Caféine : la dépendance, un mythe ?

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Rédigé par Charline D. et publié le 26 août 2020

La caféine fait de (très) nombreux adeptes. Elle est consommée chaque jour par de nombreux français, certains avouent, par ailleurs, avoir du mal à s’en passer. Le café peut-il être considéré comme une addiction ?

Femme addict à son café

Les vertus de la caféine

La caféine a été découverte en 1819 par un chimiste allemand. Elle est extraite des graines de caféier, et elle est chimiquement identique à la guaranin (Guarana), la matéine (Maté) et la théine (Thé). En réalité, ces molécules sont toutes des synonymes, il n’y a que la provenance qui diffère. L’usage de la caféine remonte aux premiers Hommes qui l’utilisaient déjà pour diminuer la fatigue et stimuler la vigilance.

La caféine est la deuxième denrée la plus commercialisée dans le monde après le pétrole, et la plus consommée après l’eau. Chaque minute, plus de 2 millions de tasses de café sont bues. 72% des français en consomment quotidiennement.

Beaucoup de vertus sont attribuées à la caféine. C’est un stimulant du système nerveux central et du système cardiovasculaire.

Les scientifiques s’accordent à dire qu’elle permet d’activer l’éveil et l’attention, et d’atténuer la fatigue et la somnolence. Diverses études s’accordent également à dire qu’elle aurait un rôle bénéfique sur la préservation de la mémoire et pourrait retarder le déclin cognitif lié au vieillissement.

Consommée modérément, la caféine permettrait de normaliser la pression artérielle et donc de diminuer l’incidence des pathologies cardiovasculaires, et de prévenir l’apparition du diabète de type 2, de l’ostéoporose et de certaines pathologies hépatiques.

Enfin, on attribue également à la caféine un effet antalgique contre les douleurs et les maux de tête.

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Le mythe de la dépendance

1 000 Français ont été interrogés sur leur consommation de caféine en 2012 par l’institut Strategy One. 40% d’entre eux parlaient d’un besoin irrépressible d’obtenir une dose de caféine. Pour consommer du café, les Français sont également prêt à :

  • Sacrifier leurs achats culturels pour 3/4 d’entre eux ;
  • Faire moins de shopping pour 60% des personnes interrogées ;
  • Aller moins souvent chez le coiffeur ou au cinéma pour 50%.

Bien que le syndrome de sevrage au café soit bien réel, le terme d’addiction est quelque peu exagéré. En effet, les 10 à 20% de la population qui vont souffrir d’un arrêt brutal de café vont ressentir de légers troubles comme des maux de tête, une faiblesse et éventuellement un malaise, donc bien loin d’un vrai syndrome de sevrage aux drogues dures.

D’après la directrice de l’Inserm, les comportements de dépendance sont provoqués par les drogues dures, la nicotine, le sucre, mais pas le café ! Selon elle, les manifestations ne seraient présentes qu’à cause de la représentation sociale faite autour du café. Pour vérifier sa théorie, la chercheuse a testé l’activation de certaines zones cérébrales lorsque l’on dit à un individu qu’il va recevoir du café. Au final, les mêmes structures sont affectées peu importe la boisson ingérée, café ou placebo.

Finalement, on peut parler de « drogue » pour le café, car la consommation peut être importante et le besoin de s’en procurer est parfois irrépressible. En revanche, parler de réelle dépendance au café relèverait bel et bien du mythe. Les grands consommateurs seront donc rassurés d’apprendre qu’il est possible d’échapper aux symptômes désagréables, essentiellement d’origine psychosociale, en cas d’arrêt brutal.

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Charline D., Docteur en pharmacie

– Le mythe de la dépendance au café. POURQUOI DOCTEUR. Consulté le 22 août 2020.