Hémiplégie


Rédigé par Charline D. et publié le 6 février 2019

Une hémiplégie est une paralysie d’un côté, droit ou gauche, du corps. Cette paralysie peut concerner la totalité du corps, ou bien une partie comme un bras ou une jambe. La majorité des hémiplégies sont le résultat d’un accident vasculaire cérébral ou AVC.

Homme atteint d'hémiplégie, sur un fauteuil roulant

Définition

Une hémiplégie est définie comme étant la « perte plus ou moins complète de la motricité volontaire dans une moitié du corps ». Lorsqu’une hémiplégie concerne le côté droit ou gauche du corps, diverses parties peuvent être touchées ou non : le bras et/ou la jambe et/ou le visage.

On distingue deux grands types d’hémiplégie :

  • L’hémiplégie spasmodique au cours de laquelle les muscles affectés sont raides ;
  • L’hémiplégie flasque où les muscles sont mous et faibles.

Par ailleurs, il existe plusieurs formes d’hémiplégie en fonction du degré de handicap :

  • L’hémiplégie totale, aucun mouvement existe ;
  • L’hémiplégie partielle, quelques mouvements restent possibles ;
  • L’hémiplégie proportionnelle lorsque les membres sont atteints de la même manière ;
  • L’hémiplégie non proportionnelle quand l’un des membres est plus atteint que l’autre.

Cette paralysie est en lien avec une atteinte du système nerveux central, c’est-à-dire affectant le cerveau et la moelle épinière. Les ordres de mouvement envoyés par le cerveau ne sont plus transmis aux muscles. Ceci témoigne d’une lésion unilatérale de la voie pyramidale qui regroupe plusieurs fibres nerveuses allant du cortex cérébral aux différents niveaux de la moelle épinière. C’est, en effet, cette voie nerveuse qui est responsable de la contraction musculaire.

À savoir ! Les conséquences de la lésion se manifestent toujours au côté opposé du corps. Ainsi, une hémiplégie droite correspond à une lésion cérébrale gauche, et inversement.

Le plus souvent, une hémiplégie est la conséquence d’un accident vasculaire cérébral ou AVC. Un accident vasculaire cérébral peut être défini comme étant un déficit brutal d’une fonction cérébrale sans autre cause apparente qu’une cause vasculaire. On parle d’AVC lors d’une interruption brutale du flux sanguin au niveau du cerveau, privant une ou plusieurs parties de ce dernier d’oxygène et ayant pour conséquence leur dysfonctionnement puis leur mort en quelques minutes. Les AVC peuvent avoir deux origines différentes : une interruption de l’irrigation d’une partie du cerveau à cause d’un caillot qui bouche une artère, on parle alors d’AVC ischémique, ou une hémorragie cérébrale en cas d’AVC hémorragique. Un AVC est donc une urgence vitale. L’AVC est la première cause de handicap acquis chez l’adulte. C’est également la troisième cause de mortalité en France.

Enfin, bien que moins fréquentes, il existe d’autres causes d’hémiplégies : une tumeur du système nerveux central, un traumatisme, une infection virale (VIH), une méningite, la tuberculose.

Symptômes

De façon générale, on peut dire qu’une hémiplégie se traduit par une difficulté plus ou moins importante chez le patient à bouger ces membres. En effet, les symptômes et caractéristiques de la paralysie peuvent être très variables d’un patient à l’autre. Ils dépendent beaucoup de l’artère touchée et du territoire concerné.

Lorsqu’une hémiplégie est partielle, c’est-à-dire que des mouvements restent possibles, on observe une diminution de la force musculaire associée à une faible mobilité. Cela se manifeste par une maladresse, des troubles de la marche, une grande fatigue et des chutes fréquentes du côté atteint.

En cas d’hémiplégie totale, les mouvements ne sont pas possibles, et les réflexes sont inexistants. Le signe de Babinski est présent : quand on touche le côté extérieur de la plante du pied, on constate une extension du gros orteil, alors que chez un individu sain cette stimulation est responsable d’une flexion.

