L’allergie, caractéristiques et traitements


Rédigé par Charline D. et publié le 29 avril 2021

allergie

Une allergie correspond à une hypersensibilité de l’organisme vis à vis de substances inoffensives présentes dans l’environnement. On parle alors d’allergènes. On en trouve partout, par exemple dans l’air, l’alimentation ou les médicaments. Les symptômes varient selon l’allergène en cause. Le diagnostic repose sur l’étude des symptômes et divers tests cutanés. En général la suppression de l’exposition stoppe la réaction allergique.

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Infographie allergie

Définition et symptômes de l’allergie

En France, la maladie allergique affecte 20 à 30 % de la population, et est en constante augmentation. Selon l’OMS, les réactions allergiques représentent la quatrième cause de maladie au monde, derrière le cancer, les maladies cardio-vasculaires et le sida.

L’allergie est une pathologie pouvant affecter plusieurs organes et qui peut prendre des formes cliniques très variables selon les patients.

L’allergie appartient au groupe plus général des hypersensibilités.

L’hypersensibilité est l’ensemble des réactions impliquant des mécanismes immunologiques ou non. L’hypersensibilité se déclenche au contact des allergènes et est dirigées contre ces derniers.

Bien que non consensuelle, l’utilisation de la nomenclature révisée par l’Académie Européenne d’Allergie et d’Immunologie Clinique (EAACI) est actuellement recommandée.

Schéma des différents types d’hypersensibilités :

hypersensibilites

Les différents types de réactions alleriques

  • L’hypersensibilité non allergique correspond à une hypersensibilité dans laquelle aucun mécanisme immunologique ne peut être prouvé. Elle fait intervenir des mécanismes non spécifiques, par exemple, libération d’histamine (impliquées notamment dans les réactions pseudo-allergiques contre certains aliments tels que la fraise ou le chocolat) ou d’acétylcholine. Les manifestations cliniques sont semblables à celle de l’hypersensibilité allergique.
  • L’hypersensibilité immunologique ou allergique met en jeu une réaction du système immunitaire face à un antigène, ici un allergène, considéré comme étranger au corps. Ce type de réaction immunitaire allergique peut impliquer, ou non, des anticorps spécifiques de type E.

L’allergie immédiate de type 1

Ce type d’allergie fait intervenir les IgE permettant de lutter contre certains allergènes. L’allergène est reconnu par les IgE présents à la surface des cellules immunitaires (les mastocytes et des polynucléaires basophiles). Ces derniers s’activent et libèrent des médiateurs pro-inflammatoires et chimiotactiques, provoquant une réaction inflammatoire locale ou généralisée. L’allergie immédiate survient dans les minutes ou les heures suivant l’exposition à l’allergène. La rhinite allergique, l’asthme allergique, la conjonctivite, l’allergie alimentaire, le choc anaphylactique, l’œdème de Quincke, l’urticaire aigu, et la dermatite atopique sont les manifestations de ce type de réactions.

À noter ! Il existe d’autres types de réaction allergique qui font appel à d’autres cascades de la réaction immunitaire :

La réaction allergique de type 2

Elle fait appel à la voie cellulaire cytotoxique. L’allergène est présent à la surface des cellules de l’immunité, il est reconnu par des anticorps circulants qui induisent l’activation d’une cascade protéique aboutissant à la lyse de la cellule.

La réaction allergique de type 3

Elle met en jeu les IgG et les IgM et un allergène circulant. Cela entraîne la formation de complexes immuns solubles qui se déposent sur les tissus provoquant ainsi l’activation du complément et déclenchant une réaction inflammatoire locale. C’est par exemple le mécanisme responsable de la maladie sérique.

La réaction allergique de type 4

Elle fait intervenir un type spécialisé de cellules de l’immunité, les lymphocytes T, qui s’activent après reconnaissance de l’allergène et libèrent alors des cytokines pro-inflammatoires et chimiotactiques produisant une réaction inflammatoire locale. Cette réaction peut se manifester par exemple par de l’eczéma de contact.

Savoir reconnaître les différentes phases d’un phénomène allergique

Une réaction allergique se déroule en deux phases.

  • Phase de sensibilisation

C’est la phase de première rencontre avec l’allergène. Lors du premier contact, l’allergène entre en contact avec le système immunitaire. Il se traduit par une production d’anticorps de type E qui sont alors répartis dans tout l’organisme par la circulation sanguine et se fixent là où ils trouvent des récepteurs adaptés, essentiellement les mastocytes cutanés et muqueux et les basophiles (circulants).

Les voies de sensibilisation peuvent être naturelles (respiratoires par exemple) ou non (injectables). Le délai de sensibilisation est variable selon les individus et un même allergène peut déclencher des réactions d’hypersensibilité de mécanismes différents.

  • Phase effectrice : révélation de l’allergie

La deuxième étape du mécanisme allergique est la phase effectrice, qui associe marqueurs immunologiques et manifestations cliniques locales ou systémiques : c’est la révélation de l’allergie.

Pour les réactions d’hypersensibilité de type I, les manifestations cliniques représentent une révélation immédiate de l’allergie, tandis que pour les réactions de type IV, l’allergie peut se manifester au minimum 48 heures après le contact avec l’allergène.

À noter ! Les manifestations cliniques ne sont pas forcément en rapport avec la voie d’entrée et ne sont pas toujours spécifiques d’un mécanisme allergique.

