Maladie de Parkinson


Rédigé par Charline D. et publié le 5 juillet 2021

maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative d’origine encore inconnue, et caractérisée par la dégénérescence de certains neurones. Elle affecte surtout les plus âgés. La maladie concerne environ 1% des individus âgés de plus de 65 ans. Elle est rare avant l’âge de 45 ans. En France, entre 100 000 et 120 000 personnes en sont atteintes.

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Maladie de Parkinson

Définition et symptômes de la Maladie de Parkinson

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?

En termes de fréquence, la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative après celle d’Alzheimer. Cette pathologie représente une cause importante de handicap chez la personne âgée. C’est un enjeu majeur de santé publique.

La maladie de Parkinson est chronique, c’est-à-dire qu’elle évolue sur plusieurs années. Elle est due à la dégénérescence progressive et irréversible des neurones (cellules nerveuses) à dopamine dans certaines zones du cerveau.

La dopamine est un messager chimique permettant aux neurones de communiquer entre eux. Au cours de la maladie de Parkinson, les neurones produisant la dopamine sont détruits. Le déficit en dopamine induit une altération des mouvements volontaires et automatiques, notamment impliqués dans la posture et la marche. D’autres activités nécessitent de la dopamine : parler, écrire, coordonner les gestes, etc.

A noter ! La destruction des neurones à dopamine a des répercussions sur d’autres neurotransmetteurs, d’où la présence de symptômes non moteurs, et la résistance des symptômes aux médicaments.

L’âge est le principal facteur de risque de la maladie, bien qu’il existe des cas rares de maladie de Parkinson débutant précocement. La génétique est parfois impliquée. Environ 15% des patients ont des antécédents familiaux. Des facteurs environnementaux sont étudiés : exposition à des produits toxiques (certains pesticides, les métaux, etc.) ou consommation de l’eau de puits.

Quels symptômes ?

Lorsqu’il ne reste qu’entre 50 et 60% de dopamine dans le cerveau, les symptômes moteurs de la maladie se manifestent dont la rigidité, l’akinésie ou difficulté de mouvement, la bradykinésie ou lenteur des mouvements, les tremblements au repos et l’instabilité posturale.

tremblements

Les tremblements au repos sont présents uniquement au repos et disparaissent lors d’un mouvement :

  • Ils sont lents ;
  • Ils affectent volontiers les membres, les lèvres ou le menton ;
  • Ils sont aggravés par les émotions ou un effort de concentration mentale ;
  • Ils sont asymétriques ou unilatéraux.

A noter ! Ces tremblements sont absents chez près d’un tiers des patients parkinsoniens. Ils ne sont pas forcément la signature de la maladie puisque d’autres causes (notamment médicamenteuses) peuvent les provoquer.

La rigidité musculaire est, en revanche, caractéristique de la maladie de Parkinson. Elle concerne essentiellement les membres et le cou. Les mouvements sont moins fluides et ils sont réalisés par à-coups. La marche est impactée : les bras ne se balancent plus le long du corps et l’équilibre est altéré. Des douleurs en lien avec la rigidité des muscles du cou sont parfois présentes.

Le ralentissement des mouvements ou bradykinésie est l’un élément caractéristique de la maladie de Parkinson. Les mouvements sont plus difficiles à initier, ils se font plus rares : la marche est lente avec des petits pas, le visage reste impassible, le clignement des yeux diminue. La bradykinésie est généralement révélée par une gêne à l’écriture (réduction de la taille des lettres), ou par des difficultés dans les gestes du quotidien comme se raser, boutonner sa chemise ou nouer ses lacets. Les mouvements sont parfois temporairement impossibles (akinésie) à réaliser avec une immobilité brève et soudaine.

A stade plus avancé de la maladie, les troubles de la coordination motrice sont responsables :

  • D’une modification de l’élocution, le patient parle avec un débit plus important, de manière saccadée avec une voix plus basse ;
  • Des troubles de l’écriture, on parle de micrographie pour désigner la diminution de la taille des caractères ;
  • Des difficultés de déglutition ;
  • Des troubles de l’équilibre avec des chutes plus fréquentes.

D’autres symptômes non moteurs peuvent être associés comme la dépression, l’anxiété ou des troubles du sommeil.

L’évolution de la maladie de Parkinson est variable d’un patient à un autre. Elle est directement liée à l’ampleur de la dégénérescence et sa localisation dans le cerveau.

En général, une période longue, plusieurs mois à une 30aine d’années selon les patients, s’écoule pendant laquelle les médicaments sont efficaces sur les symptômes. On parle de « lune de miel », elle dure entre 6 et 8 ans.

Dans un second temps surviennent les complications, à savoir les fluctuations motrices (apparitions de dyskinésie et perte de sensibilité au traitement). La phase de déclin (ou terminale) de la maladie se manifeste par des troubles de la marche et de la posture, des pertes d’équilibre et une démence.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Le diagnostic est essentiellement basé sur la présence chez le patient des 3 signes cliniques suivants :

  • Les tremblements au repos ;
  • La rigidité musculaire ;
  • Le ralentissement des mouvements.

