Le cancer du vagin représente moins de 1 % des cancers gynécologiques et touche le plus souvent des femmes âgées, avec un pic d’incidence entre 60 et 70 ans. Toutefois, certains facteurs de risque exposent certaines femmes plus que d’autres à ce cancer. La prise en charge associe généralement la radiothérapie à la curiethérapie, après une intervention chirurgicale pour retirer le vagin.
Qu’est-ce que le cancer du vagin ?
Le cancer du vagin correspond au développement d’une tumeur primitive maligne à partir des cellules du vagin. Le vagin est un organe interne de l’appareil génital féminin, situé entre la vulve et l’utérus. Il a la forme d’un tube musculaire situé entre le col de l’utérus qui s’ouvre dans le vagin et l’extérieur du corps. Au cours de la vie de la femme, le vagin est traversé mensuellement par les menstruations (règles) et les pertes vaginales, et au moment de l’accouchement par le bébé.
Insérer une illustration de l’appareil génital féminin, localisant le vagin
Le cancer du vagin est initialement localisé au vagin. Il peut dans un second temps envahir les tissus et organes voisins et parfois provoquer des métastases dans d’autres parties du corps (poumon, foie, os). A l’inverse, le vagin peut être le siège de métastases d’autres cancers, comme le cancer du sein (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/cancer/cancers-feminins/cancer-sein/), le cancer du col de l’utérus (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/cancer/cancers-feminins/cancer-col-uterus/), le cancer de la vulve ou le cancer colorectal (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/cancer/cancer-colorectal/). D’ailleurs les métastases vaginales sont plus fréquentes que les tumeurs primitives du vagin.
Au niveau du vagin, des tumeurs primitives peuvent se développer à partir de différentes cellules vaginales, définissant ainsi différents types de cancers du vagin. Par exemple, lorsque le cancer se développe à partir d’une cellule malpighienne, on parle de carcinome épidermoïde du vagin. Lorsque le cancer se développe à partir de cellules glandulaires, on parle d’adénocarcinome du vagin.
À savoir ! Il existe certains types rares de cancer du vagin, comme le mélanome du vagin ou le sarcome du vagin.
Le cancer du vagin, le plus rare des cancers gynécologiques
Le cancer du vagin est un cancer rare, puisqu’il représente moins d’un % de l’ensemble des cancers gynécologiques. En France, cela représente moins de 200 nouveaux cas chaque année.
Le cancer du vagin est le plus souvent un cancer de la femme âgée, avec un pic d’incidence entre 60 et 70 ans. L’âge moyen au diagnostic est de 73 ans.
À savoir ! Cancer du vagin et exposition au diéthylstilbestrol (Distilbène®). Ce médicament prescrit entre 1948 et 1977 aux femmes rencontrant des difficultés pour être enceinte s’est avéré avoir d’importantes conséquences sur la santé des enfants, en particulier des filles, nées de mères traitées. Parmi ces conséquences, un lien entre l’exposition à ce médicament in utero et le développement d’un cancer du vagin chez les jeunes filles a été démontré en 1971
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés pour le cancer du vagin et sont similaires à ceux du cancer du col de l’utérus :
- Les infections à Papillomavirus humains (HPV) ;
- Des antécédents de lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus ;
- L’infection par le VIH (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/maladies-virales/vih/) ;
- Le tabagisme ;
- Des antécédents familiaux de cancer du vagin ou du col de l’utérus.
Quel est le diagnostic du cancer du vagin ?
Les signes évocateurs d’un cancer du vagin
Comme de nombreux cancers, le cancer du vagin peut se développer et évoluer pendant plusieurs mois de manière sournoise. Cependant, certains symptômes doivent interpeler les femmes et les amener à consulter leur médecin, leur sage-femme ou leur gynécologue :
- La survenue de saignements en dehors de la période des règles. Ce signe peut être plus facile à repérer pour les femmes âgées, ménopausées (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/sante-femme/menopause/) ;
- La survenue de saignements après un rapport sexuel ;
- Des douleurs pendant les rapports sexuels ;
- Des douleurs abdominales, au niveau périnéal ou dans le bassin ;
- Des troubles urinaires, comme des difficultés à uriner ou des mictions fréquentes ;
- Des pertes vaginales anormales ;
- La sensation d’une masse dans le vagin ;
- Un gonflement de l’aine ou des jambes.
