Analyse de sang : l’hémogramme ou numération formule sanguine (NFS)


Rédigé par Estelle B. et publié le 11 juillet 2022

Analyse de sang
Les résultats d’une analyse de sang sont parfois bien difficiles à décrypter pour un néophyte. Avec un minimum de connaissance, il est pourtant possible de s’y retrouver !
Pour commencer une analyse de sang se décompose en 2 parties : l’hémogramme (ou numération formule sanguine) et la biochimie sanguine. La biochimie s’intéresse à des paramètres comme le taux de sucre ou de diverses enzymes ; la numération formule sanguine, quant à elle, se concentre sur les cellules sanguines. Connaître ces cellules permet en effet de mieux comprendre les résultats d’un hémogramme.

L’hémogramme (analyse de sang), composition et objectifs

Notons que les cellules sanguines sont fabriquées dans la moelle osseuse (la substance contenue à l’intérieur des os).

Il existe ainsi 3 types de cellules du sang : les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Les globules rouges

Tout d’abord, la fonction essentielle des globules rouges, ou hématies, ou érythrocytes, est de transporter l’oxygène aux différents organes.  Ainsi, au niveau des poumons, le sang se charge en oxygène via ses hématies. Ensuite, cet oxygène est distribué dans tout le corps. Enfin, les hématies se lient avec le dioxyde de carbone (CO2) qu’elles vont évacuer lors de leur nouveau passage dans les poumons. Et ainsi de suite…

cellules sanguines

À savoir ! L’oxygène se fixe sur une protéine spéciale appelée Hémoglobine. L’hémoglobine est un pigment rouge qui donne sa couleur au sang et contient du Fer. Une carence en Fer entraîne de ce fait un défaut de production du nombre de globules rouges.

Notons que les globules rouges sont des cellules qui se présentent sous la forme d’une sphère déprimée en son centre. Elles peuvent ainsi se déformer facilement, ce qui leur permet de pénétrer dans les capillaires (vaisseaux sanguins très fins).

Notons également que les hématies vivent en moyenne 120 jours. En outre, elles sont fabriquées en permanence par la moelle osseuse. Elles gagnent ensuite le flux sanguin, sous forme immature et sont appelées réticulocytes, puis deviennent matures.

Les globules blancs

Les globules blancs, ou leucocytes, participent au système immunitaire, c’est-à-dire qu’ils défendent l’organisme contre les agressions externes (bactéries, virus…).

Notons qu’il en existe en fait différents types :

  • Premièrement les polynucléaires (PN) ou granulocytes. Ils sont classés en fonction de la fixation de différents colorants sur eux : les PN basophiles fixent les colorants basiques, les PN éosinophiles fixent les colorants acides et enfin les PN neutrophiles fixent les colorants neutres.
    • Tout d’abord, les polynucléaires neutrophiles sont de loin les plus nombreux. Ils sont en effet chargés de détruire et d’éliminer les agents pathogènes par phagocytose (une sorte de digestion). Pour ce faire, ils peuvent ainsi sortir des vaisseaux et traquer les germes jusqu’au cœur des tissus ;
    • Ensuite nous avons les polynucléaires éosinophiles qui interviennent dans les réactions d’hypersensibilité (allergie). Ils sont aussi capables de phagocytose ;
    • Et enfin les polynucléaires basophiles sont les plus rares. En relarguant de l’histamine, ils participent ainsi à la réaction allergique.
  • Deuxièmement les lymphocytes. Il en existe en fait 2 sortes :
    • Tout d’abord les lymphocytes B qui participent à la défense de l’organisme en fabriquant des anticorps qui vont neutraliser les agents pathogènes. Contrairement aux polynucléaires, leur action est spécifique à un agent donné.
    • Et les lymphocytes T quant à eux, sont capables de détruire des cellules « anormales », comme par exemple les cellules cancéreuses ou des cellules infectées par des virus.
  • Et enfin les monocytes. Ils sont capables de digérer des grosses particules. Lorsqu’ils sont dans les tissus, on parle d’ailleurs de macrophages.

Les plaquettes

Les plaquettes (ou thrombocytes) sont des cellules sans noyau qui participent au phénomène de coagulation sanguine. En s’agrégeant entre elles et en formant ainsi un « clou plaquettaire », elles sont capables de combler des brèches dans la paroi des vaisseaux sanguins.

La NFS consiste à quantifier les trois éléments sanguins cités précédemment, ainsi que les divers paramètres qui y sont liés.

