Mononucléose infectieuse


Rédigé par Charline D. et publié le 10 mai 2021

Mononucléose infectieuse adolescent

La mononucléose infectieuse est une pathologie virale transmise par la salive. Elle se traduit par une grande fatigue, de la fièvre, des maux de gorge et la présence de ganglions dans le cou. Parfois, cette infection est asymptomatique. Le diagnostic de la mononucléose infectieuse est généralement clinique. Le traitement de cette pathologie bénigne est symptomatique. Il consiste à soulager les symptômes jusqu’à la guérison. Le paracétamol ou les anti-inflammatoires doivent être associés à des mesures permettant de limiter la propagation du virus. Par exemple, il faut retirer l’enfant ou l’adolescent de l’école le temps de la convalescence, qu’il se lave régulièrement les mains et évite toute étreinte avec ses proches.

Définition et symptômes de la mononucléose infectieuse

Qu’est-ce que c’est ?

Mononucléose infectieuse symptômesLa mononucléose infectieuse, plus connue sous le nom de « maladie du baiser », est une infection bénigne d’origine virale qui touche majoritairement les adolescents ou les jeunes adultes. L’agent infectieux en cause est le virus Epstein-Barr (EBV) de la famille des herpes virus. L’infection se transmet par la salive et une fois la maladie contractée, la personne est immunisée pour le reste de sa vie.

Le premier contact avec le virus, a souvent lieu dans l’enfance et passe dans la grande majorité des cas inaperçu (fréquemment, une angine). Autrement dit, l’enfant ne va pas déclarer la maladie malgré sa contamination par le virus. En revanche, il va s’immuniser en produisant des anticorps (substances dirigées contre le virus). Lorsqu’une personne n’a pas été en contact avec le virus dans ses jeunes années, la contamination survient lors de contacts rapprochés avec d’autres individus, d’où son appellation « maladie du baiser » ou encore « maladie des fiancés ».

La contagion de la maladie est maximale lorsque le patient a de la fièvre. Même une fois celle-ci disparue, le virus est toujours présent dans la salive jusqu’à pendant 6 mois.

Près de 90% des adultes ont déjà croisé le virus d’Epstein-Barr.

A noter ! A noter que lorsque la mononucléose est contractée par une femme enceinte, il n’existe pas de risque particulier pour elle ou le fœtus.

Quels symptômes ?

enfant souffrant de douleurs abdominalesLe temps d’incubation de la mononucléose infectieuse est de 4 à 7 semaines, après quoi une fièvre modérée s’installe, ainsi que des difficultés à l’effort. Après 1 ou 2 semaines, les symptômes de la mononucléose apparaissent :

  1. Fièvre (supérieure à 39°) avec frissons pouvant durer 1 à 2 semaines ;
  2. Altération de l’état général (fatigue, perte d’appétit) ;
  3. Angine ;
  4. Maux de tête ;
  5. Douleurs musculaires ;
  6. Ganglions gonflés au niveau ;

Parfois, une éruption cutanée (plaques rouges au niveau du tronc, des cuisses et des bras) peut venir compléter le tableau. Elle se manifeste lorsque le patient est sous traitement antibiotique.

De manière générale, la guérison survient en 3 voire 5 semaines. En revanche, la sensation de fatigue peut se prolonger quelques semaines de plus.

La consultation en urgence est nécessaire si la personne malade :

  1. Ne parvient plus à avaler ou respire difficilement ;
  2. Ressent une douleur abdominale intense, en particulier à gauche (emplacement de la rate) ;
  3. Est déshydratée ;
  4. Décrit une raideur et des douleurs de la nuque.

Une consultation médicale, sans urgence, est recommandée lorsque le patient a beaucoup de fièvre, éprouve des difficultés à avaler, ne s’hydrate pas suffisamment, est immunodéprimé, a d’autres symptômes (jaunisse par exemple) ou que son état de santé de s’améliore pas après 2 semaines.

