Téléphones portables et risque de cancer du cerveau

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Rédigé par Lina R. et publié le 15 mai 2018

Plus de 77% des français détiennent un téléphone portable. Depuis l’ascension fulgurante de l’usage des téléphones portables, de plus en plus d’utilisateurs souffrent de maux non expliqués. En 2011, l’OMS décide de mener une enquête afin d’évaluer l’impact d’un usage excessif des téléphones portables et ses répercussions sur l’organisme. A ce jour, les effets suspectés font encore l’objet de controverses. Toutefois, malgré des preuves encore mal définies par la science, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) et l’ANSES (Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale) n’excluent pas les risques liés à de telles sources d’ondes sur notre santé.

Femme tenant un téléphone portable

Les ondes électromagnétiques, un danger pour notre santé ?

Les champs électromagnétiques (CEM) proviennent de notre environnement immédiat. Il peut s’agir d’ondes radio, ou encore de téléphone portable, on parle alors de radiofréquences (RF). Une exposition à long terme et à forte intensité peut perturber certaines fonctions cellulaires de l’organisme. Des effets mutagènes et génotoxiques peuvent ainsi être perçus en cas d’exposition à des fréquences supérieures à 400Mhz. Toutefois, la question sur les éventuels effets sanitaires d’exposition environnementale à de telles ondes est une controverse publique et continue de nourrir des débats scientifiques.

D’après la saisine de l’ANSES « Exposition aux radiofréquences et santé des enfants », publiée en 2013, des effets biologiques, généralement réversibles peuvent être observés. Ces derniers peuvent concerner le sommeil, la fertilité ou encore les performances cognitives. Les données disponibles quant à ces effets restent toutefois très limitées. En outre, les conclusions émises par l’ANSES sur l’évaluation des risques, évoquent « une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables ». D’après cette même saisine, cette exposition aux ondes mobiles est encore plus nocive pour les plus jeunes. Il est donc fortement recommandé de limiter l’exposition des enfants au téléphone portable.

Etant donné la complexité de telles ondes et les facteurs mis en jeu, la littérature scientifique actuelle basée sur l’analyse de l’electrohypersensibilité (EHS) ne suffit pas. L’ANSES recommande donc la poursuite de travaux de recherche en priorisant les effets décrits par des personnes se déclarant EHS, sans pour autant négliger les risques, encore mal identifiés.

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Deux fois plus de cancers du cerveau, des résultats jugés controversés

Une récente étude britannique a fait resurgir l’inquiétude des scientifiques à l’égard des ondes téléphoniques. Publiée en mars 2018 dans le « journal of Environnemental and Public Health », cette dernière suggère que l’usage excessif des téléphones portables augmente les risques de développer des tumeurs cancéreuses. En effet, en mai 2011, le CIRC a classé les RF comme cancérogènes possibles pour l’homme. Toutefois, bien que les auteurs démontrent une croissance significative du nombre de cancers cérébraux en Angleterre, il n’existe pourtant pas de preuve permettant d’établir un lien de causalité entre cancer et usage du téléphone. Néanmoins, les études ont montré que les plus grands usagers de téléphone mobiles ont été les plus impactés par les cancers cérébraux.

A rappeler qu’en avril 2017, un homme de 57 ans a été indemnisé après avoir découvert qu’il était atteint d’une tumeur, bénigne. Dans le cadre de son travail, celui-ci passait 4 heures au téléphone, chaque jour et durant 15 ans en entreprise. Le tribunal italien a finalement reconnu le lien entre l’apparition de sa tumeur bénigne du cerveau et l’usage excessif du téléphone portable. Cette décision de justice est loin d’être la première puisqu’en 2006 et en 2012 deux autres cas de tumeurs liées à l’utilisation intensive des téléphones portables ont été reconnus aux Etats Unis et en Italie.

A ce jour, aucune étude n’a réussi à indiquer de façon probante l’existence d’une augmentation de l’incidence des cancers suite à une exposition intensive aux ondes téléphoniques.

