Gastro-entérologie : Colondays en perspective !

Actualités Hépato / Gastro

Rédigé par Charline D. et publié le 19 février 2017

Cancer colorectal Colondays

Le cancer colorectal en France, c’est 42 000 nouveaux cas et plus de 17 000 victimes chaque année. Tous les praticiens se mobilisent du 7 au 14 mars 2017 à l’occasion de la 9ème édition des COLONDAYS. Le Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie donne une interview exclusive pour Santé sur le Net.

Frank Zerbib

« Avec le dépistage, on ne devrait plus voir de cancer colorectal à un stade avancé d’ici quelques années ! »

Frank Zerbib
Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie

Quelles sont les missions de CNP Hépato-Gastroentérologie ?

Le CNP-HGE est une entité regroupant l’ensemble des Hépato-gastroentérologues et oncologues digestifs du territoire, avec un rôle primordial dans l’évolution de la réflexion dans le domaine de l’Hépato-Gastroentérologie.

« Le CNP est l’interlocuteur privilégié de la profession avec les pouvoirs publics et toutes les institutions intervenant dans le champ de la santé. On traite de tout sujet relatif à la qualité des pratiques en Hépato-Gastroentérologie et Oncologie digestive.

Nos principales actions concernent la définition des missions de développement professionnel continu, le développement d’une plateforme de e-learning pour les hépato-gastroentérologues et les internes de la spécialité, l’organisation de la journée de dépistage et de prévention du cancer colorectal. Le CNP-HGE joue un rôle essentiel auprès de l’INCA (Institut National du Cancer), du ministère et des caisses pour promouvoir la campagne de dépistage du cancer colorectal. »

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Zoom sur le dépistage

Le mois prochain, dans le cadre du mouvement national Mars Bleu, le CNP-HGE appelle à la sensibilisation des français sur le dépistage du cancer du côlon. Les gastroentérologues se mobilisent pour informer et consulter gratuitement sur rendez-vous.

« Le cancer colorectal n’est pas une fatalité. L’immense majorité des cancers débutent par un polype bénin qui, s’il est enlevé, permet d’éviter le développement d’un cancer. Il est donc essentiel de promouvoir une stratégie de dépistage des cancers, mais aussi de prévention en favorisant le diagnostic des polypes bénins avant qu’ils ne dégénèrent. »

Le CNP-HGE précise que « Les principaux facteurs de risque sont représentés par les antécédents familiaux de polypes et de cancer. Le risque augmente si ces polypes/cancers sont survenus chez des apparentés jeunes (avant 65 ans), proches (1er degré), et nombreux (plusieurs parents atteints). Il existe des maladies génétiques rares qui exposent à un risque très élevé, voire systématique de cancer colorectal comme la Polypose Adénomateuse Familiale (PAF) ou le syndrome de Lynch (ou HNPCC). Enfin les patients atteints de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) comme la recto-colite hémorragique ou la maladie de Crohn ont un risque élevé de développer un cancer colorectal au-delà de 10 ou 15 ans d’évolution. »

Le diagnostic et le dépistage dépendent de la situation du patient :

    • « Un patient avec symptômes (douleurs, présence de sang dans les selles, troubles du transit intestinal) relève en général d’une exploration par coloscopie ;
    • Un patient à risque élevé en raison d’antécédents familiaux ou de MICI relève également d’un dépistage par coloscopie dont l’âge de réalisation est variable selon les cas ;
    • En cas de suspicion d’anomalie génétique, des tests sanguins appropriés doivent être réalisés ;
    • Dans la population générale (à risque moyen), le dépistage repose après 50 ans sur la recherche de sang dans les selles par test immunologique dans le cadre de la campagne nationale organisée. Ce test permet de dépister les cancers et la plupart des gros polypes bénins. ».

A savoir ! La coloscopie est un examen simple, effectué sous anesthésie générale, qui nécessite une préparation intestinale pour nettoyer le colon. Le plus souvent l’examen peut être réalisé en ambulatoire.

Quelques mots pour conclure : « Aux proches de patients atteints d’un cancer colorectal : parlez-en à votre médecin ou à un gastroentérologue, faîtes évaluer votre risque et l’indication d’une coloscopie éventuelle.

Au reste de la population : participez à la campagne de dépistage organisée par la sécurité sociale. Les tests sont simples et fiables. Ils permettent de diagnostiquer des lésions précancéreuses (polypes bénins) et des cancers à un stade précoce qui ont de très fortes chances d’être guéris au prix de séquelles moindres. »

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Charline D., Pharmacienne.


Interview réalisée le 6 février 2017.