Vernis semi-permanents : halte au risque cancérigène !

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Rédigé par Deborah L. et publié le 22 mai 2023

Véritable tendance du moment, les vernis semi-permanents n’en restent pas moins dangereux pour la santé. C’est ce que dénonce l’Académie nationale de médecine selon laquelle les lampes utilisées pour l’application de tels produits émettent des rayons UVA cancérigènes et néfastes pour la peau. On fait le point.

Vernis semi permanent : halte au risque cancérigène

Vernis semi-permanents : un usage pas si anodin…

Bénéficiant d’un engouement croissant depuis quelques années, les vernis semi-permanents s’inscrivent dans la tendance du moment pour les femmes en quête d’une manucure impeccable en toutes circonstances. Ces produits présentent en effet l’avantage considérable de pouvoir rester intacts et brillants pendant plusieurs semaines. Cette propriété est liée notamment à la technique utilisée pour sécher et fixer en quelques minutes les différentes couches de vernis appliquées. Il s’agit d’une technique dite de « catalysation » qui utilise une lampe combinant UV (minimum 48 watts) et diode électroluminescente (LED).

Or, l’usage d’une telle technique s’avère dangereux pour la santé selon l’Académie nationale de médecine car ces lampes émettent des rayons UVA qui sont cancérigènes et favorisent le vieillissement de la peau.

Un risque avéré de cancers induits

Si le rôle favorisant des lampes UV dans l’induction de cancers cutanés était suspecté depuis 2009, des études récentes sont venues confirmer ces craintes. Une étude tunisienne de 2022 a ainsi rapporté trois cas de cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induits par l’utilisation de vernis semi-permanents. Ces cancers induits s’avèrent aisément identifiables car ce sont toujours les mêmes mutations qui sont provoquées par les UVA dans les cellules. Une étude américaine publiée dans la revue Nature en 2023 a par la suite confirmé ce risque cancérigène au moyen d’expériences menées sur des cellules de peau animale et humaine.

Des réactions cutanées allergiques et des atteintes mécaniques des ongles ont par ailleurs été rapportées.

À savoir ! Il semblerait que certains facteurs augmentent les risques de cancers induits : l’âge précoce de début d’utilisation (20 ans en moyenne), la fréquence (5 à 6 fois par an en moyenne) et la durée d’exposition (sur plusieurs années). Quant au terrain (phototype clair, immunodépression), il pourrait également jouer un rôle aggravant.

Dans ce contexte, l’Académie de médecine insiste sur la nécessité  d’évaluer plus largement et sur le long terme le risque de carcinome cutané induit par ces irradiations répétées. Elle exhorte également à un renforcement de l’information auprès du public et à un meilleur encadrement de l’utilisation de ces lampes dans les salons de manucure et les ongleries.

En attendant, dans un objectif de prévention, l’Académie recommande l’application d’une crème solaire sur les mains 20 minutes avant l’exposition à ces lampes UV/LED.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Des ongles « brillants », mais pas sans risque ! www.academie-medecine.fr. Consulté le 9 mai 2023.
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