Maladie d’Alzheimer


Rédigé par Charline D. et publié le 31 mai 2021

image d'arbres formant des visages humains

La maladie d’Alzheimer est la plus répandue des pathologies neurodégénératives. Selon l’Inserm, elle toucherait en France près de 1,2 million personnes, plus volontiers les femmes. Elle correspond à la dégénérescence progressive des neurones, et se traduit pas des troubles de la mémoire, de l’orientation spatio-temporelle et des fonctions exécutives. Les personnes de plus de 65 ans sont les plus concernées avec une incidence (nombre de personnes touchées par la maladie) comprise entre 2 et 4% et s’élève à 15% au-delà de 80 ans. Pour l’instant incurable, la maladie d’Alzheimer conduit à terme par une perte des facultés cognitives et de l’autonomie du patient.

Définition et symptômes de la maladie d’Alzheimer

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui conduit à l’atteinte irréversible du cerveau. Elle est connue pour ses répercussions sur la mémoire ou encore sur l’orientation dans le temps et l’espace, survenant surtout chez les plus de 65 ans. Elle évolue progressivement vers une perte d’autonomie des patients.

À savoir ! Le terme de démence est volontiers employé pour caractériser la maladie d’Alzheimer. Bien qu’il renvoie à la notion de folie, dans le langage commun, il est utilisé pour parler d’une altération progressive de la mémoire et de l’idéation (processus de formation et développement d’une idée) dans le jargon médical.

La maladie d’Alzheimer est se traduit par la mort progressive des neurones responsable d’une altération des fonctions cognitives, et plus particulièrement de la mémoire.

2 types de lésions sont en cause :

  • La protéine bêta-amyloïde est naturellement présente dans le cerveau. Au cours de la maladie d’Alzheimer, elle s’accumule en dehors des neurones et forme des amas toxiques pour les cellules nerveuses, appelés plaques amyloïdes ou plaques séniles ;
  • La protéine Tau est présente naturellement dans l’organisme comme constituant du squelette cellulaire. Or, dans la maladie d’Alzheimer, elle est modifiée et provoque une déstructuration des cellules nerveuses et engendre ce que l’on appelle la dégénérescence neurofibrillaire à l’origine de la mort des neurones.

Pour le moment, uniquement 2 facteurs de risque ont été identifiés pour cette maladie : l’âge et les prédispositions génétiques. D’autres sont cependant à l’étude dont la sédentarité, les microtraumatismes crâniens ou encore les anesthésies répétées.

À savoir ! Certaines études ont mis en évidence des facteurs protecteurs, l’un d’entre eux par exemple : la pratique d’une activité physique.

Quels symptômes ?

Les premiers signes de la maladie étant minimes, ils peuvent passer inaperçus. Ce n’est qu’après plusieurs mois voire années d’évolution qu’ils sont généralement détectés. Par ailleurs, l’apparition des premiers symptômes est souvent plus tardive chez les individus ayant un niveau intellectuel plus élevé ou ayant des liens sociaux riches (en raison d’une stimulation cérébrale plus importante).

La perte de mémoire récente est le symptôme le plus évocateur et le plus rapporté dans la maladie d’Alzheimer. Cependant, d’autres signes peuvent alerter, par exemple des difficultés dans la réalisation d’action de la vie courante (faire ses courses, préparer un repas, remplir un chèque, etc.) ou encore une désorientation spatio-temporelle (se perdre dans un lieu pourtant connu, ne plus se repérer dans les jours de la semaine).

D’autres signes peuvent être associés :

  • Aphasie (difficulté à trouver ses mots) ;
  • Altération de l’écriture ;
  • Apraxie (difficulté de mouvements) ;
  • Difficultés à reconnaître certains objets ou comprendre certaines situations ;
  • Troubles de l’humeur (anxiété, irritabilité, agitation) ;
  • Insomnies ;
  • Difficultés à se projeter ou à faire des projets et à structurer ses pensées.

L’ensemble de ces troubles est cognitif et ils s’aggravent avec le temps. A noter que la maladie ne progresse pas à la même vitesse chez tous les patients. La durée moyenne d’évolution de la maladie d’Alzheimer est d’environ 10 ans.

