La légionellose est une infection pulmonaire grave d’origine bactérienne qui se traduit par une atteinte respiratoire potentiellement mortelle.
En France, 1262 cas de légionellose ont été répertoriés sur l’année 2013 dont près de 11% sont décédés.
Légionellose : définition
La légionellose tire son nom d’une épidémie ayant eu lieu en 1976 à Philadelphie lors du 58ème congrès de la Légion Américaine. La bactérie s’était propagée via le système de climatisation de l’hôtel des participants et a entraîné le décès de 29 des 182 personnes présentes.
Plus de 90% des cas de légionellose impliquent la bactérie Legionella pneumophila qui fait partie de la flore aquatique. Cette espèce de Legionella est fréquemment retrouvée dans les sources d’eaux douces chaudes puisqu’elle vit et se multiplie dans des eaux dont la température est comprise entre 20 et 50°C.
Bien que des doutes subsistent encore concernant le mode de passage des Legionella des sources d’eau vers l’Homme, la contamination via les aérosols émis par les tours aéroréfrigérantes (tar) reste la plus communément admise. En milieu hospitalier, c’est plutôt les alimentations en eau qui serait en cause. La contagion d’humain à humain n’a jamais été mise en évidence.
Symptômes
Après inhalation, les bactéries Legionella présentes dans les aérosols contaminés sont retrouvées au niveau des alvéoles pulmonaires où elles vont s’attaquer aux cellules immunitaires. 2 à 10 jours après la contamination, les symptômes apparaissent : fièvre, sensation de malaise, douleurs abdominales, toux, nausées, vomissements, diarrhées et troubles psychiques (confusion, hallucinations, etc.).
Deux complications souvent fatales sont redoutées :
- L’insuffisance respiratoire irréversible ;
- L’insuffisance rénale aigüe.
Les personnes les plus à risque de développer la légionellose sont les personnes âgées, les nourrissons, les immunodéprimés (déficit immunitaire) et les individus récemment opérés.
Diagnostic
- La virulence de la souche bactérienne ;
- La vulnérabilité de l’individu (âge, tabagisme, patient immunodéprimé, etc.).
Traitement
La guérison nécessite une antibiothérapie de plusieurs semaines voire plusieurs mois. Lorsque le diagnostic et la mise en place du traitement sont faits suffisamment tôt, l’évolution de la maladie est majoritairement favorable.
Prévention
La lutte contre la légionellose repose sur l’application de plusieurs mesures permettant de limiter la multiplication et la dissémination de la bactérie :
- Entretien, nettoyage et désinfection régulière des tours aéroréfrigérantes, notamment par l’ajout de biocides ;
- Maintien d’une concentration suffisante en biocide (par exemple, le chlore) dans les bains à remous, avec une évacuation complète de l’eau et un nettoyage du système minimum une fois par semaine ;
- Entretien des eaux chaudes et froides. Il est préférable de maintenir les eaux froides à moins de 20°C et les eaux chaudes à plus de 50°C ou d’utiliser un biocide ;
- Evitement des eaux stagnantes (purger l’eau 1 fois par semaine des robinets inutilisés).
La prévention individuelle est également possible, avec quelques mesures simples applicables par tous comme :
- Faire couler l’eau des robinets (douches, lavabos, évier, etc.) peu utilisés ou après une absence prolongée pendant 1 minutes avant utilisation ;
- Surveiller la température de l’eau chaude (minimum 50°C, mais pas plus de 60°C) ;
- Détartrer et désinfecter régulièrement les embouts de robinetterie ;
- Utiliser de l’eau stérile pour les dispositifs « médicaux », par exemple, les appareils d’oxygénothérapie ou d’apnée du sommeil.
Charline D., Pharmacienne
– Légionellose. aide-mémoire n°285. OMS. Juin 2016.
