Hypogonadisme


Rédigé par Charline D. et publié le 14 février 2022

hormones

L’hypogonadisme correspond à une perte ou absence des fonctions de l’appareil reproducteur, et plus spécifiquement des testicules et des ovaires, aussi appelés gonades. On distingue deux grands types d’hypogonadisme : les hypogonadismes hypogonadotropes généralement découverts dans l‘enfance devant l’absence de signes pubertaires, et les hypogonadismes secondaires ou hypergonadotropes découvert plus tardivement et souvent liés à une pathologie. Le diagnostic de cette pathologie repose sur un bilan hormonal. La prise en charge implique la prescription d’hormones de substitution.

Définition et symptômes de l’hypogonadisme

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une insuffisance fonctionnelle des ovaires chez la femme, ou des testicules chez l’homme.

Le fonctionnement des appareils génitaux masculins et féminins est contrôlé par l’interaction entre l’hypothalamus, l’hypophyse et les gonades (ovaires ou testicules).

molécules œstrogène et testostérone

L’hypothalamus produit un petit peptide appelé gonadolibérine ou GnRH pour gonadotropin-releasing hormone. Ce dernier contrôle la libération de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) au niveau de l’hypophyse. Ces hormones, sécrétées de manière pulsatile, permettent de favoriser l’ovulation (chez la femme), et stimulent la production des hormones sexuelles, la progestérone et l’oestradiol, par les gonades.

Les hormones sexuelles stimulent les organes de l’appareil reproducteur et sont responsables du développement des caractères sexuels secondaires. Elles exercent également un rétrocontrôle négatif sur les gonadotrophines afin de réguler leur propre production.

Un hypogonadisme peut être présent dès la naissance, auquel cas on parle d’hypogonadisme congénital, ou bien survenir plus tard dans la vie de l’individu, c’est l’hypogonadisme acquis.

Les hypogonadismes congénitaux sont rares :

  • Hypogonadisme hypogonadotrophique congénital (ou primaire), aussi appelé syndrome de Kallman de morsier. Il est causé par un déficit en gonadolibérine (GnRH). La puberté est retardée, et les caractères sexuels secondaires (seins, poils, etc.) sont absents. Une infertilité est associée ;
  • Hypogonadisme hypergonadotrophique (ou secondaire), qui résulte d’une anomalie des gonades (testicules et ovaires). On peut notamment citer les syndromes de Turner et de Klinefelter. Au cours de ces maladies extrêmement rares, les gonadotrophines hypophysaires sont normales, cependant les gonades ne produisent pas d’hormones sexuelles. Pour tenter de stimuler les gonades, l’organisme produit en excès les gonadotrophines d’où le terme d’hypogonadisme hypergonadotrophique.

Les hypogonadismes acquis peuvent résulter d’une tumeur, d’une pathologie (par exemple l’hyperprolactinémie) ou d’une irradiation de l’hypophyse ou de l’hypothalamus. Les caractères secondaires sont perdus et une infertilité survient.

À noter ! Il existe un autre type d’hypogonadisme, cette fois-ci physiologique :

  • Chez la femme, la ménopause ou la péri-ménopause ;
  • Chez l’homme, le déficit androgénique lié à l’âge.

Quels symptômes ?

Les manifestations d’un hypogonadisme acquis sont assez similaires entre un homme et une femme :

  • Fatigue;
  • Trouble de la sexualité comprenant une diminution de la libido, une qualité orgasmique inférieure, une diminution des érections et de leurs qualités chez l’homme, une lubrification diminuée chez la femme, etc.

De la même manière, un hypogonadisme congénital se manifeste par une absence de développement des caractères sexuels secondaires et une infertilité.

Diagnostic et traitement de l’hypogonadisme

Quel est son diagnostic ?

Son diagnostic repose sur la réalisation d’un bilan hormonal au cours duquel les hormones sexuelles et les hormones hypophysaires sont dosées dans le sang.

Quel traitement ?

La prise en charge de l’hypogonadisme repose sur un traitement de substitution permettant de remplacer la sécrétion physiologique.

Chez les femmes, des œstrogènes ou dérivés de la progestérone sont prescrits par voie orale ou percutanée. Chez les hommes, un traitement de substitution à la testostérone est administré par voie injectable, orale ou percutanée.

personne qui met du gel dans sa main

À noter ! L’infertilité reste difficile à prendre en charge. Elle n’est possible qu’en cas d’hypogonadisme hypogonatrophique congénital par l’administration de gonadolibérine, gonadotrophines ou hormones sexuelles selon le trouble.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Maladies des gonades : hypogonadisme et hypergonadisme. concilio.com. Consulté le 14 février 2022.
– Hypogonadisme. larousse.fr. Consulté le 14 février 2022.

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