Fracture de la hanche : Comment réduire le risque chez la femme ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 14 décembre 2022

Avec le vieillissement de la population, le nombre de fractures de la hanche ne cesse d’augmenter, en particulier chez les femmes souffrant d’ostéoporose. Et s’il était possible de réduire le risque de fracture de la hanche chez la femme grâce à l’alimentation ? C’est ce que suggère une récente étude britannique.

Fracture de la hanche femme

De l’importance de prévenir les fractures de la hanche

Communément appelées « fractures de la hanche », les fractures du col du fémur demeurent fréquentes chez les personnes âgées. Elles correspondent à une cassure de l’os du fémur à son extrémité supérieure et se manifestent par une douleur extrêmement intense au niveau du pli de l’aine, de la fesse ou de la hanche. Elles s’accompagnent d’une impossibilité de marcher ou de se lever en prenant appui sur la jambe touchée et s’observent essentiellement chez les femmes ménopausées souffrant d’ostéoporose.

À savoir ! Chez les femmes souffrant d’ostéoporose, la fragilisation des os constitue un facteur de risque important de fractures. Dans ce cas, une chute, même sans gravité en apparence, peut occasionner une fracture.

Les fractures de la hanche peuvent souvent entraîner l’apparition de maladies chroniques et conduire à une perte d’indépendance voire à un décès prématuré du patient. D’où l’importance de prévenir au maximum la survenue d’une fracture de la hanche chez les personnes vulnérables. Dans ce contexte, une équipe de scientifiques britanniques a souhaité étudier l’impact de l’alimentation sur le risque de fracture de la hanche à travers une étude observationnelle.

Réduire le risque de fracture de la hanche chez la femme grâce à l’alimentation

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques se sont appuyés sur les données de la Women’s Cohort Study, menée au Royaume-Uni entre 1995 et 1998 sur plus de 26 000 femmes. Cette cohorte avait regroupé des femmes de 35 à 69 ans, interrogées sur leur alimentation et leur mode de vie. Les informations collectées ont été mises en relation avec les dossiers hospitaliers rédigés au cours des deux décennies suivantes. L’examen des données a ainsi permis de chiffrer le nombre de personnes ayant subi une fracture de la hanche ou s’étant fait remplacer une hanche : au total, ce sont 822 cas de fracture de la hanche qui ont été recensés (soit 3,1 % des participantes).

Les scientifiques ont ensuite cherché à identifier des associations entre l’alimentation et  la santé. Ils n’ont pas pu établir de relation de cause à effet. Mais les scientifiques ont néanmoins pu observer qu’une augmentation de 25 g de la consommation quotidienne en  protéines était associée en moyenne à une réduction de 14 % du risque de fracture de la hanche chez les femmes.

A noter ! Des apports en protéines très élevés (supérieurs à 2 à 3 g de protéines/kg de poids corporel/jour) peuvent avoir des effets négatifs sur la santé. Mais cette étude n’a pas été en mesure d’explorer ces niveaux d’apport en protéines très élevés.

À savoir ! Les protéines sont nécessaires à la fabrication de la structure de l’os et de la masse musculaire qui soutient le squelette. Les besoins en protéines des personnes de plus de 50 ans étant supérieurs à ceux des adultes jeunes, il leur faut donc consommer une ou 2 fois par jour de la viande, du poisson, des œufs ou des légumes secs (25 g de protéines correspondent à 3 ou 4 œufs, ou un steak ou un morceau de saumon).

Par ailleurs, les avantages protecteurs de la consommation quotidienne de protéines se sont avérés plus importants pour les femmes souffrant d’insuffisance pondérale. Une augmentation de 25 g de protéines par jour était en effet associée à une réduction de 45 % du risque de fracture de la hanche.

À savoir ! Les femmes ayant un poids insuffisant sont plus susceptibles de présenter une densité minérale osseuse et une masse musculaire réduites. L’augmentation de l’apport de plusieurs aliments et nutriments, en particulier les protéines, peut aider à établir ou à restaurer la santé des os et des muscles et ainsi davantage les aider à réduire le risque de fracture de la hanche.

Autre fait étonnant : le risque de fracture de la hanche était réduit de 4% pour chaque tasse de thé ou de café supplémentaire bue ! S’il est connu que le thé et le café contiennent des composés biologiquement actifs (comme les polyphénols) qui peuvent aider à maintenir la santé des os, les scientifiques conviennent que de plus amples recherches sont nécessaires : « Nous avons encore besoin d’en savoir plus sur la façon dont ces boissons pourraient affecter la santé des os, mais cela pourrait être en favorisant la quantité de calcium présente dans nos os. », explique l’un d’eux.

Pour les auteurs de l’étude, ces résultats révèlent le rôle important que peut jouer l’alimentation dans la réduction du risque de fracture de la hanche chez la femme. Avec des preuves de liens entre des apports plus élevés en protéines, en thé et en café et un risque réduit de fracture de la hanche. Prochaine étape ? Approfondir ces premiers résultats pour étayer cette thèse !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Foods, nutrients and hip fracture risk: A prospective study of middle-aged women. Neurology. clinicalnutritionjournal.com. Consulté le 5 décembre 2022.
– Prévenir la fracture de l’extrémité supérieure du fémur. ameli.fr. Consulté le 5 décembre 2022.