Le stress est une réaction normale et physiologique de notre organisme face à certaines situations. Une multitude d’évènements différents peuvent le déclencher. Il se traduit par un ensemble de symptômes à la fois psychologiques et physiques qui peuvent varier d’un individu à un autre. Il devient, en revanche, pathologique lorsqu’il dure dans le temps et impacte la qualité de vie. Il est d’ailleurs reconnu comme l’un des problèmes majeurs de santé publique.
Définition et symptômes
Qu’est-ce que le stress ?
Le stress concerne tout le monde et toutes les classes sociales. Il sévit, par ailleurs, beaucoup dans le monde du travail. Il est une réaction à la fois psychique et physique de l’organisme. Lorsqu’il est temporaire, par exemple, en réaction à une situation ou à un événement stressant, il est dit physiologique. Il est, en effet, bénéfique dans certaines situations, notamment en cas de nécessité de fuite face à un danger.
L’état de stress repose sur divers mécanismes à la fois hormonaux (avec le cortisol) et nerveux permettant d’établir un état d’alerte et de vigilance. Celui-ci explique pourquoi avant un examen ou une épreuve importante, le rythme cardiaque est augmenté, les mains sont moites, etc. Typiquement, il se manifeste en 3 phases :
- Tout d’abord, le stimulus qui représente le déclencheur. Il peut être moindre (découverte d’une contravention) ou beaucoup plus important (annonce d’un décès ou d’une pathologie). Il peut aussi être prévisible et attendu (examen) ou imprévu (accident) ;
- Ensuite, il se produit la réaction normale de l’organisme face au stimulus. Le cerveau donne l’alerte et des symptômes se manifestent aussitôt, par exemple une augmentation du rythme cardiaque, une montée d’adrénaline ;
- Enfin, on a la réaction de l’individu face au stress. Généralement, à la suite du stimulus, le cerveau anticipe d’autres scénarios catastrophes. C’est justement cette anticipation qui lorsqu’elle est permanente devient nocive pour l’organisme.
Bien que perçu comme un moteur pour certains, le stress peut engendrer des troubles anxieux chez d’autres lorsqu’il se répète trop fréquemment. En effet, il devient problématique lorsqu’il s’installe plus durablement. Dans ce dernier cas, on le trouve volontiers associé à un trouble anxieux ou à une dépression. Une exposition continue au stress peut avoir des effets délétères importants sur la santé.
À savoir ! On parle aussi de stress aigu ou de stress chronique. Le stress aigu est le stress positif, également appelé « trac » par les comédiens. On parle de stress chronique dès que celui-ci est répété ou prolongé.
Quelle est la cause du stress ?
Chaque individu ne vit pas le stress de la même manière. Certains semblent être plus « résistants » que d’autres. Ainsi, il existe une multitude de causes pouvant le provoquer :
- Le manque de sommeil ;
- Un choc émotionnel (deuil) ;
- Des problèmes de couple ;
- Le travail (surcharge, tensions, etc.) ;
- Un changement trop brutal de la routine ;
- Certaines pathologies (lupus, diabète, hypertension, certains cancers, etc.) ;
- Des problèmes sociaux (isolement, solitude, dettes) ;
- Des troubles psychiques (dépression, anxiété, crise d’angoisse, phobies, etc.) ;
- Une dépendance (drogues, alcool, médicaments, café, tabac…) ;
- Un conflit ;
- Un examen ;
- Le manque de repos et de temps libre ;
- Etc.
Quels sont les symptômes ?
La nature et l’intensité des symptômes du stress sont très variables d’un individu à un autre.
Les premiers signes peuvent être multiples dont :
- Des difficultés de concentration ;
- Une baisse de la productivité ;
- Des troubles de la mémoire ;
- De la fatigue ;
- Une variation du poids (perte ou prise) ;
- Des douleurs musculaires ;
- Des maux de tête.
Dans un second temps, on observe : des ulcères de l’estomac, des nausées, une irritabilité, des troubles cutanés, des insomnies, des troubles menstruels ou de la libido, une mauvaise haleine (en lien avec une déshydratation buccale), troubles gynécologiques lors d’une grossesse, développement d’un diabète, la chute des cheveux ou l’apparition de pellicules, un bruxisme (grincement des dents pendant le sommeil), etc.
En cas de stress chronique, c’est-à-dire qui dure depuis plusieurs semaines ou mois, on note une augmentation de la fréquence de certaines pathologies (hypertension, hypercholestérolémie, herpès, etc.) en lien avec un affaiblissement du système immunitaire.
Prise en charge et prévention
Le stress est diagnostiqué par un médecin souvent trop tardivement, autrement dit, à l’occasion des manifestations d’une maladie provoquée par l’état de stress. Il est pourtant simple à mettre en évidence par une simple évaluation de l’état émotionnel du patient.
Prise en charge
Tout d’abord, et avant toute prise en charge médicamenteuse, il est important de comprendre son origine afin d’en traiter la cause.
Ainsi, bien souvent, la première des mesures à prendre lorsque l’on souffre de stress est d’adapter son mode de vie et son environnement. Il est conseillé d’avoir une bonne hygiène de vie :
- Faire de l’exercice régulièrement ;
- Manger équilibré et éviter les excès ;
- Dormir suffisamment ;
- Résoudre d’éventuels conflits.
Dans un second temps, lorsque les mesures précédemment évoquées ne suffisent pas, il est possible d’avoir recours à des traitements. Beaucoup de spécialités (sous forme de comprimés ou de tisanes) à base de plantes sont disponibles sans ordonnance en pharmacie. La valériane est, par exemple, un excellent calmant naturel. Des cures vitaminiques ou d’oligo-éléments peuvent également être proposées.
Dans les cas les plus sévères, le médecin peut prescrire un antidépresseur ou un anxiolytique afin d’apaiser le patient.
Enfin, d’autres prise en charge peuvent être bénéfiques selon l’origine du stress : les psychothérapies ou les médecines alternatives (le lâcher prise, la relaxation, etc.).
Prévention
Afin de prévenir le stress (pathologique), il faut adopter une bonne hygiène de vie. Plusieurs mesures peuvent aider au quotidien à évacuer la pression :
- La pratique d’une activité physique régulière, c’est-à-dire, tous les jours si possible ou tous les 3 jours maximum. C’est de loin le meilleur moyen pour s’en débarrasser. En effet, une étude américaine de 2018 a récemment démontré sur des souris que faire de la course à pied permettait au cerveau de mieux lutter contre les effets du stress chronique ;
- Comprendre ce qui le provoque (principe d’auto-analyse) afin d’éviter qu’une situation stressante ne se reproduise ;
- Ne jamais garder ses problèmes pour soi, parler le plus possible, notamment en cas de conflit ;
- Se laisser du temps de repos (vacances, sorties, etc.) ;
- Apprendre à se relaxer (prendre un bain, faire du yoga, etc.) ;
- Diminuer la prise de substances excitantes comme le tabac, l’alcool ou le café ;
- Dormir suffisamment ;
- Faire une sieste, même très courte le midi ;
- Adopter une alimentation saine (légumes, fruits, etc.) ;
- Rire ;
- Éventuellement faire des cures de magnésium.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Stress : il faut y être attentif ! INSERM. Consulté le 30 avril 2019.
– Comment repérer le stress. Fédération Française de Cardiologie. Consulté le 30 avril 2019.