Maladie de Lyme


Rédigé par Charline D. et publié le 23 avril 2021

A l’occasion d’une promenade, des tiques peuvent s’accrocher aux vêtements et à la peau. Lorsqu’elles sont porteuses de la bactérie Borrelia, le risque est de contracter la maladie de Lyme. La prise en charge repose sur le retrait immédiat de la tique, et sur une consultation médicale lorsqu’un érythème survient, dans les jours qui suivent, au niveau de la piqûre.

Définition et symptômes de la maladie de Lyme

Qu’est-ce que c’est ?

tique sur la peauLa maladie de Lyme ou borréliose de Lyme, est une maladie infectieuse qui n’est pas contagieuse. Elle est transmise après morsure d’une tique infectée par une bactérie du genre Borrelia, le plus souvent Borrelia burgdorferi.

Cette maladie tire son nom de la ville de Lyme aux États-Unis (Connecticut), où la première épidémie a réellement été identifiée vers 1975, à partir d’un groupe d’enfants, dont un nombre élevé, présentait une arthrite juvénile inhabituelle. Après investigation, la maladie de Lyme a été mise en évidence chez ces enfants, et l’agent infectieux a alors pu être identifié par Willie Burgdorfer, qui a donné son nom à la bactérie impliquée le plus fréquemment dans cette maladie.

Dès le milieu des années 80, les premiers cas européens de la maladie de Lyme ont été observés. Actuellement, la maladie est également présente aux États-Unis et en Asie. Il a été montré que cette maladie était absente en altitude (>1500 m).
Nombreuses sont les espèces de mammifères pouvant être infectées mais les rongeurs et les cervidés représentent un réservoir considérable, tandis que l’Homme est un hôte accidentel.

Le vecteur de la Maladie de Lyme ou Borréliose de Lyme est une tique dure du genre Ixodes. Les tiques sont des acariens qui, pour se développer, se nourrissent du sang d’animaux. Ces tiques vivent notamment dans les forêts de feuillus ou les prairies, ce qui explique que les zones rurales soient des zones à risque. A noter que ces tiques sont rarement présentes dans les forêts de conifères. En revanche, celles-ci peuvent également être rencontrées en ville ou zones péri-urbaines, dans des parcs par exemple.
Les tiques vectrices de la maladie de Lyme ont une activité saisonnière, généralement d’Avril à Novembre. Ainsi, le risque de contamination est plus faible en hiver. Elles peuvent piquer à chaque stade de développement : larve, nymphe et adulte. En revanche, seule la tique femelle pique.

Il est généralement admis que le risque d’infection augmente avec le temps d’attachement de la tique. C’est pourquoi, il est conseillé de retirer la tique au plus vite après une morsure.

En France, environ 50 133 cas été recensés en 2019, soit 76 cas pour 100 000 habitants.

À noter qu’il existe de grandes disparités entre les régions, l’Est de la France et en particulier l’Alsace, étant la région la plus touchée. En effet, plus de 100 nouveaux cas pour 100 000 habitants sont dénombrés annuellement dans l’Est et le Centre de la France, alors que dans l’Ouest et le Sud, le nombre de nouveaux cas est inférieur à 50 cas pour 100 000 habitants.

Les symptômes associés à la maladie de Lyme sont :

  • Fièvre;
  • Céphalées;
  • Fatigue;
  • Douleurs musculaires et articulaires.

L’érythème chronique migrant est la manifestation la plus fréquente de la maladie. Cette éruption caractéristique et facilement identifiable est plus claire en son centre et elle s’étend de manière circulaire et centrifuge. La bordure de l’induration est rougeâtre. A noter que le diamètre de la plaque est généralement supérieur à 5 centimètres, et ne démange pas.

L’érythème apparaît généralement 3 à 30 jours après la morsure de tique. C’est pourquoi, il est conseillé de surveiller la zone de morsure pendant au moins 1 mois afin de pouvoir rapidement détecter la survenue de l’érythème.