On observe également une modification du tonus musculaire : les muscles sont raides et contractés en cas d’hémiplégie spastique, ou au contraire mous et flasques lors d’une hémiplégie flasque. Par ailleurs, au niveau du visage, lorsque celui-ci est atteint, on peut constater une chute de la paupière ou un sourire asymétrique qui témoignent d’une atteinte des muscles du visage.

En dehors des troubles moteurs, d’autres symptômes existent :

  • Une douleur au niveau des membres atteints ;
  • Une aphasie, c’est-à-dire des difficultés à s’exprimer et à comprendre certains mots ;
  • Des troubles sphinctériens qui se traduisent par une incontinence urinaire, ou inversement une rétention urinaire, ou une incontinence fécale ;
  • Des troubles sexuels, notamment de l’érection et de l’éjaculation chez les hommes. On constate très souvent une diminution de la libido chez les patients.

Certaines complications peuvent se manifester suite à une hémiplégie, par exemple des douleurs dans les articulations immobilisées, une fragilisation osseuse, des escarres (en lien avec une même position prolongée) ainsi que des troubles de la circulation avec un risque de phlébite ou d’œdème.

Diagnostic

Pour déterminer la localisation des lésions, le médecin se base sur les symptômes du patient et ses caractéristiques. Ainsi, une hémiplégie non proportionnelle qui prédomine au visage et au bras ou au niveau de la cuisse associé à des troubles du langage, de la vue et à une perte connaissance, laisse suggérer une atteinte du cortex cérébral.

Les examens d’imagerie (IRM, scanner) permettent de préciser les causes à l’origine (rupture d’anévrisme, tumeur, etc.) des lésions sur le cerveau. Ils sont essentiels, car ils orientent la prise en charge d’urgence.

Prise en charge

Le traitement d’une hémiplégie repose principalement sur le traitement de la cause dans le but de faire régresser, ou au moins éviter l’aggravation, de l’hémiplégie. Selon le type d’AVC, hémorragique ou ischémique, le traitement diverge, mais la priorité reste la même. La prise en charge est ensuite complétée par des traitements pour les symptômes associés. Dans un second temps, une rééducation adaptée permet d’améliorer les séquelles motrices et du langage.

Ainsi, la priorité est la prise en charge de l’AVC en service d’urgences neuro-vasculaires. Il faut immédiatement se rendre dans l’établissement hospitalier le plus proche en cas de présence des symptômes suivants :

  • Apparition soudaine d’une difficulté à s’exprimer ou à comprendre les autres ;

En plus de traiter la cause de l’hémiplégie, il convient de mettre en place des traitements pour les divers symptômes associés, dont le plus fréquent : la raideur musculaire (ou spasticité) pour lequel le baclofène ou la tizanidine par voie orale ou intraveineuse est utilisée. Elle peut également être traitée localement via des injections de toxine botulique. C’est d’ailleurs le traitement de première intention. Le traitement chirurgical peut aussi être envisagé.

Dans un second temps, la rééducation intervient. Elle doit être la plus précoce possible de manière à obtenir une meilleure récupération des déficits, et à éviter toute complication. Pour cela, une équipe de divers professionnels de santé intervient selon les besoins de chaque patient : un kinésithérapeute pour la récupération motrice, un orthophoniste pour remédier aux troubles du langage, un orthoptiste en cas de troubles oculaires, un ergothérapeute pour adapter le quotidien du patient à son handicap, un psychiatre ou psychologue (la dépression est fréquente dans cette affection)… L’objectif de cette prise en charge est de permettre au patient d’obtenir la plus grande autonomie possible.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Hémiplégie. Larousse. Consulté le 17 janvier 2019.
– Le patient hémiplégique. Pratique de la rééducation neurologique. Elsevier Masson. 2014.

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