Notons que l’analyse de sang représente l’un des examens les plus prescrits par les médecins. En effet, ces indications sont nombreuses, parmi celles-ci :

  • Fatigue, asthénie, amaigrissement ;
  • Pâleur, bleus, hémorragies ;
  • Fièvre inexpliquée ;
  • Syndrome infectieux
  • Augmentation du volume des ganglions ;
  • Grossesse ;
  • Ainsi que bilans pré-opératoires et post-opératoires ;
  • Mais également suivis thérapeutiques…

Préparation et déroulement d’un examen sanguin

Pour cet examen, il n’est pas nécessaire d’être à jeun, sauf si une biochimie sanguine est couplée avec l’hémogramme. L’unique précaution à prendre est de bien comprimer la zone de ponction pendant plusieurs minutes afin de limiter la formation d’un hématome.

A noter ! Lorsque la mention « à jeun » est précisée sur l’ordonnance, il ne faut pas prendre de nourriture ou boisson sucrée dans les 12 heures qui précèdent l’examen.

Par ailleurs, il est recommandé d’éviter de fumer ou de pratiquer une activité physique intense avant le rendez-vous. Enfin, il est préférable de mentionner tous les traitements en cours, avec ou sans ordonnance, car certains d’entre eux peuvent affecter les résultats de l’examen.

La NFS est réalisée sur un échantillon de sang, ainsi une simple prise de sang est nécessaire. Ainsi, le prélèvement peut être réalisé en ambulatoire ou à l’hôpital, et ne dure que quelques minutes. Notons que l’échantillon sanguin est prélevé classiquement via une aiguille insérée au creux d’une veine, (généralement au pli du coude) ou en piquant le talon ou le bout du doigt pour le nouveau-né.

Notons également que le sang sera prélevé et conservé dans un tube contenant un anticoagulant spécial qui n’altère pas les cellules sanguines.

Comment est analysée la numération formule sanguine (NFS ou analyse de sang) ?

Les résultats obtenus sont comparés à des normes ou valeurs de référence, qui peuvent légèrement varier d’un laboratoire à l’autre (c’est pourquoi, en cas de suivi, il est conseillé de réaliser tous les examens dans le même laboratoire). Par ailleurs, les valeurs de référence varient en fonction du sexe et de l’âge du patient.

Une numération formule sanguine se présente sous cette forme

HÉMOGRAMME
Les normes du laboratoire (variables)Définition
Interprétation possible
Leucocytes4 000 à 10 000Nombre de globules blancs par mm3 de sang
Hématies3.9 à 5.5 millionsNombre de globules rouges par mm3 de sang.
Un niveau trop bas révèle une anémie.
Hémoglobine12 à 15Taux d’hémoglobine (dans les hématies) en g par dl de sang
Hématocrite37 à 47 %Pourcentage du volume des globules rouges par rapport au volume de sang total.
Le taux diminue en cas d’anémie.
VGM80 à 100 µ3Volume Globulaire Moyen (d’une hématie)
TCMH27 à 32 pgTeneur Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine (Quantité moyenne d’hémoglobine dans une hématie)
CCMH30 à 36 g/dlConcentration Corpusculaire Moyenne en hémoglobine (Quantité d’hémoglobine contenue dans 100 ml d’hématies)
Polynucléaires neutrophiles (PN)55 à 75 %Pourcentage de PN par rapport au nombre total de leucocytes – En pratique on interprète plutôt le nombre de PN que leur pourcentage.
Le taux augmente en cas d’infection bactérienne.
Polynucléaires éosinophiles (PE)1 à 5 %Pourcentage de PE.
Le taux augmente en cas d’allergie ou d’infection parasitaire.
Polynucléaires basophiles (PB)< 2 %Pourcentage de PB.
Le taux peut augmenter en cas de réaction allergique.
Lymphocytes20 à 45 %Pourcentage de Lymphocytes.
Le taux augmente en cas d’infection virale ou de maladie auto-immune.
Monocytes2 %Pourcentage de Monocytes
Le taux peut augmenter en cas d’infection.
Plaquettes150 000 à 400 000Nombre de plaquettes par mm3 de sang.
Leur nombre diminue en cas d’infection ou de problème de coagulation ; et augmente en cas de risque de thrombose.
Vitesse de sédimentation< 10 minutes au bout d’1 heureQuantité de sang coagulé dans un tube au bout d’un temps donné.
Cela permet de révéler une possible inflammation (aiguë ou chronique).

 

Les résultats d’une NFS doivent toujours être interprétés par un médecin selon les caractéristiques du patient (âge, sexe) et ses symptômes.

Publié par Isabelle V., journaliste scientifique, le 2 février 2018. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie le 11 juillet 2022.

Sources
– La polynucléaire. facmed.univ-rennes1.fr. Consulté le 4 juillet 2022.
– Comment lire les résultats d’une prise de sang ?. ameli.fr. Consulté le 4 juillet 2022.

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