Radiothérapie externe, curiethérapie, radiothérapie métabolique
La radiothérapie est une thérapie anticancéreuse, basée sur l’utilisation de rayonnements capables de détruire les cellules cancéreuses. Il s’agit d’un traitement locorégional des cancers, très utilisé dans de nombreux cancers, seul ou en association avec d’autres traitements. Actuellement, plus de la moitié des patients atteints de cancer ont des séances de radiothérapie dans leur programme personnalisé de soins.

Qu’est-ce que la radiothérapie ?
La radiothérapie est un traitement locorégional du cancer. Elle repose sur l’utilisation de rayonnements ionisants dans une région anatomique bien définie pour détruire les cellules de la tumeur. Les radiations ionisantes, produites par des radioéléments, sont de trois types :
- Des électrons ;
- Des photons ;
- Des protons.
La radiothérapie a pour objectif de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant les tissus sains environnants. Elle est utilisée dans de nombreux cancers, seule ou en association avec d’autres traitements anticancéreux :
- La chirurgie ;
- La chimiothérapie ;
- L’hormonothérapie ;
- Les autres thérapies ciblées (comme l’immunothérapie).
En France, plus de 190 000 patients atteints de cancer sont traités chaque année par radiothérapie.
Quels sont les différents types de radiothérapie ?
La première technique de radiothérapie mise au point était la radiothérapie interne ou curiethérapie, qui consiste à irradier les tumeurs au plus près. Puis, la radiothérapie externe s’est développée, avec des radiations qui traversent la peau puis les tissus et les organes avant d’atteindre la tumeur.
Au fil des années, les techniques se sont perfectionnées et développées pour renforcer l’efficacité de la radiothérapie, tout en réduisant ses effets secondaires sur les tissus sains. Désormais, les spécialistes distinguent les techniques de radiothérapies suivantes :
- Les techniques de radiothérapie externe :
- La radiothérapie conformationnelle utilise différentes orientations du faisceau d’irradiation pour irradier tout le volume de la tumeur, sans atteindre les tissus environnants ;
- La radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité (RCMI) permet de moduler la dose de radiations délivrée au cours de la séance pour protéger les tissus sains ;
- La radiothérapie stéréotaxique ou radiochirurgie est guidée par l’imagerie médicale. L’objectif de cibler le centre de la tumeur avec une forte dose de rayonnements. Différentes techniques de radiothérapie stéréotaxique sont utilisées ou en cours de développement, comme la tomothérapie et le Cyberknife®.
- Les techniques de radiothérapie interne ou curiethérapie consistent à introduire les sources de radiation au plus près de la tumeur. Elles concernent surtout les cancers ORL, les cancers cutanés, le cancer du sein et les cancers génitaux. Différents radioéléments sont utilisés selon les cancers et plusieurs techniques ont été développées : la curiethérapie endocavitaire, la curiethérapie interstitielle à chargement différé ou la curiethérapie interstitielle avec implants permanents.
- Les techniques de radiothérapie métabolique ou radiothérapie interne vectorisée reposent sur l’utilisation d’un médicament couplé au radioélément. Le traitement est alors administré par voie veineuse ou orale, et le médicament permet d’acheminer spécifiquement le radioélément au niveau de la tumeur. Récemment, est apparue la radioimmunothérapie qui permet de cibler la tumeur à la fois par un anticorps antitumoral et des radiations internes.
Le choix de la technique de radiothérapie, le nombre et la durée des séances sont définis en fonction de la zone à traiter et du type de cancer. La radiothérapie peut précéder la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et la rendre plus facilement opérable. Elle peut aussi la suivre afin de compléter le traitement chirurgical et éliminer le reste de cellules cancéreuses. Enfin, elle peut également être administrée en même temps que la chimiothérapie.
Quel est le principe de la radiothérapie ?