Lors du deuxième contact avec l’allergène, celui-ci se retrouve en contact avec les cellules porteuses d’anticorps de type E sur leurs membranes. Ce contact active ces cellules qui libèrent alors des substances extrêmement délétères et pro-inflammatoires.

Ces substances ont également d’autres activités, en attirant les polynucléaires éosinophiles en masse dans le tissu lésé pour les activer. Elles entraînent également une favorisation des réponses de type allergiques auprès des cellules présentatrices d’antigènes.

Diagnostic et facteurs de risque de l’allergie

Diagnostiquer une allergie nécessite une exploration des symptômes : fréquence, caractère saisonnier ou non, rapidité d’apparition, et un interrogatoire sur les antécédents familiaux du patient (proche présentant une allergie).

De plus, des tests pourront être entrepris pour identifier le ou les allergènes responsables des réactions allergiques.

  • Prick test

Ce test explore les réactions allergiques de type respiratoire, alimentaire, de contact (en particulier latex), aux venins, et les chocs anaphylactiques.

allergie test

Le test est peu douloureux, il consiste à déposer une goutte d’allergène purifié sur la peau de l’avant-bras du patient et à piquer la peau avec une aiguille très fine de façon à faire pénétrer l’allergène.

Pour que le test soit interprétable, un témoin positif et un témoin négatif sont réalisés en parallèle. Le témoin positif est un allergène auquel tout le monde réagit. Il permets d’indiquer que le patient n’a pas pris d’antiallergiques au moment du test. Le témoin négatif indique que le patient n’est pas allergique aux produits dans lesquels sont dilués les allergènes.

Le test est rapide et la réaction peut être lue au bout d’une dizaine minutes. S’il y a une réaction allergique à l’un des allergènes, elle se présente sous forme de rougeurs ou de légers renflements (qui disparaîtront dans les heures suivantes).

  • Patch tests

Ces tests détectent des allergies retardées de type eczéma de contact.

Ce test consiste à exposer la peau, celle du dos le plus souvent, aux allergènes suspectés. Le patch s’applique pendant au moins 48 heures.

Le test est considéré comme positif s’il y a la présence d’érythème et/ou d’œdème et/ou de vésicules. Il existe une cotation de + à +++ selon l’intensité de la réaction.

Il est nécessaire d’éviter tout contact avec l’eau pour éviter que le patch ne se détache, l’exposition aux UV est également interdite pendant la durée du test.

  • Tests intradermiques

Ces tests sont utilisés et pratiqués dans des centres hospitaliers spécialisés. Ils permettent d’explorer les allergies aux venins ou aux médicaments.

On injecte alors le médicament suspect sous sa forme injectable voie intradermique et le suivi est assuré à l’hôpital.

  • Tests sanguins

Ce test permet d’identifier l’allergène provoquant la réaction allergique et l’intensité de cette allergie.

Ce test consiste en une simple prise de sang. Différents échantillons sont mis en contact avec un allergène spécifique. On mesure ensuite le taux d’immunoglobuline E présent en réaction à l’allergène.

Allergies et facteurs de risques

Ces facteurs forment 3 catégories :

Tout d’abord les facteurs prédisposants (FDR de sensibilisation) autrement dit la prédisposition familiale, appelée aussi terrain atopique, permet de déterminer le risque de manifestation allergique chez l’enfant.
On peut citer à titre d’exemple, le cas des allergies respiratoires :
Le risque d’allergie chez l’enfant est compris entre 20 et 40 % si un parent est allergique et entre 40 et 60 % si les deux le sont.
Tandis que le risque de développer une allergie respiratoire pour un enfant dont aucun parent n’est allergique est compris entre 5 et 15 %.
À noter ! C’est la prédisposition allergique qui est transmise et non l’allergie en soi.

Ensuite les facteurs déclenchants (allergènes) : respiratoires, alimentaires, cutanés et injectables.

Et pour finir les facteurs aggravants environnementaux (infections virales, tabagisme, pollution atmosphérique ou domestique, alimentation, effort physique, climat (chaleur, humidité => développement des acariens). Une diversification trop précoce de la nourriture pendant l’enfance, et la consommation fréquente d’un aliment peut favoriser également l’apparition d’allergies, en particulier d’allergies alimentaires.

Comment traiter une allergie ?

traitement de l'allergieLa prise en charge d’une allergie est souvent médicamenteuse.

Elle repose sur la prescription d’antihistaminiques ou de corticoïdes afin d’apaiser les symptômes. Le traitement varie selon le type d’allergie.

Les antihistaminiques prescrits sont de deuxième génération (cétirizine, lévocétirizine, loratadine, desloratadine, ébastine, etc.). Ils ont peu d’effets secondaires (somnolence essentiellement), et sont disponibles sous forme de comprimés, de collyre ou de solution nasale. Ils sont indiqués pour la rhinite, les démangeaisons, mais sont aussi inefficaces sur l’asthme.

Les corticoïdes ont une action anti-inflammatoire utile au traitement de tous types d’allergie. Ils existent sous forme injectable pour les situations d’urgence.

L’adrénaline injectable est réservée au traitement d’urgence du choc anaphylactique.

Lorsque c’est possible, le traitement le plus efficace de l’allergie est la suppression de l’exposition aux allergènes.

Une désensibilisation peut aussi être proposée dans les cas où les manifestations de l’allergie sont gênantes. Ce type de traitement consiste à administrer pendant plusieurs années, des échantillons d’allergène de manière à stimuler le système immunitaire et rendre le patient tolérant.

Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 29 avril 2021.

Sources
– Allergies. ameli.fr. Le 17 décembre 2020.

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