Le dépistage du cancer colorectal permet de diagnostiquer plus de 40 000 nouveaux cas chaque année en France, en grande majorité chez des personnes de plus de 50 ans. Santé Sur le Net fait le point sur un aspect crucial de la lutte contre ce cancer : le dépistage.
Le cancer colorectal
Le cancer colorectal regroupe les cancers du côlon (60% des cas) et du rectum (40% des cas). La majorité des cancers colorectaux se développent à partir d’une tumeur bénigne (le polype) qui se transforme en tumeur maligne. Cette dernière peut ensuite métastaser dans différentes régions de l’organisme, principalement le foie et les poumons.
Ce type de cancer est fréquent et touche presque exclusivement des personnes de plus de 50 ans (95% des cas). Plusieurs facteurs de risque sont clairement identifiés :
- Un âge supérieur à 50 ans ;
- Des facteurs génétiques (existence de formes familiales de ce cancer) ;
- Des antécédents de cancer colorectal ou de polypes ;
- L’existence d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ;
- Certaines habitudes alimentaires (consommation importante de viande rouge et de charcuterie) ;
- Le tabagisme ;
- La consommation excessive d’alcool ;
- Le surpoids ou l’obésité.
S’il est détecté suffisamment tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10. D’où l’importance du dépistage organisé. En effet, le cancer colorectal peut évoluer, sournoisement, pendant plusieurs années, sans aucun symptôme pour alarmer le patient.
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Le programme national de dépistage pour les 50-74 ans
En France, le dépistage est organisé et totalement gratuit pour toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans, depuis avril 2015. Plus de 15 millions de personnes sont ainsi concernées par ce programme. Tous les deux ans, elles reçoivent un courrier les invitant à retirer un test de dépistage auprès de leur médecin traitant. A l’occasion d’une consultation, le médecin évalue la nécessité de ce dépistage en fonction des antécédents personnels et familiaux. S’il juge le test nécessaire, il explique au patient son fonctionnement et lui remet un kit de dépistage.
Le test s’effectue à domicile selon le protocole indiqué dans le kit (mode d’emploi détaillé et illustré et vidéo explicative). L’échantillon de selles est à envoyer sous 24 heures par le patient à un laboratoire d’analyses médicales agréé, au moyen d’une enveloppe T préaffranchie. Les résultats du test sont transmis sous 15 jours au patient, au médecin traitant et à la structure départementale en charge des dépistages.
Le test utilisé est immunologique et repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine (protéine contenue dans les globules rouges sanguins) dans les selles, grâce à des anticorps spécifiques. Fiable et indolore, il bénéficie d’une bonne sensibilité pour détecter les cancers et les lésions précancéreuses (qui précèdent le cancer). De plus, il est simple à mettre en œuvre et ne requiert qu’un seul prélèvement de selles.
A savoir ! Certains polypes ou lésions cancéreuses provoquent des saignements minimes dans l’intestin. La présence de sang dans les selles est généralement impossible à détecter à l’œil nu, mais est détectée par le test immunologique. A l’inverse, certains polypes ou cancers n’entraînent pas de saignements et ne peuvent donc pas être détectés par le test. La survenue de douleurs abdominales ou de troubles digestifs inhabituels et persistants, ou encore la présence de sang dans les selles doivent amener à consulter un médecin pour en déterminer la cause.
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Une coloscopie en cas de test positif
Dans environ 4 à 5% des cas, le test immunologique est positif, ce qui ne signifie pas systématiquement que le patient est atteint d’un cancer colorectal. Une coloscopie est prescrite pour détecter d’éventuelles lésions du côlon ou du rectum et les traiter. Chez les personnes présentant des facteurs de risque, la coloscopie peut être recommandée d’emblée, quel que soit leur âge.
La coloscopie est une intervention effectuée sous anesthésie générale par un gastroentérologue, assisté d’un médecin anesthésiste. Elle constitue l’examen de référence pour visualiser la paroi intestinale, car elle permet de détecter les lésions cancéreuses, mais aussi les polypes avant qu’ils n’évoluent en cancer. Les éventuels polypes présents peuvent être retirés au cours de la coloscopie.
