L’atrophie vaginale est un trouble fréquemment associé à la ménopause. La diminution du taux d’œstrogènes entraîne un certain nombre de symptômes plus ou moins sévères selon les femmes : sécheresse vaginale, irritations, douleurs lors des rapports, etc. Le diagnostic est clinique. Sa prise en charge repose sur l’application de mesures d’hygiène simple associées ou non à une prescription d’œstrogènes par voie locale.
Définition et symptômes de l’atrophie vaginale
Un trouble hormonal
On parle d’atrophie vaginale pour désigner une perte de souplesse, d’épaisseur et de lubrification au niveau du vagin. En cause dans cette atteinte, la diminution du taux d’œstrogènes, des hormones habituellement sécrétées par les ovaires. En effet, lorsque le vagin n’est plus stimulé par les œstrogènes, les parois de ce dernier deviennent plus fines, plus sèches et le pH est plus alcalin.
Elle survient plus volontiers après la ménopause, cependant d’autres causes peuvent être évoquées, comme une ablation des ovaires ou une insuffisance ovarienne qui fait suite à un traitement par radiothérapie ou chimiothérapie. Moins souvent, les premiers mois de grossesse ou certains traitements comme les pilules contraceptives, les anti acnéiques ou les antidépresseurs engendrent une diminution du taux d’œstrogènes et donc une atrophie vaginale.
A noter ! Le tabagisme est un facteur de risque important de l’atrophie vaginale.
De l’inconfort aux complications
L’atrophie vaginale concerne la majorité des femmes ménopausées ou en péri ménopause, mais ses manifestations ne surviennent pas pour autant chez toutes.
Lorsqu’il existe des symptômes, ils se traduisent par :
- Des irritations, démangeaisons voire brûlures au niveau du vagin ;
- Une baisse de la lubrification vaginale ;
- Une dyspareunie, autrement dit des douleurs pendant les rapports sexuels ;
- Des saignements légers à modérés lorsque la muqueuse est abîmée ;
- Des cystites ou infections urinaires ;
- Des pertes vaginales malodorantes associées ou non à une inflammation de la muqueuse vaginale.
Sans prise en charge, elle persiste et a même tendance à s’accentuer avec le temps.
Atrophie vaginale, diagnostic et traitement
Le diagnostic clinique de l’atrophie vaginale
Le diagnostic est clinique, autrement dit, il repose simplement sur la présence des symptômes caractéristiques de l’affection et de leur contexte de survenue.
Mesures d’hygiène et œstrogènes
L’atrophie vaginale est d’abord soulagée par diverses mesures d’hygiènes dont :
- L’utilisation de produits d’hygiène intime adaptés. Il faut proscrire les antiseptiques ;
- L’application d’une crème intime hydratante après la toilette ;
- Le port de sous-vêtements en matières naturelles et de vêtements non serrés ;
- L’utilisation d’une lessive hypo allergisante et sans parfum. Il faut éviter d’utiliser un adoucissant ;
En cas de gêne importante ou de complications (infections urinaires répétées), une prescription d’œstrogènes par voie vaginale complète les mesures précédentes. La voie orale est plus rarement utilisée compte tenu des risques thromboemboliques qui y sont associés.
Charline D., Docteur en pharmacie
