Bruxisme


Rédigé par Charline D. et publié le 2 février 2023

Dents détériorées à cause du claquements bruxisme

Le bruxisme correspond à une contraction involontaire des mâchoires pendant le sommeil, voire pendant la journée chez certains patients. Cette affection est responsable d’une usure précoce des dents pouvant être à l’origine de divers désagréments comme des douleurs dans les mâchoires, des maux de tête, une modification de la physionomie du visage ou un déchaussement dentaire. Elle peut être découverte fortuitement suite à un examen dentaire, ou suite aux plaintes du patient ou de son entourage. Le diagnostic est clinique puisqu’il repose sur l’observation d’une érosion dentaire avancée caractéristique du bruxisme. La prise en charge peut être purement symptomatique et auquel cas reposer sur la prescription d’injection de toxine botulique ou le port de gouttières. Idéalement, la cause, souvent le stress, du bruxisme est traitée grâce à une meilleure hygiène de vie (sport, alimentation, sommeil), des techniques de relaxation, voire une psychothérapie et un traitement antidépresseur ou anxiolytique pour les cas les plus sévères.

Bruxisme, définition et symptômes

Les deux types de bruxisme

Le bruxisme est un trouble caractérisé par la répétition de mouvements des muscles masticateurs, appelés masséters, durant le sommeil. Le bruxisme est nocturne dans 80% des cas.

Les masséters sont les muscles localisés en bordure de la mâchoire. On peut les sentir lorsque l’on serre les dents.

À savoir ! Le bruxisme concerne entre 10 et 15% de la population française. Il peut être épisodique et temporaire.
On différencie deux types de bruxisme :

  • Le serrement des mâchoires avec une contraction en continu des muscles masticateurs. On parle de bruxisme statique ;
  • Un mouvement de va et vient des dents du bas contre celles du haut à l’origine d’un frottement et d’un grincement. On parle de bruxisme dynamique.

A noter ! Les contractions des muscles masséters peuvent aussi bien avoir lieu la nuit que la journée. Les tensions psychologiques et le stress en sont les causes principales. Le bruxisme peut être aggravé par la consommation de produits excitants, par exemple l’alcool et le tabac.

Le bruxisme est un problème fréquent qui concerne aussi bien les professionnels du bucco-dentaire que ceux de la médecine esthétique.

Une usure dentaire anormale

Au début, le bruxisme est asymptomatique pour le patient. C’est parfois l’entourage de ce dernier qui alerte sur le trouble lorsqu’il perçoit des grincements de dents.

grincements de dents bruxisme

En revanche, à un stade plus avancé, la pression qu’exerce le bruxisme sur les mâchoires induit divers troubles dont :

  • Une usure prématurée des dents (émail, dentine et pulpe) et des prothèses dentaires ;
  • Des contractures musculaires au niveau des mâchoires ;
  • Des maux de tête ;
  • Des cervicalgies ou douleurs au niveau des cervicales ;
  • Une déformation de l’ovale du visage. Celui-ci est carré, ce qui rend les traits du patient plus masculins et plus durs.

À savoir ! Les symptômes d’un bruxisme nocturne sont souvent plus marqués chez les patients souffrant également d’un reflux gastroœsophagien ou d’un syndrome d’apnée du sommeil.

A terme, le bruxisme peut user l’émail dentaire, léser les couronnes en métal ou en céramique et déchausser voire fracturer les dents. Une hypersensibilité au chaud et au froid peut également être observée. Enfin, des difficultés de mastication et des risques d’infection au niveau des dents les plus atteintes sont à craindre.

Diagnostic et traitement du bruxisme

Le diagnostic clinique du bruxisme

Les patients souffrant de bruxisme consultent un professionnel de santé lorsqu’il existe des symptômes ou suite à l’observation de grincements dentaires nocturnes par le ou la conjointe. Les douleurs représentent la cause majeure de consultation en cas de bruxisme. Elles peuvent concerner les divers muscles du visage : la mâchoire, les tempes, les joues et l’oreille.

diagnostic bruxisme

A l’examen clinique, le médecin constate une usure prématurée de la surface des dents associée à une atteinte de l’émail.

A noter ! Le bruxisme peut donc aussi être découvert fortuitement à l’occasion d’un contrôle dentaire de routine.

Entre gouttière et injection de botox

Le traitement du bruxisme débute par une prise de conscience du patient qui doit essayer de réduire de façon consciente le bruxisme quand il est éveillé en décrispant les mâchoires. En revanche, concernant le bruxisme nocturne qui survient essentiellement durant la phase de sommeil paradoxal, il n’est pas contrôlable.

Une prescription de gouttières en résine à porter la nuit est associée. Celles-ci permettent d’éviter le contact entre les dents. Elles n’évitent donc pas le grincement des dents, mais limitent leur usure et les troubles dentaires associés. Lorsque les symptômes sont sévères, les gouttières peuvent être portées également le jour.

Le médecin peut parfois prescrire en complément du port de gouttières, des anxiolytiques de type benzodiazépine. Ce traitement ne doit pas être pris de façon prolongée. Il constitue simplement une aide temporaire à l’utilisation des gouttières. En effet, administré sur une longue période, ce type de traitement expose à un risque de tolérance et de dépendance.

Une autre alternative possible pour traiter le bruxisme est l’utilisation de la toxine botulique. Cette dernière est habituellement utilisée en médecine esthétique afin de réduire les rides et la sudation excessive. L’injection de toxine botulique au niveau des muscles masticateurs permet d’éviter à ces derniers de se contracter. Les dents ne grincent plus et l’ovale du visage est progressivement redessiné. En pratique, les résultats du traitement sont visibles progressivement dans la quinzaine de jours qui suit l’injection. A noter que les injections doivent être réalisées régulièrement, environ tous les 9 mois, afin d’entretenir les résultats.

A noter ! Peu importe le traitement choisi, toxine botulique ou gouttières, il est symptomatique. Autrement dit, il ne traite pas la cause, très souvent le stress, mais uniquement les symptômes.

Prise en charge du stress

Le stress est une réaction à la fois psychique et physique de l’organisme vis-à-vis de son environnement. Autant un stress temporaire est physiologique et souvent bénéfique pour l’individu, autant un stress chronique est à l’inverse extrêmement néfaste pour la santé. Le bruxisme fait partie de ces nombreux impacts négatifs. Ainsi, la seule manière de traiter efficacement et surtout durablement le bruxisme est de traiter le stress sous-jacent.

Pour cela, la première mesure est d’adapter son mode de vie et son environnement en pratiquant une activité sportive régulière, en mangeant sainement, en dormant en quantité suffisante et en résolvant d’éventuels conflits. Lorsque ces mesures s’avèrent insuffisantes, des traitements peuvent être mis en place. En première intention, des remèdes à base de plantes sont conseillés en association avec une cure vitaminique. Ils sont disponibles sans ordonnance. Par ailleurs, diverses techniques de relaxation ou de sophrologie représentent un bon complément de prise en charge.

En seconde intention, pour les cas les plus sévères, le médecin prescrit un traitement antidépresseur et/ou anxiolytique selon les cas. Ce type de traitement n’étant pas dénué de risque et d’effet secondaire, il doit être prescrit avec précaution et pour la durée la plus courte possible. Enfin, une psychothérapie est recommandée en association des traitements médicamenteux.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Bruxisme. msdmanuals.com. Consulté le 14 décembre 2022.
– Le bruxisme en 10 questions. ufsbd.fr. Consulté le 14 décembre 2022.

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