Parfois, des érythèmes peuvent se manifester à plusieurs endroits du corps. On parle d’érythème migrant à localisation multiple. Il survient à distance de la zone de morsure de la tique, dans les jours, voire les semaines, qui suivent. Une fièvre, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs peuvent être associés. A noter que cette forme de la maladie est toutefois moins fréquente.

D’autres formes existent, et peuvent survenir dans les 6 mois qui suivent la piqûre :

  • Arthrite (inflammation d’une ou plusieurs articulations) ;
  • Lymphocytome borrélien (lésion cutanée) ;
  • Atteinte cérébrale (méningite, paralysie faciale) ;
  • Atteinte cardiaque (arythmie par exemple) ;
  • Atteinte ophtalmologique (uvéite, etc.).

Diagnostic et traitement de la maladie de Lyme

Quel diagnostic ?

Le diagnostic de la maladie de Lyme est clinique : le médecin généraliste examine l’érythème et les symptômes associés.

Quel traitement ?

retirer une tique avec un tire tiqueL’antibioprophylaxie n’est pas systématiquement recommandée, sauf éventuellement en zone endémique, pour les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes fragiles (immunodéprimés).

En cas de trace de morsure , aucune antibiothérapie ne sera instaurée, mais il est recommandé de surveiller la zone pendant au moins 30 jours. Il en sera de même en cas de présence de tique. Celle-ci sera d’abord enlevée, puis la peau sera désinfectée, mais aucun antibiotique ne sera prescrit dans un premier temps.

Si un ou plusieurs symptômes apparaissent, permettant d’identifier l’infection, une antibiothérapie par voie orale sera alors mise en place.

En première intention, l’amoxicilline est généralement l’antibiotique de référence suivi de la doxycycline. La plupart des cas de Maladie de Lyme peuvent être traités efficacement avec une antibiothérapie adaptée.

En revanche, sans traitement, après quelques semaines, mois ou années, l’infection peut être grave et se propager aux articulations, au cœur ou encore au système nerveux central.

Les zones rurales étant les plus à risque, après une balade en forêt par exemple, il est conseillé de vérifier minutieusement qu’aucune tique n’est accrochée à la peau. Les tiques avant d’être gorgées de sang, sont souvent difficiles à voir. Elles ressemblent le plus souvent à des petits points noirs, dépassant légèrement de la peau.
Elles aiment particulièrement les zones chaudes du corps, quand la peau est fine (arrière des oreilles, aine, aisselles, etc). Il ne faut pas oublier d’inspecter également le cuir chevelu.

A noter ! Des vêtements adaptés constituent déjà une première barrière mécanique. L’usage de répulsif peut éventuellement être préconisé dans des zones endémiques.

En cas de morsure, il est vivement recommandé d’enlever la tique au plus vite pour prévenir le risque d’infection.
Pour cela, il est conseillé d’utiliser un tire-tique disponible en pharmacie (ce qui permettra de faciliter le retrait sans laisser la tête), l’utilisation de substances « chimiques » (type éther ou alcool) n’est pas recommandée. En effet, cela augmenterait le risque de régurgitation de la tique augmentant ainsi le risque de transmission de la bactérie. En revanche, le site de morsure doit être désinfecté après le retrait de la tique.

Si l’un des signes évocateurs de la maladie apparaît, après une potentielle morsure de tique, consultez rapidement un médecin.

À savoir ! Il n’existe pas d’immunité acquise pour la maladie de Lyme. Autrement dit, il est possible d’être de nouveau infecté par la Borrelia, même si la maladie de Lyme a déjà été contractée. Les mesures de prévention sont donc toujours valables.

Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à se rapprocher d’un médecin en cas de doute.
Sur le site du Ministère de la Santé, un dépliant téléchargeable est disponible sur « La Maladie de Lyme, Comment se protéger ? », réalisé par la MSA, récapitulant tous les points importants évoqués ici.

Mathilde C., Docteur en pharmacie, publié le 3 juillet 2015.
Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 23 avril 2021.

Source
– Morsure de tique et prévention de la maladie de Lyme. ameli.fr. Consulté le 23 avril 2021.

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