Stress au travail, Burn-out et insomnies…

Actualités Psychiatrie

Rédigé par Delphine W. et publié le 7 avril 2017

Le Burn-out est un « syndrome psychologique » directement associé au monde professionnel. Il est alors considéré comme étant une réponse de l’organisme à un état de stress chronique au travail dont les conséquences personnelles, sociales ou familiales sont bien connues. Des scientifiques français se sont intéressés de plus près au risque d’insomnies causé par le Burn-out.

stress burn out insomnies

 

Le Burn-out : la maladie d’un travail trop stressant …

Avec une prévalence (nombre de personnes atteintes pour une pathologie donnée), de souffrance psychique au travail, en augmentation au fil du temps, le Burn-out est une problématique à laquelle notre société actuelle doit faire face.

Le Burn-out se définie sous trois dimensions :

  • l’épuisement émotionnel, soit cette sensation d’être complètement dépassé et d’avoir épuisé toutes ses ressources émotionnelles ;
  • la dépersonnalisation, caractérisée par le développement d’un état cynique, par des pensées négatives sur sa propre personne par exemple ;
  • la réduction d’accomplissements personnels, soit la sensation d’incompétence au travail.

Ce syndrome psychologique est directement et/ou indirectement associé à des facteurs organisationnels et individuels. Il est également décrit comme étant le résultat d’activités au travail, trop intenses et/ou trop stressantes.

Certaines études ont alors émis l’hypothèse que le Burn-out était à l’origine de l’augmentation du risque cardio-vasculaire, et donc d’un risque accru de mortalité.

À l’origine, le Burn-out était décrit dans le cadre d’activité nécessitant des relations clients. Néanmoins, ce syndrome s’étend aujourd’hui à tout type de métier.

Lire aussiLe bruit, un risque sous-estimé au travail

Burn-out et insomnies, un lien démontré

Une équipe de chercheurs français s’est alors penchée sur le lien potentiel entre le stress au travail, le Burn-out et le risque d’insomnies. Les données obtenues concernant la qualité du sommeil des personnes touchées par un Burn-out montrent un état d’excitation supérieur à la normale durant leur sommeil. Une fragmentation plus importante dans la durée du sommeil nocturne, des temps d’éveil plus fréquents, une efficacité du sommeil amoindrie ainsi que des mouvements oculaires plus rapides sont également observés.

L’étude s’est déroulée sur deux années (de 2012 à 2014). L’analyse s’est basée sur un questionnaire permettant à la fois la mesure du Burn-out, du niveau d’exigences et de stress dans l’activité de travail, des symptômes dépressifs et anxieux ainsi que des perturbations du sommeil. Un examen médical (visite annuelle avec la médecine du travail) était également réalisé. Ainsi, près de 1 502 individus ont été inclus dans cette étude. La prévalence du Burn-out mesurée était de 10,2 %.

Finalement, l’insomnie apparaît comme étant l’un des signes les plus pertinents d’un état de stress chronique. En ce sens, les scientifiques suggèrent de porter davantage la prévention sur le risque d’insomnies dans le cadre de la prévention des Risques Psycho-Sociaux (RPS) en entreprise. De plus, ils précisent que les individus déclarant un Burn-out ont davantage de risque de développer certains troubles mentaux comme les hallucinations, les troubles de la personnalité et du comportement par exemple.

Lire aussiDes recommandations pour améliorer son sommeil

Delphine W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.

Association between insomnia symptoms, job strain and burnout syndrome: a cross-sectional survey of 1300 financial workers. Arnaud Metlaine., and al. BMJ. Mis à jour le 7 septembre 2016.
doi: 10.1136/bmjopen-2016-012816.
La souffrance psychique en lien avec le travail chez les salariés actifs en France entre 2007 et 2012, à partir du programme MCP. Imane Khireddine., and al. INVS. Le 30 mars 2015.
  • semid mohammed says:

    Un monde en folie ne peut générer que des pathologies de toutes sortes, de la bénine à la plus grave ( extrême). L’ enrichissement des laboratoires et sociétés pharmaceutiques en est la preuve tangible. Une course effrénée au gain de l’ argent ( légitime) pour mieux vivre en est aussi une cause d’aggravation de la détérioration de la santé. L’argent gagné sert finalement à le dépenser dans la médication. Paradoxe.

    Reply
Ou
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *