Insuffisance veineuse


Rédigé par Charline D. et publié le 4 octobre 2021

L’insuffisance veineuse des membres inférieurs est une affection extrêmement fréquente dans la population. Environ 18 millions de Français sont concernés. L’insuffisance veineuse se présente surtout sous forme de varices. Le diagnostic est d’abord clinique, puis confirmé pat un examen écho-doppler des veines. La prise en charge d’une insuffisance veineuse repose souvent sur le port d’une contention élastique. Parfois, la sclérose ou la chirurgie sont nécessaires.

Insuffisance veineuse

Définition et symptômes d’une insuffisance veineuse

Qu’est-ce que l’insuffisance veineuse ?

L’insuffisance veineuse est liée à un mauvais retour veineux. En effet, le sang qui circule au niveau des veines des jambes peine à rejoindre le cœur. L’insuffisance veineuse est le résultat d’une perte d’élasticité et de tonicité des veines, généralement associé à un dysfonctionnement des valves anti-reflux localisées sur la paroi veineuse.

Au cours du vieillissement des vaisseaux :

  • La qualité des fibres collagène contenues dans les parois d’une veine sont modifiées et l’élastine est diminuée ;
  • La quantité de cellules musculaires capables de contracter la paroi de la veine est diminué.

Ainsi, en cas d’insuffisance veineuse, le sang stagne dans les veines des jambes en position debout, au lieu de lutter contre la pesanteur et remonter au cœur.

La manifestation la plus répandue d’insuffisance veineuse est la varice. Une varice est une dilatation à caractère permanent d’une veine superficielle.
C’est un état pathologique. Les varices sont classées selon leur taille. Les varices que l’on trouve au niveau des membres inférieurs sont les plus fréquentes.  Cependant, on peut également en trouver au niveau du scrotum (appelées varicocèles), de la vulve, et du rectum (hémorroïdes).

Une veine variqueuse se traduit par une dilatation anormale de la veine. Celle-ci est due à une anomalie au niveau de la paroi veineuse. Chaque zone dilatée est une poche où le sang s’accumule et stagne.
La paroi de la veine variqueuse est fragilisée, lorsqu’elle est trop fine, il existe un risque de rupture.

Insuffisance veineuse

Sans prise en charge, le sang qui stagne dans les membres inférieurs entraîne un phénomène d’auto-aggravation. Cette stagnation va aggraver l’incontinence valvulaire et encore diminuer la capacité du sang à rejoindre le cœur. Sur le long terme de graves complications peuvent en découler : embolie pulmonaire, phlébite (ou thrombose veineuse).

Plusieurs situations sont plus à risque de développer une insuffisance veineuse :

  • Surpoids. En effet, ce sont les membres inférieurs qui supportent le poids du corps. En cas d’excès de poids, ils subissent donc une pression quotidienne plus importante ;
  • Sédentarité. La pratique d’une activité physique régulière permet d’entretenir les performances du cœur et améliore la circulation sanguine. Elle permet aussi d’augmenter la puissance musculaire, ce qui est bénéfique pour le retour sanguin ;
  • Hérédité. Un individu ayant des parents souffrant d’insuffisance veineuse présente un risque plus important de développer également. Cette affection serait héréditaire dans près de 80% des cas ;
  • Tabagisme. Le tabac affecte la tonicité des veines ;
  • Grossesse. Une première grossesse augmente de 23% le risque de varices. Au fur et à mesure de la grossesse, l’utérus comprime les veines et rendre le retour veineux plus difficile ;
  • Activité professionnelle. Certains métiers imposent la position debout prolongée (coiffeur, cuisinier, serveur, etc.) ce qui augmente le risque d’insuffisance veineuse. A noter que la position assise prolongée n’est pas plus bénéfique puisqu’elle entraîne une dilatation des veines ;
  • Voyages en avion lorsqu’ils sont de longues durées.

Quels symptômes ?