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Réduire les expositions aux téléphones portables, une priorité selon l’ANSES

D’après le CIRC, les études épidémiologiques d’une telle exposition soulignent un « lien possible entre l’usage d’un téléphone portable et l’apparition de gliomes et de neurinomes de l’acoustique ». A cet effet, certaines recommandations essentielles ont été publiées afin de promouvoir le bon usage des téléphones portables et de minimiser les risques. En voici quelques-unes :

  • Utiliser un kit mains-libres (filaire ou Bluetooth) ou des écouteurs
  • Eloigner le téléphone portable de sa tête (plus de 50 cm de la tête)
  • Privilégier les téléphones ayant le DAS (Débit d’absorption spécifique) le plus faible (<1W/Kg)
  • Usage raisonnable du téléphone mobile, surtout pour les enfants
  • Limiter la durée et la fréquence des appels
  • Eviter les communications nocturnes
  • Eviter de laisser le téléphone en communication au contact du corps
  • Le mettre en mode avion avant d’aller se coucher
  • Téléphoner dans des conditions de réception du réseau maximum (nombre de « barrettes » maximales)
  • Eviter le téléphone portable avant 12 ans

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Lina R., Journaliste scientifique

– « Exposition aux radiofréquences et santé des enfants » AVIS et RAPPORT de l’Anses relatif à l »expertise – Anses. Consulté le 4 mai 2018.
– Mobile Phone Brain Cancer Warning as Malignant Tumour Rates Double. Yahoo news. Consulté le 4 mai 2018.
– « Utilisation massive du téléphone portable & tumeurs cérébrales ». Salle de presse | Inserm. 13 mai 2014.
  • Selon l’article :  » Des effets mutagènes et génotoxiques peuvent ainsi être perçus en cas d’exposition à des fréquences supérieures à 400Mhz. »
    Je souhaite juste rappeler que l’état des connaissances scientifique ne dit pas cela. Selon les conclusion du rapport Afsset 2009 p396 (pas d’éléments nouveaux dans le rapport anses 2013) :
    À ce jour, il ressort de cette analyse que, en conditions non thermiques, les radiofréquences supérieures à 400 MHz : (…) ne provoquent pas d’effet génotoxique ou co-génotoxique reproductibles à court ou à long terme et ne sont pas mutagènes dans les tests de mutagénicité classiques ; – ne provoquent pas d’augmentation d’incidence ou l’aggravation de cancers dans les conditions expérimentales testées. Les résultats convergent donc vers une absence d’effet cancérogène ou co-cancérogène des radiofréquences pour des expositions pouvant excéder 4 W/kg ; – n’ont pas d’effet délétère etc.
    PS l’article évoque une « récente étude britannique ». Or une étude seule n’a pas de valeur, elle ne peut en avoir qu’après avoir été évaluée par les pairs puis évaluée lors d’une meta-analyse qui seule est conclusive.

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  • Selon l’article :  » Des effets mutagènes et génotoxiques peuvent ainsi être perçus en cas d’exposition à des fréquences supérieures à 400Mhz. »
    Je souhaite juste rappeler que l’état des connaissances scientifique ne dit pas cela. Selon les conclusion du rapport Afsset 2009 p396 (pas d’éléments nouveaux dans le rapport anses 2013) :
    À ce jour, il ressort de cette analyse que, en conditions non thermiques, les radiofréquences supérieures à 400 MHz : (…) ne provoquent pas d’effet génotoxique ou co-génotoxique reproductibles à court ou à long terme et ne sont pas mutagènes dans les tests de mutagénicité classiques ; – ne provoquent pas d’augmentation d’incidence ou l’aggravation de cancers dans les conditions expérimentales testées. Les résultats convergent donc vers une absence d’effet cancérogène ou co-cancérogène des radiofréquences pour des expositions pouvant excéder 4 W/kg ; – n’ont pas d’effet délétère etc.
    PS l’article évoque une « récente étude britannique ». Or une étude seule n’a pas de valeur, elle ne peut en avoir qu’après avoir été évaluée par les pairs puis évaluée lors d’une meta-analyse qui seule est conclusive.

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