L’allergie au soleil est une réaction allergique cutanée déclenchée par l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil. Le terme allergie au soleil regroupe en réalité différents types de réactions qui sont, le plus souvent bénignes et se résolvent rapidement. Le diagnostic se base sur l’observation des éruptions cutanées et de leur localisation, du contexte de leur survenue et des antécédents médicamenteux et médicaux du patient.
Définition et symptômes de l’allergie au soleil
Le soleil a des effets bénéfiques et nocifs sur l’organisme. Bien qu’il soit bon pour le moral, il est la principale cause de vieillissement prématuré de la peau et de cancers cutanés.
Les rayons du soleil sont constitués de particules énergétiques appelées photons. Parmi eux, les rayons ultraviolets (UVA et UVB) et les infrarouges qui pénètrent plus ou moins profondément dans la peau. Les rayons UVB sont majoritairement arrêtés dans l’épiderme. Seulement 10% d’entre eux vont plus profonds. Cependant, les UVA pénètrent directement dans le derme. Les infrarouges vont quant à eux encore plus loin. Ainsi, les UVB entraînent des lésions dermiques tandis que les UVA causent des modifications de la peau.
En pénétrant dans les cellules, les UVB entraînent soit leur mort, soit une modification de leur ADN induisant éventuellement à long terme un processus de cancérisation. Les UVA sont responsables de l’activation de radicaux libres dans les cellules présentes au niveau des couches cutanées profondes. Les radicaux libres sont toxiques et s’attaquent à la cellule. Ils modifient leur fonctionnement ou les tue.
Les Ultraviolets A sont impliqués dans les allergies au soleil tandis que les Ultraviolets B sont responsables des coups de soleil
L’organisme a des moyens de lutter contre les rayons du soleil : les mélanocytes qui sont des cellules productrices de pigments cutanés. Elles ont la capacité d’arrêter une partie des rayons lumineux. La quantité de mélanocytes produites est variable d’un individu à un autre. Les peaux plus claires sont en effet plus vulnérables aux rayons du soleil, et déclarent plus de cancers cutanés. Les individus ayant la peau mate ont une grande majorité d’eumélanine, un pigment brun très efficace contre les UV.
A Savoir ! La couleur de la peau, des yeux et des cheveux permet de définir ce que l’on nomme un phototype. Il en existe 6 différents :
- Le 0 pour les albinos qui n’ont pas du tout de mélanine ;
- Le 1 pour les personnes aux cheveux roux qui prennent des coups de soleil mais ne bronzent pas ;
- Le 2 pour les blonds aux yeux clairs qui bronzent peu et prennent vite un coup de soleil ;
- Le 3 pour les châtains qui bronze après un coup de soleil ;
- Le 4 pour les bruns qui bronzent sans coup de soleil ;
- Le 5 avec les métis et profils méditerranéens qui bronzent sans coup de soleil ;
- Le 6 avec les noirs qui comme les phototypes 4 et 5 bronzent sans coup de soleil.
A noter ! En France, la population est majoritairement de phototype 2 ou 3, donc sensible au soleil.
L’alimentation joue aussi un rôle dans la protection solaire : les antioxydants (vitamine E et vitamine C) et les caroténoïdes (fruits et légumes rouge et orange) protègent contre les UVA.
Les allergies au soleil sont souvent le fait d’une réaction aux UVA du soleil. Cette réaction allergique est de type IgG E dépendante, la réaction au contact avec l’allergène est immédiate. L’allergie au soleil est induite uniquement par les UV-A, ou potentialisée à cause d’un facteur secondaire : cosmétique, médicament.
Les différentes formes et symptômes de l’allergie solaire
Il existe plusieurs types d’allergies au soleil, ou photodermatoses, qui se distinguent par la sévérité des symptômes.
