Halitose


Rédigé par Charline D. et publié le 30 juin 2022

femme qui a une mauvaise haleine

L’halitose, plus connue sous le terme de « mauvaise haleine » est un problème fréquent dans la population. Les causes peuvent être multiples. Une bonne hygiène dentaire et quelques gestes simples sont généralement suffisants pour s’en débarrasser.

Halitose, définition et origines

L’halitose ou mauvaise haleine correspond à une odeur désagréable, gênante pour autrui, de l’air qui est expiré par la bouche ou le nez. Cette affection est très fréquente puisqu’elle concernerait entre un quart et la moitié de la population, de manière occasionnelle ou chronique.

Dans la plupart des cas, soit entre 85% et 90%, la mauvaise haleine est buccale. En effet, la bouche abrite un certain nombre de bactéries qui se nourrissent de protéines contenues dans les cellules buccales ou les résidus alimentaires. La dégradation de ces protéines entraine la libération de composés sulfurés volatils malodorants lorsqu’ils sont en trop grande quantité.

Environ 60% des bactéries présentes dans la bouche sont localisées à la surface des villosités (petits replis) de la langue. Ainsi, cette dernière est responsable de 41% des halitoses d’origine buccale.

Les facteurs pouvant favoriser la mauvaise haleine sont nombreux.

Les plus rencontrés sont :

  • Une mauvaise hygiène bucco-dentaire ;
  • Les caries;
  • Les infections buccales, par exemple un aphte, une maladie des gencives ou un abcès dentaire ;
  • Les reconstitutions dentaires inadaptées ou défectueuses.

D’autres causes existent comme :

  • L’alimentation (jeûne, consommation trop importante de protéine, café ou thé, ail et les oignons) ;
  • Une sécheresse buccale provoquée par certains médicaments, le fait de respirer par la bouche, le tabac, l’alcool et la déshydratation ;
  • Une affection ORL (angine, sinusite), pulmonaire (bronchite) ou digestive (reflux gastro-oesophagien) ;
  • Un trouble endocrinien type diabète ;
  • Une maladie chronique des reins.

Comment déterminer si l’on souffre d’halitose ?

Il n’est pas toujours facile de déterminer si soi-même, on souffre d’halitose. Il arrive également que certaines personnes pensent, à tort, avoir une mauvaise haleine : on parle d’halitophobie.

À savoir ! L’halitophobie est le fait d’être persuadé à tort que l’on a une mauvaise haleine. Cette phobie peut conduire à un isolement social.

Tout d’abord, les remarques ou réactions de l’entourage peuvent aiguiller le diagnostic. En effet, si les personnes ont tendance à s’éloigner ou manifestent des signes de désagréments, ou plus directement se plaignent, c’est certainement qu’une consultation avec le médecin généraliste s’impose.

Un petit test rapidement réalisable fournit également des indications. La première étape est de lécher l’intérieur de son poignet avec la langue. Il faut ensuite attendre quelques secondes pour que la salive sèche. Enfin, si le poignet a une odeur désagréable, alors l’haleine aussi.

Diagnostic et traitement de l’halitose

En cas de mauvaise haleine persistante, il faut consulter soit son dentiste soit son médecin traitant si l’état bucco-dentaire n’est pas à l’origine du désagrément.

Si le dernier rendez-vous chez le dentiste remonte à trop longtemps, il est préférable de le consulter en premier lieu. Compte tenu du fait que les halitoses proviennent souvent d’un problème bucco-dentaire, le dentiste réalise un bilan complet des dents, gencives, muqueuses et glandes salivaires. Enfin, il évalue à la fois l’odeur expirée par la bouche et le nez.

Si l’origine de l’halitose est bien un problème bucco-dentaire, le dentiste procède aux traitements adéquats : détartrage, traitement des caries ou de la maladie des gencives, des aphtes ou de la sécheresse buccale, etc. Il termine par quelques conseils pour une meilleure hygiène bucco-dentaire, notamment l’utilisation de bains de bouche (évite la sécheresse des muqueuses).