Selon les résultats, une exploration coloscopique sera reprogrammée dans les années suivantes et des modalités de surveillance seront mises en place avec le médecin traitant et le gastroentérologue. En moyenne, plus de la moitié des coloscopies ne révèle aucune anomalie, 30 à 40% détectent un polype et 8% un cancer.
Second cancer le plus meurtrier en France, le dépistage du cancer colorectal est une priorité de santé publique. En mars 2017, l’Institut National du Cancer lancera une nouvelle campagne d’information destinée au grand public et aux professionnels de santé pour rappeler les enjeux du dépistage. Participer au dépistage, c’est se donner les meilleures chances de guérison et de survie.
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
Sources :
HAS. Dépistage et prévention du cancer colorectal. Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé. Juin 2013.
Institut Curie. Dépistage du cancer colorectal. 1er mars 2016.
AMELI Santé.fr. Cancer colorectal. 19 août 2016.
Institut National du Cancer. Dépistage du cancer colorectal. Consulté le 17 janvier 2017.
Pourquoi le test n’est plus effectué après 74 ans?
Bonjour Pierre,
Le dépistage est ciblé sur la population des 50 à 74 ans, car il s’agit de la population la plus à risque de développer un tel cancer, en dehors de tout autre facteur de risque. Au delà de 74 ans, si quelqu’un n’a pas développé de cancer, il présente moins de risques d’en faire un (statistiquement), l’Assurance Maladie se concentre donc sur la classe d’âge qui présente le nombre de cas maximal, entre 50 et 74 ans. Attention, si une personne n’a pas eu de cancer colorectal entre 50 et 74 ans, cela ne signifie pas qu’elle ne pourra pas en déclarer un par la suite. Il faut donc en parler avec un médecin, un test peut toujours être effectué après en avoir évalué l’intérêt et poursuivre la surveillance au cas par cas. Pour les personnes présentant d’autres facteurs de risque que l’âge, une surveillance est le plus souvent proposée.
Bien cordialement,
Estelle B., Pharmacienne, Santé sur le Net
Bonjour Pierre,
Le dépistage est ciblé sur la population des 50 à 74 ans, car il s’agit de la population la plus à risque de développer un tel cancer, en dehors de tout autre facteur de risque. Au delà de 74 ans, si quelqu’un n’a pas développé de cancer, il présente moins de risques d’en faire un (statistiquement), l’Assurance Maladie se concentre donc sur la classe d’âge qui présente le nombre de cas maximal, entre 50 et 74 ans. Attention, si une personne n’a pas eu de cancer colorectal entre 50 et 74 ans, cela ne signifie pas qu’elle ne pourra pas en déclarer un par la suite. Il faut donc en parler avec un médecin, un test peut toujours être effectué après en avoir évalué l’intérêt et poursuivre la surveillance au cas par cas. Pour les personnes présentant d’autres facteurs de risque que l’âge, une surveillance est le plus souvent proposée.
Bien cordialement,
Estelle B., Pharmacienne, Santé sur le Net
Bonjour,
Je voulais savoir, quand il y a un cancer en général, la perte de poids est au bout de combien de temps ?
Et peut faire une cystoscopie en anesthésie locorégionale ?
Bonjour,
La perte de poids est rarement un symptôme évocateur de cancer.
Généralement d’autres signes orientent le médecin vers le diagnostic et ce sont les examens médicaux réalisés qui confirment ou non le diagnostic. La perte de poids dans le cancer est aussi souvent liée aux conséquences des traitements anticancéreux, plus qu’au cancer en lui-même.
Plusieurs types d’anesthésie peuvent être envisagés pour une cystoscopie, en fonction du cas spécifique de chaque patient.
Pour plus d’informations sur la cystoscopie, je vous invite à consulter notre fiche sur le sujet : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/examens-medicaux/cystoscopie/
L’équipe Santé sur le Net
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