Pourquoi soupire t-on ?

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Rédigé par Pierre M. et publié le 10 février 2016

soupir

Le soupir marque une expiration forte et prolongée provoquée par une émotion. Le soupir peut être un signe de soulagement, de chagrin, d’un sentiment amoureux ou…d’un ennui.

Une récente étude, publiée dans la revue Nature (1), estime que nous soupirons 1 fois toutes les 5 minutes, et la raison pour laquelle nous soupirons n’a pas grand-chose à voir avec le fait d’être amoureux mais davantage avec un mécanisme de survie ! En effet, cette nouvelle étude détaille que le soupir est un mécanisme biologique très contrôlé qui permet aux poumons de rester gonflés et de ne pas se rétracter.

Le mécanisme biologique du soupir

D’un point de vue physiologique, les soupirs, de même que le bâillement ou le rire, représentent différents types de respiration dont l’objectif est de faire entrer de l’oxygène dans les parties profondes des poumons.
Si l’on peut retenir ou accélérer sa respiration de manière volontaire, la respiration et ses deux composantes, l’inspiration et l’expiration, sont des mécanismes automatiques, réalisés de manière non-volontaire et contrôlés par le système nerveux autonome.

Le système nerveux autonome (ou végétatif) régule les grandes fonctions de l’organisme telles que la digestion, la respiration, la circulation sanguine, la pression artérielle. Il est lui-même sous le contrôle de centres cérébraux, composés de groupes de neurones spécialisés qui ont en charge d’assurer en permanence l’activité de ces grandes fonctions.

Dans cette étude, les scientifiques cherchaient à identifier le centre cérébral qui contrôle les soupirs. Ils ont ainsi pu identifier deux centres, composés chacun de 200 neurones, qui  contrôlent le passage de la respiration habituelle à celle du soupir. Le premier groupe de neurones envoie une petite molécule, appelée Gastrin-releasing Peptide (GRP), au second groupe de neurones, qui, en réponse, envoie aux poumons l’ordre de soupirer. Lorsque les chercheurs empêchent le premier groupe de neurones d’envoyer le signal au deuxième, les soupirs n’ont plus lieu.

Prévenir la rétraction du poumon

Pour les chercheurs, la fonction du soupir est  de prévenir la rétraction du poumon. Des cycles d’inspirations et d’expirations permettent aux poumons de ne pas se rétracter, toutefois, il arrive que les alvéoles pulmonaires, qui se situent dans le prolongement des bronchioles, se rétractent, et il est alors nécessaire de soupirer pour les faire se gonfler d’air et ainsi prévenir une rétraction des poumons. Les scientifiques cherchent maintenant à comprendre le lien entre les émotions et le mécanisme biologique du soupir.

 

Source:

(1)    The peptidergic control circuit for sighing. P Li, WA. Janczewski, K. Yackle, K. Kam, S Pagliardini, MA. Krasnow et JL. Feldman, Nature 2016