La confirmation du diagnostic est apportée par réponse aux traitements antiparkinsoniens. L’initiation d’un tel traitement n’est effectuée que sous la responsabilité d’un médecin neurologue et lorsque les symptômes du patient sont suffisamment invalidants pour justifier un traitement.

Quel traitement ?

Pour l’instant, il n’existe aucun traitement capable de guérir la maladie de Parkinson. Les médicaments disponibles visent à réduire et soulager les symptômes. L’objectif des traitements est de pallier au manque en dopamine dans le cerveau :

  • Soit en administrant un précurseur de la dopamine (transformé ensuite en dopamine dans le cerveau) ;
  • Soit en administrant une substance imitant la dopamine (appelé un agoniste de la dopamine) ;
  • Soit en administrant une substance permettant d’empêcher la dégradation de la dopamine encore présente dans le cerveau ou de son précurseur.

dopamine

A savoir ! La dopamine ne peut pas être administrée telle quel dans l’organisme, elle ne passe au travers des différentes barrières physiologiques. Seule une infime quantité parvient jusqu’au cerveau. Pour avoir une quantité suffisante dans le cerveau, il faudrait donc administrer des doses très importantes responsables de beaucoup d’effets indésirables.

La lévodopa, ou L-dopa, est le précurseur de la dopamine, elle est transformée en dopamine une fois dans le cerveau. Elle représente le traitement de référence de la maladie de Parkinson. Cependant, en raison de sa tendance à provoquer assez rapidement (quelques années) des mouvements involontaires (ou dyskinésies également appelées fluctuations motrices), elle reste utilisée en seconde intention lorsque le patient a plus de 70 ans, que les précédents traitements ne sont plus efficaces ou sont mal tolérés. Lorsqu’elle est prescrite, la mise en place du traitement est progressive avec des doses croissantes.

Les effets secondaires les plus fréquents sont des nausées et vomissements en début de traitement, des vertiges au lever, des hallucinations ou une somnolence.

Les agonistes dopaminergiques permettent de mimer l’effet de la dopamine. Ils provoquent moins de dyskinésies, en revanche, ils sont à l’origine de plus d’effets secondaires comme des nausées, vomissements, somnolence, vertiges au lever et hallucinations. A fortes doses, ils peuvent provoquer chez certains patients, des troubles plus importants : fluctuations de l’humeur, hyperactivité sexuelle ou alimentaire.

Généralement, ils sont prescrits soit seuls chez les patients jeunes au début de la maladie, soit en association avec la lévodopa afin de diminuer les doses de celle-ci ou lorsque des dyskinésies commencent à apparaître.

Plusieurs voies d’administration pour les agonistes dopaminergiques existent : en comprimés ou gélules en plusieurs prises dans la journée ou à libération prolongée en une prise unique ; par injection sous-cutanée (apomorphine) ; en patch à remplacer tous les jours (rotigotine).

Les inhibiteurs de la dégradation de la lévodopa sont utiles pour maintenir la concentration en lévodopa et en dopamine dans le cerveau. Ils sont de 2 types :

  • Inhibiteurs de la COMT ;
  • Inhibiteurs de la MAO-B.

Ces médicaments sont utilisés soit au début de la maladie lorsque les symptômes sont peu gênants soit plus tard en association avec la lévodopa.

Ces médicaments peuvent engendrer divers effets indésirables : diarrhée et mouvements involontaires pour les inhibiteurs de la COMT, et confusion pour les inhibiteurs de la MAO-B.

Les médicaments anticholinergiques bloque un autre neurotransmetteur, l’acétylcholine, dont l’action vient à l’encontre de celle de la dopamine. Parmi leurs effets indésirables :  une rétention urinaire, un glaucome et de la confusion d’où leur moindre utilisation.

L’amantadine (Mantadix) dont le mécanisme n’est pas bien connu est parfois prescrite pour les dyskinésies.

La stimulation cérébrale profonde est une technique récente qui consiste en l’implantation de 2 électrodes au niveau de certaines zones du cerveau. Elles sont reliées en sous-cutanés à 2 stimulateurs électriques implantés au niveau des clavicules. Ces derniers envoient des impulsions électriques permettant de corriger les effets du manque en dopamine et de diminuer les symptômes de la maladie. Cette intervention dure 10 heures et elle est réservée à une petite partie des patients (10 à 15%) selon des critères très stricts : moins de 70 ans, forme typique de la maladie, amélioration d’au moins 50% des symptômes sous lévodopa, etc.

Le choix du traitement dépend avant tout de l’âge du patient. Avant 70 ans et en l’absence de symptômes avancés, ce sont les agonistes dopaminergiques qui sont prescrits. Lorsque ces derniers sont mal tolérés, les doses sont diminuées en ajoutant de la lévodopa. Si l’intolérance persiste, la lévodopa est utilisée seule.

Publié le 2 mai 2017. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 5 juillet 2021.

Sources
– Maladie de Parkinson. ameli.fr. Consulté le 5 juillet 2021.

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