L’insuffisance veineuse peut se traduire par divers symptômes :

  • Sensation de lourdeur dans les jambes, essentiellement en fin de journée ;
  • Fourmillements ou nécessité de bouger les jambes ;
  • Crampes musculaires dans la nuit ;
  • Gonflement des mollets, chevilles et pieds, souvent en cas de fortes chaleurs ;
  • Présence de petites varicosités ou varices au niveau des jambes. Les varices présentent un risque de rupture. Elle peut survenir à deux occasions :
    • soit lesvarices sont agressées à la surface de la peau par un objet extérieur. Il survient alors une plaie qui va saigner avec un risque hémorragique ;
    • soit lesveines sont rompues sous la peau par un effet de cisaillement lors d’efforts et il se produira une ecchymose, voire un hématome local.
  • Eczéma sur les varices, à l’origine de démangeaisons ;
  • Ulcères variqueux (plaies chroniques).

Diagnostic et traitement d’une insuffisance veineuse

Quel diagnostic ?

Le diagnostic de l’insuffisance veineuse est clinique dans un premier temps. Lors de la consultation médicale, le médecin évalue l’importance de l’affection lorsque le patient est en position assise et couchée.

Le diagnostic est confirmé par un écho-doppler veineux. Celui-ci est utile pour mesurer l’étendue de l’insuffisance, dans le but de proposer le traitement le plus adapté.

Quel traitement ?

La prise en charge de l’insuffisance veineuse est avant tout préventive. Elle repose notamment sur la limitation des facteurs favorisants comme le tabac ou la sédentarité, et le port de bas de contention dans certaines situations (au travail, en avion, lors d’une grossesse).

Lorsque des symptômes existent, la prise en charge de l’insuffisance veineuse comprend :

  • La contention veineuse. Elle peut être prescrite sous forme de bas, chaussettes, collants ou bandes de contention. Il existe aussi plusieurs forces de compression (classe 1, 2 ou 3). Elle permet d’aider le retour veineux et diminue les oedèmes. Pour être efficace, elle implique un port régulier. La sécurité sociale rembourse selon un tarif de référence ;
  • Un traitement médicamenteux. Ce sont les veino-toniques. Ils peuvent être utilisés en complément de la contention ou lorsque le port de la contention est plus difficile (période de fortes chaleurs par exemple). Aucune étude scientifique n’a démontré son efficacité. Les veino-toniques ne sont pas remboursés par la sécurité sociale ;
  • La sclérothérapie. Cette technique repose sur l’injection d’un produit sclérosant dans la varice. Elle n’est recommandée que sur les petites varices.
  • La chirurgie (radiofréquence ou laser) qui consiste à retirer les segments de veines superficielles atteintes. Les deux interventions sont réalisées sous guidage échographique. Quelques complications peuvent survenir : douleurs, hématome, brûlure thermique, pigmentation cutanée, thrombose.

Certaines mesures hygiéno-diététiques permettent de préserver le capital veineux des jambes comme :

  • Pratiquer une activité physique afin de stimuler le retour veineux. Dans la vie quotidienne, il faut autant que possible favoriser la marche, par exemple, en allant travailler à pied, en prenant les escaliers, en se garant plus loin, effectuer quelques mouvements de pédalage avant de se coucher, etc. ;
  • Adopter les bonnes postures pour favoriser la circulation du sang. Il vaut, par exemple, mieux éviter de croiser les jambes en position assise ou couchée. En cas de travail assis ou debout prolongé, il est recommandé de prendre des pauses pour marcher un peu. Assis, il est possible de pratiquer des extensions de cheville. Debout, il faut se mettre sur la pointe des pieds régulièrement.
  • Éviter la chaleur, par exemple les bains trop chauds, l’épilation à la cire chaude, le sauna ou hammam, les expositions solaires.
  • Fuir les vêtements serrés, les gaines et les ceintures, ou tout autre vêtement qui comprime le mollet.
  • Limiter la prise de poids ;
  • Prendre ses précautions lors d’un voyage en avion.

Publié le 6 août 2014. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 4 octobre 2021.

Sources
– Insuffisance veineuse : les situations à risque. La fédération française de cardiologie. fedecardio.org.
– Varices. ameli.fr.

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