Les particules ionisantes utilisées en radiothérapie sont capables de léser directement diverses molécules dont l’ADN (Acide Désoxyribo Nucléique), qui est le support d’information génétique. Cette propriété est très utilisée dans la stratégie curative des tumeurs par radiothérapie. Directement ou indirectement, les rayonnements ionisants induisent principalement des altérations au niveau de l’ADN ayant pour objectif de provoquer la mort des cellules visées. La radiosensibilité des cellules est maximale au moment de la division cellulaire (mitose).
Les rayonnements sont également capables de décomposer l’eau intracellulaire sur leur trajectoire. Ils entraînent une dissociation de la molécule d’eau en radicaux libres. A partir de leur lieu de formation, ces radicaux libres s’attaquent aux molécules de la cellule.
Cependant, selon la dose de rayonnements ionisants administrée, la radiosensibilité de chaque type cellulaire et divers autres facteurs, les effets de la radiothérapie n’engendrent pas toujours des dommages irréversibles à l’ADN des cellules cancéreuses.
L’intérêt thérapeutique de la radiothérapie repose sur sa capacité à induire des lésions irréversibles sur les cellules tumorales et sur la moindre capacité des cellules tumorales à réparer les lésions réversibles par rapport aux cellules saines.
Comment se déroule une séance de radiothérapie ?
Les protocoles de radiothérapie (dose totale, nombre de séances par jour et par semaine, fractionnement de la dose, …) sont définis en fonction de plusieurs critères dont le type de tumeur, sa localisation, sa taille, son extension et son grade.
Le déroulement des séances de radiothérapie dépend de la technique utilisée. Dans le cas de la radiothérapie externe, les séances ne durent que quelques minutes et sont réalisées en ambulatoire. Au préalable, une séance dédiée au repérage de la zone à traiter est nécessaire.
Quels sont les effets secondaires possibles de la radiothérapie ?
Selon la technique de radiothérapie utilisée, les rayonnements ionisants peuvent aussi endommager des cellules saines. Les dégâts occasionnés dépendent de la partie du corps traitée, de la dose utilisée et du mode d’administration des rayonnements.
Généralement, les effets secondaires de la radiothérapie sont transitoires et disparaissent à la fin du traitement. Parfois, certains effets secondaires peuvent perdurer plusieurs mois voire plusieurs années après le traitement : altération de la peau ou de la texture capillaire, perte de cheveux, petites varices, infertilité, gonflement des membres.
Les effets secondaires les plus fréquents sont la fatigue et la perte d’appétit. Cependant, ils peuvent fortement varier d’un patient à un autre. La présence ou l’absence d’effets indésirables ne permet pas de préjuger de l’efficacité du traitement.
La radiothérapie peut notamment entraîner :
- Une fatigue ;
- Une perte d’appétit ;
- Des problèmes cutanés ;
- Une perte de cheveux ;
- Des nausées ;
- Une diarrhée ;
- Des troubles de la libido ;
- Des troubles de la fertilité ;
- Des problèmes au niveau de la bouche et des gencives, etc.
Par exemple, une radiothérapie au niveau de la bouche ou du cou (langue, amygdales, pharynx, etc.) peut provoquer une perte d’appétit, un changement de la salive, une bouche sèche, des douleurs lors de la déglutition, une altération du goût et des troubles respiratoires.
Une radiothérapie au niveau du thorax (poumons, œsophage, sein) peut entraîner une inflammation de l’œsophage, des troubles de la déglutition et un reflux gastro-œsophagien.
Une radiothérapie au niveau de l’abdomen (côlon, intestin grêle, prostate, utérus, etc…) peut provoquer des nausées et des vomissements, des troubles digestifs (diarrhée, flatulences, intolérance à certains aliments, …) une inflammation intestinale, des troubles de l’absorption intestinale, de la fatigue ou des troubles urinaires.
– IRSN. Les principes de la radiothérapie. 9 avril 2019. . www.irsn.fr. Consulté le 22 janvier 2025.
– Institut National du Cancer. Les effets indésirables de la radiothérapie. . www.e-cancer.fr. Consulté le 22 janvier 2025.
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