Chikungunya


Rédigé par Charline D. et publié le 22 novembre 2019

Piqûre de moustique sur le doigt qui transmet le chikungunya

Le chikungunya est une maladie infectieuse provoquée par la transmission du virus chikungunya à l’homme via la piqûre du moustique tigre. Cette pathologie est à l’origine de douleurs articulaires aiguës et de fièvre. Des douleurs musculaires, des maux de tête ou des nausées peuvent être associés. Il n’existe aucun traitement à ce jour. Le meilleur moyen de prévenir le chikungunya, qui sévit, chaque année, dans de plus en plus de régions du Monde et de France est de se protéger individuellement contre les piqûres de moustique.

Définition et symptômes

Qu’est-ce que le chikungunya ?

À savoir ! Le chikungunya a été décrit pour la première fois en 1952 à l’occasion d’une flambée dans le sud de la Tanzanie.

Le terme « chikungunya » vient d’une langue Africaine, le makondé, et signifie « l’homme qui marche courbé » en référence à la silhouette des patients atteints de chikungunya. En effet, l’infection entraîne des douleurs articulaires et musculaires qui peuvent limiter les activités des patients. L’évolution est, le plus souvent, favorable. En revanche, parfois, des douleurs chroniques peuvent s’installer pour plusieurs mois.

Le chikungunya est une arbovirose, autrement dit, une maladie virale transmise par un arthropode, ici le moustique. Le virus responsable de la maladie est un arbovirus transmis à l’homme par les moustiques du genre Aedes. À noter que ce type de moustique peut également véhiculer la dengue et la fièvre jaune. Lorsqu’il pique un individu infecté, le moustique prélève le virus. On dit alors qu’il est « porteur » du virus. Ce dernier va se multiplier dans l’insecte pendant une dizaine de jours. Ainsi, à l’occasion d’une autre piqûre, il va transmettre ce virus à l’individu sain.

Une personne infectée par le virus est dite contaminante pour les moustiques lorsque le virus est présent dans son sang, à savoir entre 1 et 2 jours avant le début des symptômes jusqu’à 7 jours après.

Le virus peut aussi être transmis par perfusion sanguine, ou lors d’un accident d’exposition au sang (projection de sang, piqûre avec une aiguille, etc.) d’un patient atteint de chikungunya.

Enfin, le virus est parfois directement transmis de la mère à l’enfant pendant l’accouchement lorsque la mère est infectée et présente le virus dans son sang. Les conséquences sur le nouveau-né peuvent être dramatiques (pathologies cardiaques ou neurologiques graves). Il est donc indispensable de renforcer la vigilance concernant les piqûres de moustique durant les 3 mois précédents l’accouchement.

À savoir ! Tout individu ayant déjà été infecté par le virus du chikungunya semble être immunisé, et ne pourra donc pas contracter la maladie une nouvelle fois.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de la maladie sont généralement légers, et peuvent même passer inaperçus dans certains cas. Les premières manifestations de la maladie débutent d’ordinaire entre le 4 et 8ème jour après la piqûre par un moustique infecté. Parfois, les symptômes peuvent survenir dès le 2ème jour, ou dans d’autres cas bien plus tard, jusqu’au 14ème jour après la piqûre.

Le chikungunya se traduit par la survenue brutale d’une fièvre, généralement associée à des douleurs articulaires. D’autres symptômes peuvent également être présents : maux de tête, douleurs musculaires, nausées, fatigue et éruptions cutanées.

Dans la plupart des cas, les douleurs articulaires sont invalidantes, mais disparaissent spontanément au bout de quelques jours voire quelques semaines. La majorité des patients se rétablissent sans séquelles. Parfois, les douleurs articulaires peuvent persister pendant plusieurs mois ou plusieurs années.

Dans de rares cas, des complications oculaires, neurologiques, intestinales et cardiaques peuvent survenir.

Où sévit la maladie ?

Près d’une soixantaine de pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique sont concernés par le chikungunya. Cependant, les régions concernées n’ont de cesse de s’entendre en lien avec la diffusion des moustiques vecteurs. Leur exportation est, en effet, favorisée par les nombreux échanges internationaux associé à leurs grandes capacités d’adaptation.

Le virus du chikungunya déclenche régulièrement des flambées épidémiques, notamment en milieu rural. A l’origine d’Afrique de l’Est, le virus s’est ensuite étendu à l’Océan Indien, l’Inde et l’Asie. Ainsi, entre 2005 et 2006 une épidémie majeure a sévi sur l’île de la Réunion dans l’Océan Indien : plus de 38% de la population était infectée. En 2007, c’est l’Inde qui est victime d’une grosse épidémie. Depuis, le virus a rejoint les Caraïbes en 2013 affectant entre 30 et 40% de la population, ainsi que l’Amérique Latine.

En France, le virus du chikungunya est déjà implanté dans le Sud, dans 18 départements : Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence, Var, Haute Corse, Corse du sud, Bouche du Rhône, Vaucluse, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées Orientales, Haute Garonne, Gironde, Lot et Garonne, Ardèche, Isère et Rhône.

Diagnostic, traitement et prévention

À propos du diagnostic

En dehors d’un contexte épidémique, mais en cas de suspicion de chikungunya, le diagnostic doit être confirmé par des analyses biologiques permettant de mettre en évidence la présence du virus, ou d’anticorps dirigés contre lui.

Lors de la première semaine de manifestations, un diagnostic précoce (par amplification du génome viral ou RT-PCR) peut permettre de dépister la maladie. Dès le 5ème jour après l’apparition des premiers symptômes, des anticorps spécifiques (Immunoglobulines M) peuvent être identifiés et persistent dans l’organisme pendant environ 3 mois. Après les Immunoglobulines M, ce sont les Immunoglobulines G qui deviennent détectables et le reste à vie. Ainsi, une sérologie peut permettre de mettre en évidence ces différentes immunoglobulines, et s’associe au premier examen (RT-PCR) pour confirmer le diagnostic.

Quel traitement ?

Il n’existe à ce jour aucun traitement ni vaccin contre le chikungunya.

Sa prise en charge se limite au traitement des symptômes de la maladie. Lors des premiers jours de fièvre, un antipyrétique (le paracétamol) peut être prescrit. Des anti-inflammatoires sont préconisés pour lutter contre les inflammations articulaires. Dans les formes sévères, une corticothérapie peut également être mise en place.

Une prise en charge physique ou de réadaptation est conseillée afin de favoriser la récupération fonctionnelle lorsque les symptômes s’installent dans le temps.

Comment prévenir le chikungunya ?

Sa prévention est à la fois collective et individuelle. Elle repose essentiellement sur la lutte anti-vectorielle (à savoir anti-moustique).

Au niveau individuel, la prévention repose sur le fait de limiter son exposition au moustique en adoptant différentes mesures :

  • Port de vêtements longs ;
  • Applications de répulsifs cutanées ;
  • Utilisation d’insecticides sur les vêtements et moustiquaires.

Collectivement, la lutte contre les moustiques consiste à éliminer les gîtes larvaires potentiels (pots de fleurs, pneus usagers, etc.) et à répandre de l’insecticide.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Chikungunya. Institut Pasteur. Consulté le 20 juin 2019.
– Chikungunya. Ministère des solidarités et de la Santé. Consulté le 20 juin 2019.
– Chikungunya. WHO. Consulté le 20 juin 2019.
– Chikungunya/Maladie de « l’homme courbé ». Inserm. Consulté le 20 juin 2019.
– Chikungunya. Centre des vaccinations internationales. Airfrance. Consulté le 20 juin 2019.

Lire nos autres dossiers Maladies