Ces signes ne sont pas spécifiques, et peuvent être dus à d’autres causes, mais leur survenue doit amener à consulter pour en rechercher la cause.
Le diagnostic du cancer du vagin
Pour établir le diagnostic, le professionnel de santé (médecin, sage-femme, gynécologue) réalise un examen clinique gynécologique, avec un toucher vaginal. Il réalise également un toucher rectal et palpe les ganglions lymphatiques au niveau de l’aine et des aisselles. S’il suspecte une tumeur, il peut prescrire des examens complémentaires :
- Une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) abdomino-pelvienne ;
- Un scanner abdomino-pelvien ;
- La réalisation de biopsie vaginale, sous anesthésie générale ou non, lors d’une colposcopie (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/examens-medicaux/colposcopie/) ;
- Un bilan biologique pour rechercher des anomalies sanguines et vérifier le bon fonctionnement de certains organes.
Les biopsies sont analysées et permettent de confirmer le diagnostic du cancer du vagin, mais aussi de définir la nature de la tumeur, son stade et son éventuelle extension (cancer localisé, cancer localement avancé, cancer métastasé). La classification utilisée actuellement pour classer les tumeurs du vagin est la classification FIGO de 2009. Le pronostic du cancer est variable selon le stade de la tumeur.
Quels sont les traitements ?
La prise en charge des patientes déterminée par une équipe pluridisciplinaire, qui évalue les différentes stratégies de traitement dans le cadre de réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). D’une manière générale, le traitement du cancer du vagin repose sur la chirurgie, puis sur la radiothérapie.
La chirurgie a pour objectif de retirer la tumeur et l’ensemble des tissus atteints. Selon la nature et le stade de la tumeur, l’intervention chirurgicale peut consister en une ablation de l’utérus, du vagin et/ou des ganglions pelviens. Lorsque l’ablation totale du vagin est nécessaire, une chirurgie reconstructrice est réalisée. Parfois, la chirurgie peut être évitée dans le cas de certaines tumeurs très localisées à des stades précoces.
Après la chirurgie, ou dès le diagnostic quand la chirurgie peut être évitée, est débutée la radiothérapie, basée sur deux techniques complémentaires :
- La radiothérapie externe;
- La curiethérapie, qui correspond à une radiothérapie réalisée directement au contact de la zone à traiter, à l’aide d’un applicateur inséré dans le vagin sous anesthésie générale.
À savoir ! Dans les stades avancés du cancer du vagin, la chimiothérapie peut être associée à la radiothérapie. Les spécialistes parlent alors de chimioradiothérapie
Vivre avec un cancer du vagin
Compte-tenu de sa relative rareté, les données sur le pronostic et la survie des femmes atteintes d’un cancer du vagin restent difficiles à généraliser. Les cancers gynécologiques rares ont un pronostic global d’environ 60 % de survie à 5 ans, mais avec d’importantes variations entre les cancers et selon les patientes. Plus le cancer est détecté tôt, plus le pronostic sera favorable.
Les patientes bénéficient d’un accompagnement pluridisciplinaire tout au long de leur prise en charge, avec des professionnels de santé et des professionnels du secteur médico-social. Un accompagnement psychologique peut être utile.
Les traitements entrepris dans le cancer du vagin peuvent avoir des effets secondaires, plus ou moins importants, notamment la radiothérapie externe. Même si tout est mis en œuvre pour protéger les tissus voisins sains, des effets secondaires peuvent survenir après les séances de radiothérapie :
- Une fatigue intense ;
- Des problèmes cutanés ;
- Une diarrhée ;
- Des troubles urinaires ;
- Des nausées et des vomissements ;
- Une occlusion intestinale (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/hepato-gastro/occlusion-intestinale-symptomes-et-traitement/) ;
- Un gonflement des jambes ;
- Des troubles sexuels, comme une sécheresse vaginale.
Généralement, après un cancer du vagin, les rapports sexuels sont très difficiles, voire impossibles.
À savoir ! Même si le cancer du vagin est rare, les femmes atteintes ne sont pas seules. L’association Imagyn (est aux côtés de toutes les patientes atteintes de cancers gynécologiques pour les informer, les écouter et les accompagner
Rédiger par Estelle B., le 08 Février, Docteur en Pharmacie
– Le cancer du vagin.www.iuct-oncopole.fr. Consulté le 08 Février 2024.
– Cancer du vagin.www.icm.unicancer.fr. Consulté le 08 Février 2024.