Lorsque la mauvaise haleine n’est pas d’origine buccale, la consultation chez le médecin traitant s’impose. Ce dernier peut ensuite adresser son patient vers le médecin spécialiste qu’il juge le plus adapté à la situation : médecin ORL, gastro-entérologue, endocrinologue ou pneumologue.

À savoir ! En cas d’halitophobie, une consultation chez le médecin traitant peut tout de même être utile si le sentiment de mauvaise haleine persiste dans le temps.

Quelles solutions contre la mauvaise haleine ?

En cas de mauvaise haleine, plusieurs mesures peuvent être efficaces :

  • Se racler la langue avec les dispositifs prévus à cet effet vendus en pharmacie ;
  • Se brosser la langue tous les jours avec la brosse à dents ;
  • Se gargariser la gorge quotidiennement avec une solution antiseptique ;
  • Boire au moins 1 litre et demi d’eau par jour ;
  • Se rincer la bouche régulièrement ;
  • Favoriser la salivation en consommant des jus de fruits acides, en suçant des pastilles à la menthe sans sucre ou en mâchant des chewing-gums ;
  • Manger de manière régulière.

Si ces mesures n’apportent pas d’amélioration ou si l’halitose apparaît sans raison apparente, il est préférable de consulter son médecin traitant.

Après un examen complémentaire par un spécialiste (stomatologue, dentiste ou ORL), le traitement médical instauré dépendra de la cause de l’halitose. En effet, parfois la mauvaise haleine représente l’un des symptômes d’un état pathologique.

Une bonne hygiène de vie permet très souvent de prévenir l’apparition de la mauvaise haleine.

Une hygiène bucco-dentaire irréprochable

Il est recommandé de se brosser les dents au moins 2 fois par jour, préférentiellement le matin et le soir après les repas, avec une brosse à dents à poils souples. La langue doit également être brossée.

Le recours au fil dentaire au moins une fois par jour de manière à retirer les aliments et la plaque dentaire entre les dents est fortement recommandée. Pour les individus portant un appareil dentaire, il faut le retirer pour le nettoyer avec une brosse après chaque repas.

Pour bien se laver la langue, il faut la sortir au maximum, la brosser de l’arrière vers l’avant à l’aide d’une brosse à dents à poils souples. Cela permet d’enlever la pellicule blanche en moins de 30 coups de brosse.

La brosse à dents peut être plongée dans un bain de bouche à la Chlorhexidine pour plus d’efficacité.

Dans le cas de l’utilisation d’un fil dentaire, il faut, pour bien l’utiliser, couper suffisamment de fil pour pouvoir enrouler ce dernier autour du majeur de chaque main et avoir environ 5 cm entre les deux mains. Glisser ensuite le fil entre les dents et former un « C » à la base de la dent, descendre lentement le fil sur le rebord de la gencive et nettoyer la dent de la base vers l’extrémité, 2 à 3 fois. Penser également à nettoyer les deux côtés de la dent.

une personne en train de passer du fil dentaire

Si le fil s’effiloche, il faut en essayer un autre type.

Alimentation et hydratation

Une alimentation équilibrée est à privilégier. Il est recommandé de limiter la consommation d’aliments susceptibles de causer une mauvaise haleine, par exemple l’ail, l’oignon, les épices, les régimes riches en protéines.

Une hydratation suffisante, c’est-à-dire 6 à 8 verres d’eau au cours de la journée est de mise, tout comme l’arrêt du tabac.

Enfin, au moins une fois par an, une consultation chez le dentiste est recommandée. Elle permet de contrôler l’état bucco-dentaire et de réaliser un détartrage si nécessaire.

S’il n’est pas possible de se brosser les dents dans la journée, il faut éviter les sucreries qui nourrissent les bactéries présentes dans la bouche ainsi que les bains de bouche à l’alcool qui assèchent des muqueuses. Il est recommandé de se rincer la bouche et de consommer une gomme à mâcher sans sucre pour stimuler la salivation.

Publié le 2 novembre 2017 et mis à jour le 30 juin 2022 par Charline D., Docteur en pharmacie.

Sources
– Mauvaise haleine : adopter les bons réflexes. ameli.fr. Consulté le 30 juin 2022.
– Comment combattre de la mauvaise haleine ? vidal.fr. Consulté le 30 juin 2022.

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