Que savent les Français sur l’anaphylaxie ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 31 juillet 2017

L’anaphylaxie, manifestation la plus grave de l’allergie, touche près de 5 % des allergiques. Pour déterminer quelles sont les connaissances des Français sur ce problème de santé publique, des chercheurs du Centre Hospitalier de Montpellier ont lancé une grande enquête sur internet. Santé Sur le Net vous en dévoile les principales conclusions.

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L’anaphylaxie

L’anaphylaxie est la manifestation la plus sévère de l’allergie, qui correspond à une réaction généralisée de l’organisme à un allergène. Le plus souvent, elle se manifeste sous différentes formes cliniques :

  • Une urticaire associée à un œdème du visage et un œdème de Quincke (gonflement au niveau du larynx) ;
  • Des difficultés respiratoires, une crise d’asthme ;
  • Des signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée) ;
  • Un malaise général (pâleur, sensation de mort imminente, chute de la tension artérielle) pouvant aller jusqu’à une perte de connaissance et un coma.

Dans sa forme la plus grave, l’anaphylaxie peut se traduire par un choc anaphylactique potentiellement mortel.

A savoir !  Il existe une forme particulière d’anaphylaxie appelée l’anaphylaxie d’effort. Elle survient après ou lors d’un effort physique, le plus souvent après la consommation préalable d’un allergène alimentaire.

L’anaphylaxie résulte d’une réaction exacerbée du système immunitaire, en réponse à l’exposition à un allergène, avec une libération massive d’histamine, composé à l’origine des troubles observés. Les symptômes apparaissent très rapidement, en quelques minutes seulement.

Les allergènes les plus fréquemment impliqués dans les chocs anaphylactiques sont des aliments (60 % des cas), les venins d’hyménoptères (venins des abeilles, des guêpes et de frelons, 16 % des cas), des médicaments (16 % des cas) et le latex (4 % des cas).

Un choc anaphylactique est une urgence médicale absolue. Le traitement indiqué en première intention contre l’anaphylaxie est une injection d’adrénaline. Secondairement, des corticoïdes et des antihistaminiques peuvent être administrés au patient pour réduire les symptômes. Si le patient a déjà connu des réactions anaphylactiques, il possède en permanence une trousse d’urgence, contenant un stylo auto-injecteur d’adrénaline.

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Les Français et l’anaphylaxie

L’allergie et l’anaphylaxie sont en constante augmentation depuis quelques décennies en France. Des chercheurs montpelliérains se sont penchés sur le niveau de connaissance de l’anaphylaxie, sur l’attitude des Français vis-à-vis de ce problème de santé et aux modalités de prise en charge.

Pour étudier ces aspects, ils ont lancé sur internet une enquête auprès d’un échantillon de la population générale adulte. Un questionnaire de 15 items était proposé sur la connaissance de l’anaphylaxie et de sa prise en charge. Sur les 15 questions, 11 s’adressaient directement aux personnes qui avaient été directement concernées par une réaction anaphylactique (elles-mêmes ou un proche (parent, frère, sœur, enfant)).

Au total, 8 003 questionnaires ont été recueillis. Plus de la moitié des personnes interrogées (56 %) connaissaient le terme anaphylaxie, et notamment celui de choc anaphylactique. Le niveau de connaissance sur l’anaphylaxie semblait plus important chez les femmes, et 24 % des personnes se déclaraient familiarisées avec ce terme.

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Informer pour mieux prévenir

Sur l’échantillon de population interrogée, 9 % (soit 720 personnes) avaient été confrontés à une réaction anaphylactique (4 % par eux-mêmes et 5 % par un proche). Parmi ces personnes, 71 % étaient capables de reconnaître les signes d’une réaction allergique.

Concernant la prise en charge, les personnes se disant très familiarisées avec l’anaphylaxie indiquaient les antihistaminiques (40 %) et les corticoïdes (32 %) comme premier traitement. L’adrénaline n’était mentionnée que par 19 % des personnes ayant été concernées par une réaction anaphylactique. Parmi les personnes ayant déjà reçu une dose d’adrénaline, seuls 15 % conservaient sur eux un stylo d’auto-injection pour les situations d’urgence.

Ces résultats montrent que même si de nombreuses personnes disent connaître l’anaphylaxie, elles méconnaissent souvent les traitements, y compris les personnes ayant des antécédents de réaction anaphylactique. Un besoin urgent d’informer la population sur l’anaphylaxie et ses traitements s’avère donc nécessaire. Parallèlement, les chercheurs soulignent l’importance de sensibiliser les professionnels de santé sur la nécessité des bilans allergologiques. En effet, seulement 43 % des personnes ayant vécu une réaction anaphylactique ont été adressées à un allergologue.

Cette étude démontre l’importance d’une information claire et détaillée sur l’anaphylaxie à la fois pour la population générale et pour les personnes directement confrontées à une réaction anaphylactique. Une stratégie de prévention indispensable face au risque mortel des chocs anaphylactiques.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Anaphylaxie. INSERM. Mars 2016.
– Anaphylaxie en France : fréquence, caractéristiques et besoins non satisfaits. Tanno L.K. et Demoly P. 2017. Revue Française d’Allergologie
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