Quels sont les bienfaits de l’ail pour la santé ?
Depuis l’Antiquité, l’ail occupe une place centrale dans de nombreuses cultures, autant comme ingrédient culinaire que comme remède naturel. Utilisé pour prévenir les infections, renforcer le système immunitaire ou soutenir la santé cardiovasculaire, il est aujourd’hui couramment indiqué en phytothérapie. Mais que sait-on vraiment de ses effets ? Ces bienfaits sont-ils prouvés scientifiquement ? Sous quelles formes est-il le plus efficace ? Cet article propose un tour d’horizon des usages, des mécanismes d’action et des précautions à connaître.
Usages traditionnels et principes actifs de l’ail
Originaire d’Asie centrale, l’ail (Allium sativum) est une plante cultivée depuis plus de 5 000 ans. Dans l’Antiquité, il était utilisé pour soigner diverses affections. Les gousses d’ail broyées faisaient notamment office d’antiseptique naturel.
Traditionnellement, l’ail est consommé pour soulager les rhumes, les troubles digestifs, les infections respiratoires ou encore éliminer les vers intestinaux. En usage local, il est parfois appliqué contre les verrues ou les mycoses cutanées.
Sur le plan biochimique, l’ail contient :
- Des acides-phénols aux propriétés antiseptiques ;
- Des flavonoïdes aux effets antioxydants ;
- De l’alliine, un acide aminé sulfuré.
Lorsque l’ail est coupé ou écrasé, l’alliine se transforme en allicine, un composé qui donne naissance à des composés soufrés réputés pour leurs propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antimicrobiennes. Ce sont eux qui sont principalement suspectés d’être à l’origine des effets bénéfiques de l’ail.
Les bienfaits de l’ail étudiés par la science
L’ail a fait l’objet de plus de 2 000 études cliniques, principalement sur ses effets cardiovasculaires, métaboliques et antimicrobiens. Globalement, les résultats montrent des effets intéressants, mais modérés et variables selon les formes utilisées (ail frais, extrait vieilli, poudre).
Santé cardiovasculaire
Certaines études ont montré que l’ail peut réduire de façon modérée le taux de cholestérol total et LDL (le « mauvais » cholestérol). Il permettrait également une légère diminution de la pression artérielle. Par ailleurs, l’ail possède une activité anticoagulante. L’ensemble de ces mécanismes pourrait participer à la prévention des maladies cardiovasculaires.
Glycémie et diabète
Une méta-analyse basée sur 7 études cliniques suggère une réduction modérée de la glycémie à jeun. Mais des études complémentaires à plus grande échelle sont nécessaires pour mesurer et confirmer ce bénéfice.
Immunité et infections
En laboratoire, les composés soufrés de l’ail présentent des propriétés antimicrobiennes. Toutefois, les études cliniques sur l’efficacité préventive de l’ail contre les infections restent limitées et peu concluantes.
Autres usages
Les indications comme le traitement des infections respiratoires, des parasites intestinaux ou des affections cutanées reposent surtout sur la tradition. À ce jour, aucune étude clinique rigoureuse n’en valide l’efficacité.
Conseils d’utilisation de l’ail et précautions
Dosage et forme d’administration
L’ail peut se consommer cru ou sous forme de compléments alimentaires (extraits secs, ail vieilli, capsules désodorisées). Cuit, il perd une partie de ses principes actifs.
Les recommandations concernant l’ail cru varient. L’OMS conseille de consommer quatre gousses par jour, quand d’autres organismes comme la Commission E en préconisent une seule. Pour qu’il puisse développer ses composés actifs, mieux vaut le laisser reposer une dizaine de minutes après l’avoir émincé ou écrasé.
Sous forme de compléments alimentaires, les dosages dépendent du type de préparation (poudre, extrait, huile…) et doivent suivre les indications des fabricants.
Quelle que soit la forme, il est préférable de le prendre au cours des repas pour prévenir les brûlures d’estomac.
L’application locale d’ail frais écrasé, d’huile ou de jus doit être réalisée avec prudence, car l’ail peut irriter la peau.
Précautions d’emploi
L’ail est généralement bien toléré lorsqu’il est consommé en petites quantités dans l’alimentation. En revanche, en cas de prise à forte dose ou sous forme de complément alimentaire, des précautions s’imposent :
- Avant toute chirurgie ou soin dentaire en raison de son effet anticoagulant.
- Chez les personnes sous médicaments antihypertenseurs ou antidiabétiques dont il peut potentialiser les effets.
- En cas de prise d’anticoagulants (comme la warfarine), car il peut augmenter le risque de saignement.
- En association avec certains antiviraux (saquinavir), immunosuppresseurs (tacrolimus), et traitements de la thyroïde ou de la prostate.
- Chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes.
Dans ces situations, un avis médical est fortement recommandé.
L’ail blanc est le plus utilisé pour ses effets sur le système cardiovasculaire, la digestion ou l’immunité. Il est le plus présent dans les compléments alimentaires.
L’ail violet, riche en anthocyanes, possède plus de propriétés antioxydantes. Il est privilégié pour ses effets protecteurs contre le stress oxydatif.
L’ail noir est un ail blanc fermenté à basse température. Ce procédé le rend plus digeste et accroît sa teneur en antioxydants. Certains compléments le mettent en avant pour ses potentiels effets contre les troubles métaboliques.
L’ail est un aliment aux vertus reconnues par plusieurs instances scientifiques pour ses effets modérés sur la pression artérielle, le cholestérol ou la coagulation. Sans se substituer aux traitements médicaux, il peut trouver sa place dans une approche globale de prévention, à condition d’être utilisé avec discernement et en tenant compte de chaque situation individuelle. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
– Ail. www.msdmanuals.com. Consulté le 21 juillet 2025.
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