On sait maintenant l’importance du microbiote intestinal qui contribue à l’équilibre de notre organisme et à notre bonne santé. Mais qu’en est-il de cet écosystème avant notre naissance ? Loin d’être stérile comme on l’a longtemps cru, le placenta héberge une communauté de bactéries qui participe au développement du fœtus !
Le placenta héberge des bactéries provenant de la bouche !
L’utérus n’est pas stérile : les bactéries qui composent son microbiote proviennent de l’intestin et du vagin. Le placenta n’est pas non plus stérile mais, contre toutes attentes, il contient un microbiote dont la composition se rapproche fortement de celui de la bouche de la future maman !
À savoir ! Le microbiote (appelé autrefois « flore ») est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, virus) vivant dans un environnement spécifique. Les 3 principaux microbiotes hébergés par notre organisme sont ceux de la peau, de l’intestin et du vagin. Microbiotes et Hôte tirent mutuellement bénéfices de leur association.
Un excellent microbiote dès le placenta
Le microbiote placentaire produit certaines substances et vitamines nécessaires au développement du fœtus. Par ailleurs, une modification dans la composition de ce microbiote peut avoir des effets négatifs et entraîner un accouchement prématuré.
Au cours de la grossesse, la composition du microbiote intestinal se modifie pour s’adapter aux besoins de la future maman allaitante et « préparer » la venue de bébé.
Un microbiote équilibré pour la vie !
Le tube digestif du fœtus est stérile : c’est à l’accouchement, dès la rupture des membranes, que le tube digestif du nouveau-né commence à être colonisé par les bactéries provenant de la mère. La composition du microbiote intestinal du nouveau-né est conditionnée par le mode d’accouchement : s’il se déroule par voie naturelle, on retrouve des bactéries provenant du microbiote vaginal ; en revanche, si l’accouchement a nécessité une césarienne, ce sont les bactéries de la peau maternelle qui coloniseront le tube digestif du bébé. Il est désormais reconnu qu’après une césarienne, le risque de développer ultérieurement des allergies, du diabète est plus élevé qu’après un accouchement naturel.
Ensuite, c’est le mode d’alimentation du nouveau-né qui influencera la composition du microbiote : le lait maternel contient naturellement de bonnes bactéries (notamment des bifidobactéries), qui aident le bébé à se défendre contre des bactéries nocives et renforcent ses défenses immunitaires.
Enfin, l’environnement joue également un rôle important dans la composition du microbiote intestinal. Par exemple, la prise d’antibiotiques entraîne un profond déséquilibre dans la population bactérienne constituant le microbiote et peut mener à une augmentation des maladies immunitaires (asthme), inflammatoires ou métaboliques.
Laurence P. Pharmacien