Maladies ou infections sexuellement transmissibles


Rédigé par Charline D. et publié le 16 mars 2018

MST - IST

Les infections sexuellement transmissibles (IST) autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST) représentent un ensemble de pathologies infectieuses provoquées par la présence d’une bactérie, d’un virus ou d’un parasite transmis par voie sexuelle. Chaque année, le nombre d’IST augmente en France.

Définition

Il existe plus d’une trentaine d’infections sexuellement transmissibles. Elles ont toutes en commun le fait d’être transmises par voie sexuelle et  d’origine infectieuse. En France, le nombre d’IST ne cesse d’augmenter depuis les années 1990. En effet, dans les pays développés, ces pathologies et leurs complications sont un des 5 motifs de consultation les plus fréquents.

Les IST les plus rencontrées sont : la blennorragie gonococcique, les chlamydioses, l’hépatite B, l’herpès génital, les condylomes génitaux, la syphilis, les infections à mycoplasmes et trichomonas et le VIH.

La blennorragie gonococcique, plus connue sous le nom de « chaude-pisse », est une infection causée par la bactérie neisseria gonorrhoeae qui se traduit par des brûlures et/ou des écoulements jaunâtre au niveau de la verge, du vagin ou de l’anus. En 2013, en France, le nombre de cas continue d’augmenter que ce soit chez les hommes ou les femmes et quelle que soit l’orientation sexuelle.

Les chlamydioses sont provoquées par la présence de la bactérie chlamydia pouvant être à l’origine d’une inflammation chronique de l’appareil génital. Entre 15 et 25 ans chez les femmes et 15 et 34 ans chez les hommes, les chlamydioses sont les infections sexuellement transmissibles les plus répandues. En 2013, on a observé une augmentation du nombre de cas chez les deux sexes.

L’hépatite B est une maladie affectant le foie due au virus de l’hépatite B (VHB). En 2012, le nombre de cas d’hépatite B en France était estimé à environ 1400 (ce chiffre ne prend pas en compte tous les patients atteints d’hépatite B sans symptôme).

L’herpès génital est dû au virus « herpès simplex » (HSV) qui existe sous deux formes :

  • HSV1 est responsable d’herpès labial ou oculaire ;
  • HSV2 est à l’origine de l’herpès génital.

On note toutefois une augmentation du nombre d’infections génitales causées par le virus HSV1 en raison des pratiques sexuelles bucco-génitales. En France, le HSV2 serait présent chez 18% des femmes et 14% des hommes.

Les condylomes génitaux sont des verrues génitales provoquées par la présence du papillomavirus.

La syphilis est causée par la bactérie Treponema. En 2013, 80% des cas de syphilis concernent des hommes homo-bisexuels. 4% des cas sont des femmes.

Les mycoplasmoses sont des maladies provoquées par une bactérie appelée mycoplasme. La trichomonase est quant à elle causée par un parasite nommé trichomonas vaginalis. Ses infections peuvent passer inaperçue et entraîner une infertilité sans  la mise en place d’un traitement adapté.

Le VIH/Sida est dû au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) capable de s’attaquer au système immunitaire du patient. Le nombre de nouveau cas de l’infection semble stable depuis 2007. On estime à 6 000 le nombre de diagnostics de séropositivité VIH en 2014.

Symptômes des infections sexuellement transmissibles

Une IST peut se manifester de diverses façons : des écoulements génitaux, une inflammation des organes génitaux (rougeurs cutanées et gonflement), des lésions au niveau des muqueuses et éventuellement de la peau autour des organes génitaux, la présence de ganglions au niveau de l’aine, des douleurs dans le bas-ventre, de la fièvre, de la fatigue, etc. La présence de ces symptômes nécessite une consultation médicale.

La blennorragie gonococcique entraîne des brûlures et des écoulements génitaux apparaissant dans les 2 à 7 jours qui suivent le rapport sexuel à risque. Ces symptômes peuvent être associés à de la fièvre et des douleurs. Bien traité, la blennorragie guérie. En revanche, en l’absence de soins, elle peut engendrer des risques de stérilité, particulièrement chez la femme. Par ailleurs, un enfant peut être contaminé lors de l’accouchement lorsque la mère est infectée.

Généralement, une chlamydiose n’entraîne aucun symptôme ou parfois des écoulements, des brûlures accompagnés ou non de fièvre et douleurs dans les 1 à 2 semaines suivant le rapport sexuel à risque. Ces infections guérissent facilement lorsqu’elles sont traitées. Cependant, les récidives sont fréquentes. En l’absence de traitement, une stérilité ou un risque de grossesse extra-utérine est à craindre. L’enfant peut également être contaminé lors de l’accouchement lorsque la mère est infectée.

L’hépatite B apparaît dans les 2 à 8 semaines suivant le rapport sexuel contaminant.  Le symptôme le plus caractéristique est la fatigue, à laquelle peut s’ajouter : de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires, une urine plus sombre, une jaunisse. Parfois, l’infection passe totalement inaperçue. Cette maladie peut soit guérir spontanément (dans 90% des cas) ou devenir chronique. Sans traitement, cette dernière peut évoluer vers une cirrhose hépatique.

L’herpès génital se traduit par des éruptions cutanées en forme de bulles au niveau des organes génitaux. Les lésions provoquent des démangeaisons et des sensations de brûlure. Les premiers signes d’un herpès génital apparaissent environ 1 semaine après le rapport sexuel risqué. L’herpès est impossible à éradiquer du corps. Le virus sera toujours présent et se réveillera ponctuellement (crises) mais de façon plus espacée au fil du temps. L’enfant peut également être contaminé lors de l’accouchement.

