diagnostic et traitement d’un chancre mou

Quel est son diagnostic ?

Le diagnostic d’un chancre mou est clinique. En effet, la maladie est suspectée lorsqu’une ou plusieurs ulcérations génitales douloureuses sont observées.

Pour confirmer le diagnostic, le médecin peut prélever un échantillon de pus ou de liquide sur une lésion pour l’analyser en laboratoire et déterminer le germe en cause. En pratique, l’identification de la bactérie est difficile et nécessite l’intervention d’un laboratoire spécialisé, donc ce type d’examen est finalement peu réalisé.

Par ailleurs, des tests sanguins peuvent être effectués pour écarter d’autres pathologies comme la syphilis ou le VIH.

Quel traitement ?

Le traitement d’un chancre mou repose sur la prescription d’antibiotiques. Plusieurs molécules sont efficaces :

• Ceftriaxone en monodose par voie intramusculaire ;
• Azithromycine en monodose par voie orale ;
• Ciprofloxacine pendant 3 jours par voie orale ;
• Erythromycine pendant 7 jours par voie orale.

En cas de bubon, celui-ci peut être incisé afin de drainer le pus, à condition que le traitement antibiotique soit en cours.

Dans tous les cas, le patient doit être réexaminé dans les jours qui suivent le traitement pour s’assurer de l’évolution favorable des lésions génitales. La durée de cicatrisation est dépendante de la taille de la lésion. Parfois, plus de 2 semaines sont nécessaires pour obtenir une cicatrisation complète.

À noter ! Le ou les partenaires sexuels du patient au cours des 10 jours ayant précédé la survenue des symptômes doivent être traités également qu’ils aient ou non des symptômes.

Charline D., docteur en pharmacie