Une pneumocystose est une infection pulmonaire engendrée par le champignon Pneumocystis jirovecii chez les individus immunodéprimés. Le nombre exact d’individus atteints de pneumocystose est inconnu. Elle apparaît progressivement et se manifeste par de la toux, de la fièvre et une gêne respiratoire qui évolue en quelques semaines en insuffisance respiratoire, mortelle sans traitement. Le traitement de référence est un antibiotique, le cotrimoxazole.
Définition et symptômes
Qu’est-ce que la pneumocystose ?
Une pneumocystose est une infection affectant les voies respiratoires. Elle est dite opportuniste, car elle ne se développe que chez les patients immunodéprimés dont le système immunitaire est déjà affaibli par une autre pathologie. C’est, notamment, la manifestation inaugurale du SIDA la plus fréquente.
Le champignon qui est à l’origine de la pneumocystose est le Pneumocystis jirovecii, et il est spécifique à l’Homme. La transmission est aérienne, et sa localisation essentiellement pulmonaire.
A noter ! Des localisations extra-pulmonaires sont associées au cours du SIDA. Elles sont dues à une dissémination du microorganisme par voie sanguine. La rate est la plus souvent atteinte, mais tous les organes peuvent être concernés (foie, moelle, thyroïde, rétine, etc.).
La pneumocystose ne survient que chez les personnes dont les fonctions immunitaires sont altérées, par exemple les patients atteints de SIDA ou de leucémie, ou sous traitement immunosuppresseur (traitement des greffes d’organe ou de certaines maladies auto-immunes). La pneumonie provoquée par Pneumocystis jirovecii résulte soit de l’acquisition de novo du champignon à partir d’une source extérieure, soit de l’aggravation d’un état de colonisation pulmonaire par Pneumocystis jirovecii.
Quels symptômes ?
La maladie s’installe très progressivement. Elle débute par une triade classique, à savoir une toux sèche, une gêne respiratoire ou dyspnée et de la fièvre.
Quelques semaines plus tard, le patient éprouve de plus en plus de difficultés à respirer correctement et la fatigue s’installe. Sa peau prend une teinte bleutée, on parle de cyanose.
En l’absence de traitement, une insuffisance respiratoire aiguë mortelle s’installe très rapidement.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une pneumocystose repose sur l’analyse de prélèvements broncho alvéolaires. Un lavage bronchioloalvéolaire est pour cela réalisé sous anesthésie locale. Cet examen consiste à introduire dans les bronchioles et les alvéoles pulmonaires du sérum physiologique au moyen d’un fibroscope qui est ensuite aspiré.
Le lavage bronchioloalvéolaire permet de recueillir l’agent infectieux entraîné avec le sérum physiologique lors de l’aspiration pour l’analyser en laboratoire. Le pneumocystis est, en effet, retrouvé sous forme de kyste (ou entouré d’une coque) ou sous forme végétative, au niveau des alvéoles pulmonaires des patients atteints de l’affection.
A noter ! Le diagnostic est facile chez les patients infectés par le VIH. Il suffit de contrôler le taux de lymphocytes CD4 pour voir s’il dépasse une limite inférieure (< 200/mm3) propice aux infections opportunistes.
Quel traitement ?
L’administration de cotrimoxazole permet de guérir la pneumocystose. Un premier traitement d’attaque, autrement dit à dose élevée, est prescrit pour 3 semaines. L’antibiotique est ensuite poursuivi à plus faible dose tant que l’immunodépression subsiste.
Un traitement préventif est possible, notamment chez les patients dont le taux de lymphocytes CD4 chute en dessous d’un certain seuil. Par exemple, les patients transplantés rénaux reçoivent systématiquement une prophylaxie reposant sur le cotrimoxazole pendant les 6 mois qui suivent la transplantation.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Pneumocystose. ORPHANET. Consulté le 1er mai 2020.
– Pneumocystose. UNIVERSITÉ MÉDICALE VIRTUELLE FRANCOPHONE. Consulté le 1er mai 2020.