Les mycoplasmoses et la trichomonase se manifestent par des écoulements génitaux, des démangeaisons et brûlures. Ces symptômes surviennent environ 1 semaine après le rapport sexuel à risque. Une fois traitées, ces maladies guérissent, bien que les récidives existent. Non traitées, elles peuvent engendrer une stérilité et un risque de grossesse extra-utérine.

Les condylomes génitaux se manifestent sous la forme de petites verrues au niveau des parties génitales. Ils peuvent apparaître dans les 1 à 8 semaines suivant le rapport sexuel contaminant. Ils sont difficiles à éradiquer. Généralement, le traitement local doit être appliqué plusieurs fois. La principale complication en l’absence de traitement est le cancer du col de l’utérus.

Au début, la syphilis se manifeste par une petite plaie non douloureuse que l’on appelle un chancre. Elle peut être suivie d’éruptions cutanées. Les premiers signes de la maladie apparaissent 2 à 4 semaines après le rapport sexuel contaminant. Bien prise en charge, la syphilis peut guérir. Sans traitement, en revanche, elle peut entraîner de graves complications telles qu’une atteinte du cerveau, des nerfs, du cœur, des artères et des yeux. La femme infectée peut transmettre à son enfant l’infection.

La contamination du VIH passe le plus souvent inaperçue. Parfois, elle provoque cependant, de la fièvre, une éruption cutanée, de la fatigue ou une diarrhée dans les 15 jours qui suivent le rapport à risque. La maladie (SIDA) peut se manifester dans les mois ou les années qui suivent. Un traitement permet d’éviter la survenue des symptômes chez le patient, mais celui-ci reste tout de même porteur du virus. Sans traitement, le VIH affaiblit les défenses immunitaires du patient, le rendant alors vulnérable aux infections. Par ailleurs, une femme peut transmettre l’infection à son enfant.

Diagnostic des

infections sexuellement transmissibles

Il est primordial de dépister une IST. En effet, dès le diagnostic établi, il est nécessaire de procéder immédiatement à la mise en place de mesures afin d’éviter la transmission de l’infection et au traitement de la maladie pour soulager le patient.

Le diagnostic de blennorragie est établi grâce à des analyses au laboratoire sur un prélèvement au niveau des écoulements. Concernant les chlamydioses, le diagnostic est également obtenu sur l’analyse des écoulements génitaux ou parfois sur les urines.

Le diagnostic d’hépatite B, de la syphilis et du VIH/SIDA est effectué sur prise de sang.

L’herpès génital peut être diagnostiqué à l’examen médical devant les lésions caractéristiques. Cependant, il peut être utile de confirmer le diagnostic par prise de sang ou analyse de prélèvements au niveau des lésions.

Les mycoplasmoses et la trichomonase peuvent être diagnostiquées sur simple analyse des écoulements.

Le diagnostic des condylomes génitaux peut être établi à l’examen médical en observant les lésions. Un frotti peut confirmer le diagnostic.

Traitement des

infections sexuellement transmissibles

Chaque IST dispose de son propre traitement. La blennorragie gonococcie est traitée grâce à une seule injection intramusculaire ou la prise par voie orale d’un antibiotique. Les chlamydioses sont également traitées par antibiotiques en comprimés.

L’hépatite B aiguë nécessite une mise en quarantaine du patient, du repos et éventuellement un traitement (généralement inefficace). Toutes les hépatites B chroniques ne nécessitent pas un traitement. Lorsqu’il est nécessaire, il est composé d’antiviraux ou d’interféron.

Un premier herpès génital est traité pendant 7 à 10 jours par un traitement antiviral. Les récidives sont traitées sur une durée de 3 à 5 jours. Lorsque les crises sont trop fréquentes, un traitement préventif peut être mis en place au quotidien.

Les mycoplasmoses sont traitées par antibiotique et la trichomonase à l’aide d’un antiparasitaire par voie orale.

Les condylomes génitaux nécessitent un traitement local : application d’azote sur les lésions, électrocoagulation ou laser. Si les lésions sont de types précancéreuses, elles sont extraites chirurgicalement.

La syphilis est guérie par une injection intramusculaire d’antibiotique (pénicilline). Lorsque l’infection est ancienne, plusieurs injections peuvent être nécessaires.

Le VIH est traité par thérapie antirétrovirale. Le traitement est une combinaison de 3 médicaments (trithérapie) ou parfois 4.

Au-delà du traitement médicamenteux, il est nécessaire d’appliquer certaines mesures pendant la durée du traitement afin d’en assurer l’efficacité :

  • Utilisation de préservatifs ;
  • Respecter la prescription du médecin même lorsque les symptômes ont disparu ;
  • Effectuer une visite de contrôle chez le médecin lorsque le traitement est terminé ;
  • Demander à son ou ses partenaires de suivre le traitement également ;
  • Contacter ses anciens partenaires pour leur conseiller un dépistage.

Prévention des

infections sexuellement transmissibles

Prévenir les IST est primordial. La prévention passe essentiellement par l’utilisation du préservatif. La vaccination est recommandée pour se protéger de l’hépatite B et du papillomavirus.

Charline D., Pharmacien

– MST/IST. Ameli. Le 31 mars 2017.