Lucite estivale bénigne
La lucite estivale bénigne est très répandue et affecte 1 femme sur 10, entre 17 et 40 ans selon la société française de dermatologie, les peaux claires à très claires sont davantage concernées. Ce type d’allergie apparaît plusieurs heures après l’exposition sous forme de petits nodules rouges associés à de fortes démangeaisons qui peuvent durer plusieurs jours. Le visage est rarement atteint. Ce sont surtout les zones du décolleté, des bras, des jambes, du dos, des mains et des pieds qui sont touchées.
Les symptômes persistent entre 5 et 15 jours.
La lucite estivale récidive à chaque exposition, l’application de mesures préventives est indispensable.
Lucite polymorphe
Cette photodermatose est présente aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Les manifestations surviennent dans les 12 à 24 heures qui suivent l’exposition au soleil et se traduisent par des vésicules qui apparaissent sur les zones exposées : visage, bras, décolleté. Ces petites vésicules et rougeurs s’accompagnent d’intenses démangeaisons.
Une lucite polymorphe se caractérise par le fait qu’elle se déclenche même lors d’une très courte exposition au soleil. En effet, même 15 minutes d’exposition au printemps sont suffisantes pour voir les symptômes apparaître.
Ce type de lucite doit être traitée rapidement, sinon elle risque de devenir chronique.
Urticaire solaire
L’urticaire solaire concerne surtout les femmes, c’est une réaction allergique rare. La réaction allergique est immédiate, et les symptômes peuvent survenir dans les 5 minutes qui suivent le début de l’exposition. Les symptômes peuvent se traduire par des démangeaisons, des sensations de brûlure, et des vertiges. Les symptômes s’estompent dès que l’exposition cesse.
La réaction photoallergique
La photoallergie se déclenche par l’association d’une exposition aux UVA d’un facteur secondaire : médicaments (anti-inflammatoires, antibiotiques), cosmétiques (crèmes, parfums), plantes. La réaction se manifeste par une éruption cutanée et des démangeaisons.
La réaction photoallergique d’origine médicamenteuse est assez rare, elle se manifeste lors de la deuxième prise du médicament et elle est révélatrice d’un terrain allergique préexistant.
La photoallergie est différente de la photosensibilisation. La photoallergie déclenche une réaction immunologique de type allergique différente de la photosensibilisation, plus courante, qui, elle, entraîne une réaction cutanée de type « coup de soleil ».
Diagnostic et traitement des réactions allergiques au soleil
Le diagnostic d’une allergie au soleil est uniquement clinique. Celle-ci est, en effet, suspectée lorsque des éruptions surviennent au niveau des zones d’exposition. Les antécédents médicaux et l’éventuel traitement médicamenteux sont également analysés.
Les réactions allergiques au soleil ne sont pas faciles à traiter. Le médecin peut prescrire un antihistaminique ou des corticoïdes (comprimés ou crème) pour diminuer les démangeaisons.
Les cas les plus sévère nécessitent parfois la prescription d’antipaludéens de synthèse.
Mesures préventives pour limiter le risque d’allergie au soleil
- Utiliser des protections, par exemple porter un T-shirt, un chapeau à bord large, des lunettes de soleil;
- Minimiser l’exposition au soleil, particulièrement entre 12h et 16h. Limiter les bains de soleil exagéré, il ne faut s’exposer au soleil plus d’une heure par jour ;
- Éviter toute exposition avec des cosmétiques ou parfums ;
- Se renseigner auprès de son médecin ou pharmacien avant de s’exposer en étant sous traitement.
Protéger sa peau avec des crèmes solaires adaptées est impératif, allergie au soleil ou non. Toutes les 2 heures et après chaque baignade, l’application de crème doit être renouvelée.
En cas d’antécédents de réaction allergique au soleil, le médecin peut prescrire un antihistaminique et une crème à base de corticoïdes, à prendre une semaine avant le début de l’exposition pour prévenir la réaction allergique.
Publié le 18 mai 2015. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 8 juillet 2021.
– Institut National Américain des Allergies. niaid.nih.gov. Consulté le 8 juillet 2021.