Dyspareunie


Rédigé par Florence D-L. et publié le 28 novembre 2022

dyspareunie chez la femme

La dyspareunie correspond à des douleurs ressenties lors des rapports sexuels. Plus précisément, c’est la pénétration qui entraîne l’apparition de la douleur chez la femme, au niveau du vagin ou plus en profondeur selon le cas. Les formes et les causes de la dyspareunie sont extrêmement variées et font l’objet d’une prise en charge adaptée, chez un médecin, une sage-femme ou un sexologue.  La dyspareunie est un trouble de la vie intime qui peut avoir des répercussions importantes sur le quotidien et sur le couple. En parler permet de mettre en place des solutions efficaces et de retrouver une sexualité épanouie.

Définition de la dyspareunie

La dyspareunie se définit comme des douleurs ressenties lors des rapports sexuels, et plus particulièrement lors de la pénétration. La douleur est présente dès le début du rapport, pendant le rapport et/ou après celui-ci.

La dyspareunie est parfois appelée algopareunie dans certains documents. L’étymologie et la racine grecque des mots nous aident à mieux comprendre ce qu’est la dyspareunie. En effet, le préfixe dys- signifie “difficulté”, le préfixe algo- signifie “douleur” et le suffixe –pareunie signifie “accouplement”. Littéralement, la dyspareunie ou algopareunie désigne donc une “difficulté à l’accouplement” ou encore un “accouplement douloureux”.

Femme avec des douleurs dues a une dyspareunie

La dyspareunie est un trouble sexuel relativement fréquent, et qui concerne toutes les tranches d’âge des femmes sexuellement actives.

Attention, il ne faut pas confondre la dyspareunie avec d’autres troubles sexuels comme le vaginisme, même si les deux types de troubles sont parfois liés et présents chez une même femme, l’un étant la cause ou la conséquence de l’autre.

À savoir ! La dyspareunie n’est pas qu’un symptôme féminin, même si la grande majorité des articles scientifiques et médicaux sur le sujet n’aborde que la douleur féminine. Les hommes aussi peuvent souffrir de dyspareunie et ressentir des douleurs lors des rapports sexuels.

Quels sont les différentes formes de dyspareunie ?

Il est possible de distinguer plusieurs types de dyspareunie :

  • La dyspareunie est superficielle, autrement dit à l’entrée du vagin, ou bien profonde ;
  • La dyspareunie est primaire, présente depuis le début de la vie sexuelle, ou secondaire, lorsqu’elle se développe plus tardivement et après une première période sans dyspareunie. En cas de dyspareunie secondaire, les facteurs déclenchants et les causes sont très variés et propres à l’histoire de chaque femme ;
  • La dyspareunie est totale quand elle apparaît à chaque rapport, et partielle lorsque son apparition n’est pas systématique mais dépend de la situation, de la période, de la position, du partenaire, etc.

À savoir ! Quelle que soit la forme de dyspareunie, l’impact sur la qualité de vie est souvent majeur. Une femme souffrant de dyspareunie va avoir du mal à s’épanouir dans sa vie sexuelle, voire redouter les relations intimes. La dyspareunie s’accompagne parfois d’un sentiment de honte, de culpabilité, et d’une baisse de l’estime de soi. A la souffrance physique s’ajoute donc une souffrance psychologique. A plus ou moins long terme, la dyspareunie peut avoir des conséquences négatives sur la vie de couple.

Quelles sont les causes de la dyspareunie ?

Trouver la cause, physique ou psychologique, de la dyspareunie, est essentiel pour lutter efficacement contre ce trouble sexuel. Mais pour trouver la cause, encore faut-il rompre le silence et parler de ses douleurs. Evoquer les dyspareunies avec son partenaire tout d’abord, mais aussi avec un spécialiste en santé sexuelle, comme par exemple un médecin gynécologue, une sage-femme ou un sexologue. Ces professionnels sont à l’écoute de toutes les femmes et savent faire preuve d’empathie et de bienveillance, tout en étant bien entendu soumis au secret professionnel.

Quelles sont les principales causes des dyspareunies superficielles ?

