Le lancement de la 5G ou technologie de communication de « 5ème génération » est prévu pour fin 2020 en France. Si la 5G est particulièrement attendue par les consommateurs avides de nouveaux services innovants, son déploiement va considérablement modifier l’exposition des populations, ce qui soulève la question des risques engendrés pour la santé. L’Anses se mobilise donc pour évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition à cette nouvelle technologie.
Les promesses de la 5G
A travers la technologie 5G, les opérateurs ambitionnent de proposer à leurs clients de nouveaux services innovants appliqués aux domaines de la santé, des médias ou des transports. Une offre plus large de services sans-fil et le développement d’objets interconnectés sont au programme. La 5G promet en effet d’augmenter et d’accélérer les capacités actuelles de transfert des données mobiles.
Le lancement de cette technologie 5G en France est prévu pour fin 2020. Il s’appuiera sur l’utilisation de fréquences déjà utilisées par les précédentes générations de téléphonie mobile (2G, 3G, 4G), ainsi que sur deux nouvelles bandes de fréquences :
- La bande 3,5 GHz pour la couverture en téléphonie mobile 5G dans des zones géographiques étendues.
- Puis la bande 26 GHz pour la couverture en téléphonie mobile 5G dans des périmètres restreints et la communication entre objets connectés.
Dans ce contexte, les ministères chargés de la santé, de l’environnement et de l’économie ont fait appel à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour qu’elle conduise une enquête sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de cette technologie 5G et aux éventuels effets sanitaires associés.
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Une évaluation des risques à deux niveaux
Suite aux travaux d’expertise qu’elle a engagés, l’Anses publie un rapport préliminaire dans l’attente des résultats définitifs qui seront rendus publics début 2021. L’Anses insiste sur la nécessité de collecter un maximum de données d’exposition pour une évaluation optimale des risques potentiels. Elle attend donc une participation active des industriels dans le partage d’informations techniques relatives aux installations mises en place et à l’exposition des populations à la technologie 5G. Le but étant de définir les différents scénarios d’exposition possibles des populations et d’estimer les risques potentiels pour la santé.
Plusieurs villes de France ont déjà été le théâtre d’expérimentations pilotes visant à tester le fonctionnement de ces nouvelles installations. Et c’est l’Agence nationale des fréquences (ANFR), chargée du contrôle de l’exposition du public aux ondes, qui effectue depuis fin 2018 des essais de mesure de l’exposition dans la bande 3,5 GHz. Ces mesures seront ensuite prises en compte dans l’expertise de l’Anses.
Les deux nouvelles bandes de fréquences 5G présentant des modalités d’exposition différentes, l’Agence a choisi de mener une évaluation des risques à deux niveaux. Ses premières conclusions sont les suivantes :
- S’agissant de l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz : les données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels sont insuffisantes. Les experts tenteront donc d’extrapoler les résultats de travaux précédents sur les impacts sanitaires des diverses technologies de communications actuelles (3G, 4G, Wi-Fi, …) qui utilisent des fréquences proches de la bande 3,5 GHz.
- S’agissant des fréquences plus élevées, entre 20 et 60 GHz : les données disponibles dans la littérature étant plus nombreuses, les experts les analyseront pour évaluer les impacts sanitaires éventuels liés aux expositions dans la bande 26 GHz.
Force est de constater que les consommateurs devront patienter jusqu’à la publication des résultats définitifs avant de savoir si technologie 5G rime avec danger pour la santé !
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Déborah L., Docteur en Pharmacie