Qu’est-ce que la psychogénéalogie ?

En cette rentrée 2025, la littérature et le cinéma s’emparent de nombreux récits rappelant l’importance, dans notre chemin de vie, des empreintes psychologiques inconscientes de nos ancêtres.  C’est ce que propose d’explorer la psychogénéalogie, une approche psychologique complémentaire basée sur la compréhension des liens transgénérationnels.    

L’influence des expériences de nos aïeux

L’hypothèse fondatrice de la psychogénéaologie réside dans le fait que notre vie et nos comportements seraient influencés par les expériences des générations antérieures. Ainsi, un évènement douloureux ou heureux vécu par un membre de notre lignée généalogique pourrait influencer, voire guider, nos décisions.

En France, trois ouvrages font référence « Aïe mes aîeux ! » d’Anne Ancelin-Schützenberger, « L ‘écorce et le noyau » de Nicolas Abraham et Maria Torok, et enfin l’ouvrage intitulé «  L’ange et le fantôme » de Didier Dumas.

C’est d’ailleurs Anne Ancelin Schützenberger, psychologue et universitaire française, qui a développé dans les années 1970 la psychogénéalogie. Elle explore comment les événements, traumatismes, secrets et conflits vécus par les ancêtres influencent la santé mentale et les comportements des générations suivantes. Elle s’est inspirée de la psychanalyse et d’autres approches systémiques (psychosociologie et dynamique de groupes).

Selon les théories de la psychogénéalogie, développées aussi en partie par l’école de Palo Alto aux Etats-Unis et en Allemagne par le psychothérapeute Bert Hellinger, des fils invisibles ou des forces inconscientes nous reliraient à nos ancêtres. Ces liens transmettraient ainsi les secrets et les non-dits, les traumatismes et les interdits.

Un travail thérapeutique permettrait de prendre conscience de ces évènements du passé et d’  accéder ainsi à une forme de liberté. Cet éclairage offrirait ainsi la possibilité de mieux se comprendre et de se désolidariser d’une forme de répétition vouée à l’échec et à la désillusion.

Vers un travail de libération

Des recherches et observations ont montré que les expériences vécues par nos aïeux peuvent laisser des empreintes émotionnelles et comportementales. Cette histoire familiale qui impacte notre psyché peut entrainer la manifestation répétée de peurs, de colères et de tristesses.

Le travail en psychogénéalogie permet de prendre du recul et de ne plus porter un héritage familial (héritage social, héritage religieux, héritage moral, etc..) allant à l’encontre de ses convictions personnelles.

Ce travail permet d’identifier la transmission transgénérationnelle et ce qu’elle implique comme l’impact des événements marquants de ses ancêtres dans sa propre vie et les répétitions inconscientes (schémas de vie, dates clefs). Ce travail s’appuie sur la construction d’un arbre généalogique thérapeutique, une carte permettant de mettre en évidence les répétitions transgénérationnelles et la transmission inconsciente des non-dits ou traumatismes.

Après l‘identification de ces liens invisibles et inconscients qui pèsent sur son chemin de vie, l’individu pourra donner du sens à ses symptômes douloureux (survenue de maladies psychosomatiques, souffrances physiques et psychiques, difficultés relationnelles avec sa famille et ses amis, peurs, traumatismes, hontes).

 La personne qui suit ainsi un travail thérapeutique en psychogénéalogie reprend progressivement le contrôle et crée son chemin de vie sans poursuivre mécaniquement celui de sa famille. Elle identifie et rompt les schémas de répétition (comportements, accidents ou encore blocages) et certaines loyautés qui sont perçues à tort comme une normalité.

C’est une réappropriation de son héritage familial pour s’en libérer et occuper une place plus juste en tant qu’individu. Cependant, ceci ne signifie pas pour autant un abandon de la famille et de certaines de ses valeurs.  

Un outil de développement personnel

Ce qu’il faut savoir, c’est que la psychogénéalogie n’est pas une psychothérapie médicale validée scientifiquement. Certains reprochent à cette discipline son recours excessif aux données anecdotiques et un renversement systématique de la charge de la preuve.

Sans preuve clinique, elle reste un outil de développement personnel qui peut être utile en complément d’un suivi psychologique classique.

Ne perdons pas de vue qu’il est nécessaire rester vigilant et vigilante face aux pratiques abusives et se référer à un thérapeute en psychogénéalogie jouissant d’une excellente réputation.