Parmi les principales causes des dyspareunies superficielles, citons :

  • Des inflammations ou des infections génitales basses : mycose vaginale, vaginite, bartholinite, etc. ;
  • Des maladies cutanéo-muqueuses : herpès, lichen scléreux vulvaire, allergie, etc. ;
  • Une sécheresse vaginale : manque de lubrification, hygiène inadaptée, certains médicaments, troubles hormonaux notamment pendant la ménopause, etc. ;
  • Certaines affections gynécologiques comme le vaginisme ou la vulvodynie ;
  • etc…

Quelles sont les principales causes des dyspareunies profondes ?

Une des causes les plus connues de dyspareunie profonde est l’endométriose, une maladie gynécologique chronique marquée par la présence de muqueuse utérine en dehors de l’utérus. La dyspareunie est d’ailleurs l’un des symptômes utilisés pour dépister et diagnostiquer l’endométriose, aux côtés d’autres douleurs gynécologiques (notamment la dysménorrhée et la douleur pelvienne chronique) et de l’infertilité.

A noter ! Les femmes atteintes d’endométriose peuvent également souffrir de dyspareunies superficielles.

Parmi les autres causes possibles des dyspareunies profondes, citons :

À savoir ! Aux différentes causes physiques présentées ci-dessus, s’ajoutent de nombreuses causes psychologiques, comme le stress, l’anxiété, la dépression mais aussi des violences ou abus sexuels.

À savoir ! Certaines maladies non gynécologiques peuvent également se traduire par des dyspareunies. C’est le cas par exemple du syndrome de l’intestin irritable.

Diagnostic et traitement de la dyspareunie

Pour trouver la cause des dyspareunies, il convient dans un premier temps d’interroger la personne sur ses antécédents, sur ses douleurs et sur son ressenti. Dans un second temps, un examen gynécologique est réalisé, par un médecin ou une sage-femme. Des examens complémentaires sont parfois nécessaires et prescrits au cas par cas.

Comment traiter ?

Tout dépend de la cause initiale des dyspareunies. Ainsi, une infection bactérienne se traite avec des antibiotiques, une mycose avec des antifongiques, une sécheresse vaginale avec des lubrifiants, voire des traitements hormonaux substitutifs chez la femme ménopausée, tandis qu’un prolapsus génito-urinaire peut nécessiter une intervention chirurgicale.

femme avec une gynécologue

Des maladies comme l’endométriose font l’objet d’une prise en charge globale et pluridisciplinaire, adaptée à chaque situation.

À savoir ! Quelle que soit l’origine, physique ou psychologique, des dyspareunies, une psychothérapie ou une sexothérapie peut être très utile, seule ou en couple.

Prendre soin de son intimité au quotidien

L’hygiène intime se fait une à deux fois par jour, à l’aide d’un produit lavant adapté. Eviter les toilettes trop agressives qui risquent de fragiliser la muqueuse, ainsi que les douches vaginales. Pour rappel, le vagin est auto-nettoyant et a besoin de peu de choses pour rester propre.

Porter des sous-vêtements confortables, si possible en coton, et éviter les pantalons trop serrés.

User et abuser des lubrifiants pour augmenter le confort lors des rapports sexuels, surtout en cas de sécheresse vaginale. Privilégier les lubrifiants à base d’eau et sans parfum.

Ne pas zapper l’étape des préliminaires. Elles sont indispensables pour obtenir une bonne lubrification du vagin et lâcher prise.

Enfin, prévoir un rendez-vous annuel avec un médecin gynécologue ou une sage-femme.

À savoir ! Le meilleur moyen de retrouver une vie sexuelle épanouie et sans douleur est de discuter, encore et toujours, au sein du couple. Il est essentiel de prendre le temps de dire à l’autre ce qui nous plaît, mais aussi ce qui nous déplaît, et de cheminer ensemble vers la recherche d’une solution ou d’un traitement, le cas échéant.

Rédigé par Florence D.-L., Docteur en pharmacie

Sources
– Les dyspareunies chez les patientes atteintes d’endométriose. Revue médicale suisse. Consulté le 28 novembre 2022.
– L’histoire d’Osphena et de la dyspareunie. Revue médicale suisse. Consulté le 28 novembre 2022.
– Douleur génitopelvienne/trouble de pénétration (version professionnelle). msdmanuals.com. Consulté le 28 novembre 2022.
– Douleur génitopelvienne/trouble de la pénétration.(version grand public).msdmanuals.com. Consulté le 28 novembre 2022.