La « Fish Therapy » n’est pas une thérapie !

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Rédigé par Simone VA. et publié le 12 août 2016

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Apparue en France en 2009 et présentée comme une méthode de gommage de la peau aux effets esthétiques et de bien-être, la « Fish Therapy » serait non sans risques. En effet, cette activité est dénoncée par les organisations gouvernementales depuis plusieurs années.

La « Fish Therapy », un problème de santé publique ?

La « Fish Therapy » ou « Fish pédicure » est une pratique récréative qui consiste à plonger ses pieds dans un bassin rempli de poissons qui se nourrissent des peaux mortes. Interdite dans plus de dix états américains et quatre états canadiens, elle n’est pas correctement encadrée en France. Saisie par la Direction Générale de Santé (DGS) en mars 2012 pour réaliser une expertise, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu public son avis concernant la « Fish Therapy », en avril 2013. L’étude menée dans les établissements a révélé un manque fréquent du respect des règlementations d’hygiène spécifiques. Le constat était accablant : seulement 10% des établissements sont en règle avec les conditions légales d’ouverture. Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) quant à lui, réclame des contrôles sanitaires réguliers, selon des modalités encore à définir.

En effet, un risque d’infection existe même s’il reste faible. Trois sources de danger potentiel ont été identifiées :

L’eau : n’étant pas renouvelée à chaque fois pour éviter de tuer les poissons, les bactéries apportées par les clients restent dans le bassin ;
Les poissons : considérés comme « animaux porteurs sains », ils peuvent répandre les bactéries d’un client à un autre. Le type de poisson a aussi son importance : les Tilapias (Chin chin) provoquent parfois de petits saignements qui augmentent le risque d’infection contrairement aux Garra rufa sans dents ;
Les clients : il n’est pas toujours possible de savoir si leurs pieds sont propres ou porteurs de bactéries infectieuses.

A savoir ! On distingue une contamination directe, qui correspond au passage des bactéries d’une personne à une autre, à la contamination indirecte, causée dans ce cas par le contact avec le sol ou le matériel.

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Une prévention presque inexistante

A ce jour, aucune étude scientifique ne valide l’efficacité et la sécurité de la « Fish Therapy » en tant que pratique à vocation thérapeutique. Par ailleurs, le corps médical, peu formé, n’effectue pas une prévention auprès des patients pour leur donner de quelconques indications. Or, il est important de les avertir sur les risques potentiels d’infections ou de déconseiller cette activité à toute personne diabétique ou immunodépressive.

A savoir ! Attention, la « Fish Therapy » ne soigne pas le psoriasis et l’eczéma. Les autorités sanitaires recommandent même de changer son nom, car l’activité ne possède pas de visée thérapeutique.

Comme les données actuelles ne permettent pas de quantifier les risques précis de la « Fish Therapy », les autorités sanitaires demandent aux médecins de signaler tous cas suspects d’infection, dans le but de réaliser des analyses approfondies. D’après le HCSP, les résultats serviront à réévaluer régulièrement les risques selon les cas rapportés. De plus, les clients sont invités à indiquer toute prescription par leurs médecins de cette activité en tant que thérapie.

Malgré un risque minime d’infection, les autorités sanitaires incitent à la prudence et rappellent que la « Fish Therapy » n’est pas un acte de pédicurie. Suite à une règlementation floue et peu respectée par les établissements, les autorités mènent actuellement diverses études pour mieux les encadrer, et que cette activité soit pratiquée dans les meilleures conditions, évitant ainsi les cas d’infection.

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Simone VA, Rédactrice


Sources :

Le HCSP pointe les dangers de ce qui ne devrait pas s’appeler la « fish therapy », Le Quotidien du Médecin, 5 juillet 2016
Le point sur « Fish Therapy » ou « fish pédicure », Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, juin 2013
« Fish pédicure », Ordre National des Pédicures-Podologues, consulté le 10 août 2016
« Fish pédicure » : l’ANSES demande un changement profond et rigoureux des pratiques, ANSES, 24 avril 2013
Avis de l’ANSES Saisine n°2012-SA-0098, ANSES, 1er février 2013
Décrets, arrêtés, circulaires NOR : AFSM1300077S, Journal Officiel de la République Française, 11 mai 2013

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