Dans de très rares cas, la mononucléose peut engendrer des complications comme :

  1. Rupture de la rate. Cette dernière survient surtout après un traumatisme pendant que l’organe est gonflé par la maladie ;
  2. Atteinte du foie (hépatite avec jaunisse) ;
  3. Atteinte neurologique périphérique, par exemple le syndrome de Guillain-Barré (paralysies temporaires), ou cérébrale avec une méningite virale ou une encéphalite ;
  4. Atteinte hématologique chez les personnes immunodéprimées

Ces complications sont rares mais nécessitent une prise en charge hospitalière.

Diagnostic et traitement de la mononucléose infectieuse

Quel diagnostic ?

Le diagnostic clinique de la mononucléose infectieuse est posé par le médecin traitant. La présence d’une angine, avec des amygdales gonflées et rouges, associée à des ganglions au niveau du cou sont deux éléments caractéristiques de la mononucléose.

Afin d’éliminer la possibilité d’une angine bactérienne, le médecin réalise un test de diagnostic rapide. Cet examen est rapide et indolore. Le médecin réalise un prélèvement au niveau des amygdales à l’aide d’un écouvillon qui place ensuite dans un tube contenant un réactif. Une bandelette est introduite dans le mélange. Selon la couleur de celle-ci, le médecin peut déterminer si l’angine est bactérienne ou non.

Un prélèvement sanguin peut éventuellement venir confirmer le diagnostic clinique. Il met en évidence :

  • Une augmentation temporaire mais conséquente de certains globules blancs, les lymphocytes. On parle alors de syndrome mononucléosique;
  • La détection d’anticorps contre le virus en cause dans la maladie ;
  • L’augmentation modérée des enzymes hépatiques.

Quel traitement ?

Mononucléose infectieuse traitementsIl n’existe aucun traitement spécifique de la mononucléose, uniquement des médicaments dits de « confort » pour le patient afin d’apaiser les symptômes. Les antibiotiques sont, en effet, totalement inutiles dans cette indication.

Ainsi, des traitements pour la douleur ou la fièvre, comme le paracétamol ou l’ibuprofène, peuvent être prescrits. Un arrêt de travail ou une absence scolaire sont parfois nécessaires pendant la durée des symptômes.

À savoir ! La pratique d’une activité physique est à proscrire pendant la convalescence. Les efforts peuvent être responsables de lésions de la rate, plus sensible durant la maladie.

En attendant que les symptômes s’estompent puis disparaissent, il est conseillé de :

  • Bien se reposer pendant la durée de la convalescence ;
  • Consommer des aliments froids faciles à avaler afin de soulager la gorge et d’éviter tous les aliments trop épicés ou acides ;
  • S’hydrater régulièrement avec de l’eau fraîche. L’alcool est à proscrire ;
  • Humidifier l’air de la chambre à coucher en maintenant la température de la pièce aux alentours de 19°C.

Lorsqu’une personne de l’entourage a contracté la mononucléose, quelques gestes simples à suivre pendant 2 mois après les premiers symptômes, peuvent limiter la transmission du virus :

  1. Ne pas embrasser ses proches pendant toute la durée de la convalescence ;
  2. Se laver régulièrement les mains, en particulier avant de manger ou de préparer un repas, et après s’être mouché ou avoir toussé. Idéalement, il faut se laver les mains avec du savon liquide en les frottant au moins 30 secondes ;
  3. Utiliser les solutions hydro alcooliques en l’absence d’eau et de savon ;
  4. Apprendre à l’enfant malade à se laver correctement et fréquemment les mains ;
  5. Limiter les actes médicaux au niveau du visage (dentiste par exemple) ;
  6. Prendre l’habitude et apprendre aux enfants à éternuer ou tousser dans un mouchoir jetable ;
  7. Utiliser son propre linge de toilette et sa propre brosse à dents ;
  8. Nettoyer régulièrement les objets couramment utilisés ;
  9. Aérer la maison une fois par jour au minimum ;
  10. Éviter de partager les objets du quotidien (couverts, verres)
  11. Retirer l’enfant ou l’adolescent de l’école pendant la durée de la phase aiguë.

Charline D., Docteur en pharmacie, publié le  29 mars 2017. Mis à jour le 10 mai 2021.

– Mononucléose infectieuse. Ameli santé. Mis à jour le 3 février 2017.

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