Diagnostic et traitement de la maladie d’Alzheimer

Quel diagnostic ?

En cas de suspicion de la maladie d’Alzheimer, le premier diagnostic repose sur des tests des fonctions cognitives et neuropsychologiques effectués lors d’une consultation avec le médecin traitant. Le test utilisé est le MMSE (Mini Mental State Examination). L’objectif est d’écarter toute autre cause sous-jacente, et d’évaluer la nature et la sévérité des atteintes. A noter que les résultats du test ne suffisent pas à diagnostiquer la maladie. Ils doivent être mis en corrélation avec l’âge, le niveau socio-culturel, l’activité professionnelle et l’état affectif du patient.

image d'un médecin qui tient dans ses mains le scanner d'un cerveau

Pour confirmer le diagnostic, le médecin traitant redirige le patient vers un médecin spécialisé. Une consultation mémoire permet d’évaluer plus précisément la mémoire, le déclin cognitif et son retentissement sur la vie du patient. Divers examens sont pratiqués :

  • Examens sanguins ;
  • Examens de certains marqueurs biologiques de la maladie qui peuvent être recherchés dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), prélevé par ponction lombaire ;
  • IRM qui peut permettre d’observer les anomalies cérébrales liées à la maladie y compris à un stade précoce.

Le médecin spécialiste élimine les autres causes potentielles de troubles de la mémoire comme l’hypothyroïdie, une carence en vitamine B12 et B9, les démences liées à un diabète ou une hypertension, une tumeur cérébrale, etc.

Quel traitement ?

La maladie d’Alzheimer nécessite une prise en charge multidisciplinaire dont les modalités dépendent du stade de la pathologie. Différents professionnels de santé peuvent intervenir : neurologue, gériatre, psychiatre, kinésithérapeute, infirmier, etc. La prise en charge doit être la plus précoce possible pour maintenir le plus longtemps possible l’autonomie du patient.

Les traitements médicamenteux

Aucun médicament à ce jour ne peut guérir un patient atteint de la maladie d’Alzheimer, cependant ils peuvent ralentir son évolution et réduire certains symptômes de la maladie.

On distingue 2 traitements :

  • Les inhibiteurs de la cholinestérase (rivastigmine, galantamine, donepezil) ;
  • Un antiglutamate (memantine).

Ces médicaments permettent de réduire les trous de mémoire, oublis de mots ou les difficultés à retrouver le nom des personnes, mais peuvent engendrer d’un autre côté des troubles digestifs, des chutes et des troubles psychiatriques. A cause de leurs effets indésirables et de leur faible efficacité, la HAS (Haute Autorité de Santé) les a retirés de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. En effet, celle-ci ne repose plus que sur des mesures non médicamenteuses. Depuis début août 2018, ces traitements ne sont par conséquent plus remboursés par la sécurité sociale.

Les traitements non médicamenteux

Ils comprennent la kinésithérapie, l’orthophonie, l’ergothérapie, etc. Ce type de traitement permet de conserver au maximum l’autonomie du patient et de retarder les complications liées à la maladie.

Le suivi du patient est assuré par le médecin traitant de manière régulière, il comprend :

  • Une surveillance médicale avec un ajustement du traitement quand nécessaire ;
  • Une évaluation des risques liés à l’environnement du patient (par exemple des sanitaires inadaptés) ;
  • Une évaluation sociale ;
  • Un ajustement des aides ;
  • Une information des aidants sur les associations patients et structures spécialisées disponibles : les Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer (MAIA), les structures de répit accueillant les malades pour une durée limitée (permettant aux aidants de se reposer), les Unités d’Hébergements Renforcés (pour les patients ayant des troubles sévères), les Services Polyvalents d’Aide et de Soins à Domicile (SPSAD), les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), les Pôles d’Activité et de Soins Adaptés (PASA).

Le médecin doit réévaluer régulièrement le projet de vie du patient afin d’adapter les soins et aides.

Charline D., Pharmacienne

Sources
– Alzheimer (maladie d’). inserm.fr. Consulté en mai 2021.

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