La micro-sieste à tout d’une grande
En cinquante ans, les Français ont perdu 1h30 de sommeil ! Face à ce constat, une feuille de route interministérielle 2025-2026 a été élaborée pour favoriser le retour d’un sommeil de qualité. Parmi les pistes de réflexion du ministère de la Santé, la promotion de la micro-sieste, à réaliser chez soi ou sur son lieu de travail.
Micro-sieste : quelles sont les conditions idéales ?
La sieste flash ou micro-sieste est, comme son nom l’indique, une courte période de sommeil ou de repos s’échelonnant sur 5 à 30 minutes. Pour profiter au mieux de ce bref sommeil réparateur, il est recommandé de :
- Se positionner en conditions d’endormissement, allongé ou assis confortablement dans un fauteuil incliné ;
- Régler un réveil pour ne pas plonger dans un sommeil profond ;
- Mettre en place une routine d’endormissement en écoutant une musique douce par exemple ou en réalisant un exercice de méditation ;
- Fermer les yeux et s’assurer d’être dans un environnement calme ;
- Choisir préférentiellement l’heure qui suit le déjeuner (entre 13h et 15h), moment où le corps est naturellement fatigué.
Les quelques précautions à prendre relèvent du bon sens. Il s’agit de ne pas dépasser 20-30 minutes de micro-sieste. Au-delà, l’entrée dans un cycle de sommeil profond, qui sera inachevé, induira une fatigue au réveil et une sensation de somnolence et de brouillard. Autre conseil : ne pas faire sa micro-sieste après 15 h00, car cela pourrait perturber le sommeil nocturne.
Pour certains spécialistes du sommeil, il est préférable de prendre son café ou expresso avant la sieste. La caféine va agir au bout de 20 minutes pour vous réveiller de manière assez stimulante. Cette technique appelée « coffee nap » ou « sieste caféinée » a été testée scientifiquement !
Des bénéfices psychiques et physiques
La micro-sieste permet une récupération physique et mentale.
Elle offre ainsi à l’organisme un moment de répit, idéal pour chasser la fatigue musculaire et nerveuse. Mettre au repos son système nerveux autonome (système nerveux dirigeant les fonctions involontaires du corps comme la digestion et la respiration) pendant quelques minutes au milieu d’une journée rythmée permet aussi de diminuer les stress physiologiques comme la pression artérielle et le rythme cardiaque.
Sur le plan mental, la micro-sieste permet de :
- Gagner en concentration en boostant l’attention et la vigilance ;
- Stimuler les performances mnésiques ;
- Renforcer la consolidation dans les tâches d’apprentissage ;
- D’améliorer sa vigilance ;
- D’améliorer sa réactivité et donc sa performance au travail ;
- De diminuer les concentrations en cortisol, l’hormone du stress ;
- Diminuer l’irritabilité et la nervosité.
Tous ces bénéfices physiques et psychologiques liés à la détente permettent d’améliorer nettement l’humeur et la productivité au travail ou à l’école. Pour preuve : une étude la NASA réalisée en 2005 a montré qu’une sieste de 10 à 30 minutes (idéalement de 26 minutes) peut faire bondir la productivité d’un travailleur de 35%.
Aussi, des études récentes mettent en évidence qu’une sieste éclair permet de renforcer la créativité. Dans son atelier, Salvador Dali avait pour habitude de s’assoupir sur un fauteuil une cuillère à la main, et quand celle-ci tombait, il se réveillait et se mettait à peindre. Il affirmait alors que la micro-sieste décuplait sa créativité !
Démocratiser la micro-sieste au travail
Dans sa feuille de route interministérielle présentée ce 22 juillet, Yannick Neuder, le ministre de la Santé, se dit « très favorable à la sieste » au travail ou à l’école.
Pour faciliter cette mise en place, il souhaite donc que les entreprises qui le peuvent puissent aménager des espaces de pause, au calme, qui permettent aux salariés de faire des micro-siestes. Une nécessité quand on sait qu’un Français sur deux se plaint d’avoir un sommeil de mauvaise qualité.
La micro-sieste n’est plus un sujet tabou dans l’Hexagone : un sondage datant de 2023 met en évidence que près de 70% des Français se disent favorables à l’instauration de la sieste au travail.
Plusieurs entreprises d’ailleurs, dans le cadre de leur responsabilité sociétale, ont déjà pris des mesures matérielles et organisationnelles pour permettre à leurs employés de pratiquer des micro-siestes.
Pour les travailleurs de nuit, la micro-sieste est également une mesure de prévention simple et efficace. Selon, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), il est recommandé de les planifier en lien avec la hiérarchie et les collaborateurs présents et d’aménager les locaux en conséquence (salle obscure, lit d’appoint, fauteuils ou canapés confortables) sans oublier l’accès à un réveil !
– Adoptez la micro-sieste au travail. INRS. . www.inrs.fr. Consulté le 29 juillet 2025.
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