Variole du singe


Rédigé par Charline D. et publié le 23 juin 2022

boutons rouges sur la peau en raison de la variole du singe

La variole du singe est une pathologie d’origine infectieuse liée au virus Monkeypox, proche de celui de la variole. La majorité des cas recensés à ce jour se trouve sur le continent Africain. Plusieurs cas ont cependant été rapportés en France en 2022.

Définition de la variole du singe

La variole du singe est une affection virale transmise par le virus Monkeypox apparenté à celui de la variole. Scientifiquement, on parle de zoonose car cette maladie est transmise de l’animal vers l’homme soit par contact direct, soit par contact indirect via un vecteur (par exemple, des tiques).

À savoir ! La variole a été officiellement déclarée comme éradiquée en France dans la fin des années 1970. La vaccination a donc été stoppée.

Le virus Monkeypox a été isolée dans les années 50 pour la première fois sur des singes élevés à des fins de recherches. Ces derniers présentaient des symptômes similaires à ceux de la variole. Le tout premier cas chez l’homme a été enregistré dans les années 70 au Congo. Des épidémies sont régulièrement constatées sur le continent Africain depuis lors.

Mode de transmission de la variole du singe

Récemment, au printemps 2022, plusieurs cas ont été signalés en Europe et en Amérique. Les individus concernés n’avaient aucun antécédent ou lien avec un voyage dans un pays où l’infection sévit. A la fin du mois de juillet, 1955 cas français confirmés de variole du singe ont été recensés.

Le virus de la variole du singe est transmis à l’homme par le singe, mais aussi d’un être humain à un autre. En Afrique, les animaux dits réservoirs de l’affection sont des rongeurs (rats, écureuils, singes, etc.).

La transmission du virus entre l’animal et l’homme survient à l’occasion : d’une morsure ou griffure ou de la consommation de la viande d’animal contaminé.

La transmission du virus d’un homme infecté vers un autre survient lors d’un contact prolongé via des gouttelettes respiratoires ou des fluides corporels, ou lors d’un contact avec des objets contaminés (par exemple des vêtements ou du linge).

Un individu malade est contaminant dès l’apparition des symptômes et jusqu’à cicatrisation des lésions cutanées. Il n’y a aucun risque de transmission lors de la phase asymptomatique.

Symptômes de la variole du singe

En règle générale, la période d’incubation de la variole du singe est comprise entre 5 et 21 jours. L’affection dure entre 2 et 4 semaines.

homme couvert de boutons sur le corps et sur les mains

La maladie se présente en deux temps :

  • Tout d’abord de la fièvre (supérieure à 38°C) associée à la survenue de ganglions, de douleurs musculaires et de fatigue. Des maux de gorge ou des douleurs à la déglutition peuvent également être présents. Une éruption cutanée rouge dans la bouche et sur la langue est parfois présente ;
  • Un à trois jours plus tard, une éruption cutanée Elle est localisée sur le visage et s’étend en quelques heures à l’ensemble du corps. Les paumes des mains et des pieds sont également concernées. L’éruption se présente dans un premier temps sous forme de macules (lésion aplaties) mais évolue en papules (lésion ferme, surélevée et douloureuse) rapidement. Puis des vésicules (lésion remplie de pus) apparaissent, et se transforment en pustules (lésions fermes et pointues remplies de pus) qui s’ulcèrent. Le dernier stade est la croûte lorsque les pustules cicatrisent. Une fois sèches, les croûtes tombent.

À savoir ! Concernant l’épidémie qui sévit en 2022, il semblerait qu’une proportion importante des malades soient des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, et qu’ils présentent des lésions anales et génitales.

Complications et létalité du virus Monkeypox

Dans la majorité des cas, la variole du singe guérit en quelques semaines, une fois toutes les croûtes tombées. Parfois, des complications nécessitant une hospitalisation peuvent survenir :

  • Une éruption cutanée très importante qui aboutit à la fusion ou à la surinfection des lésions. Des lambeaux entiers de peaux peuvent se détacher ;
  • Une atteinte oculaire pouvant causer des séquelles sur la vision ;
  • Des complications digestives, neurologiques ou ORL ;
  • Une pneumopathie.

Le risque de décès lié à la variole du singe est compris entre 1 et 10% en fonction de la souche virale qui sévit. Trois profils de patient sont particulièrement à risque de forme grave : les individus immunodéprimés, les enfants et les femmes enceintes.

À savoir ! Il semblerait que les personnes nées avant 1977 et donc vaccinées contre la variole soient encore partiellement immunisées.

Diagnostic et traitement de la variole du singe

La variole du singe est évoquée lorsqu’un individu a potentiellement été exposé au virus Monkeypox dans les 3 semaines précédant les symptômes.

Lors d’une consultation médicale, le patient est examiné par le médecin afin d’éliminer les autres maladies pouvant causer des symptômes similaires (zona, rougeole, varicelle, syndrome pieds-mains-bouche, etc.).

test pcr pour identifier le virus de la variole du singe

Le diagnostic de variole du singe est confirmé par test PCR. Les prélèvements examinés sont soit cutanés (au niveau des lésions), soit nasopharyngés.

Une fois le diagnostic établi, il est obligatoire de déclarer la maladie à l’assurance maladie.

Concernant les cas contact d’un individu atteint de la variole du singe, il est conseillé de surveiller 2 fois par jour la température, et cela pendant 3 semaines après le dernier contact à risque.

Mesures et traitements à la suite de l’infection du virus Monkeypox

La première des mesures à prendre lorsque le diagnostic de variole du singe est confirmé est l’isolement du patient et le respect des gestes barrières afin de ne pas propager l’infection.

Le patient doit s’isoler pendant 3 semaines à compter du début des symptômes et jusqu’à la cicatrisation complète des lésions. Les individus vivant sous le même toit doivent porter un masque chirurgical et éviter tout contact physique avec la personne contaminée. Les vêtements, linge de maison et la vaisselle ne doivent pas être partagés. Le contact avec les éventuels animaux de compagnie doit également être limité.

Quels traitements pour soigner la variole du singe ?

La prise en charge de la variole du singe est symptomatique. La fièvre est principalement traitée par du paracétamol. Les anti-inflammatoires sont contre-indiqués en raison des complications qu’ils peuvent induire. En cas de démangeaisons, et pour éviter la surinfection des lésions, un traitement antihistaminique peut être associé.

Pour les patients fragiles (femmes enceintes, immunodéprimés, jeunes, etc.), le médecin peut décider de prescrire un traitement antiviral ou des immunoglobulines s’il le juge nécessaire. Les principaux antiviraux prescrits sont : le tecovirimat en première intention, le brincidofovir ou le cidofovir. Les immunoglobulines sont prescrites lorsque les antiviraux sont contre-indiqués, par exemple pour les femmes enceintes ou les enfants de moins de 13kg.

Vaccination contre la maladie variole du singe

Il existe un vaccin dit post-exposition contre la variole du singe : Imvanex® ou Jynneos®. Il est proposé aux individus à risque exposés au virus. Idéalement, le vaccin doit être administré dans les 4 jours qui suivent le contact à risque.

A noter ! Les personnes de moins de 18 ans et les femmes enceintes ne peuvent pas être vaccinés.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Variole du singe : quel traitement ? ameli.fr. Consulté le 16 août 2022.

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