Varice


Rédigé par Charline D. et publié le 3 mai 2021

varices aux jambes

Une varice correspond à une dilatation anormale et permanente d’une veine superficielle au niveau des jambes. Plusieurs facteurs (héréditaires ou liés aux habitudes de vie) sont connus pour les favoriser. La prise en charge repose essentiellement sur la prévention des complications.

Définition et symptômes de la varice

Qu’est-ce qu’une varice ?

Une varice est une dilatation d’une veine du réseau veineux superficiel des membres inférieurs. La veine se déforme et prend un aspect tortueux visible sous la peau.

Au niveau des membres inférieurs, le réseau veineux est constitué :

  • D’un réseau profond qui transporte 90% du sang veineux. Les dilatations affectant les veines profondes ne sont pas des varices, mais des anévrismes ;
  • D’un réseau superficiel qui transporte les 10% restant. C’est ce dernier qui est concerné par les varices, et plus particulièrement les veines saphènes (externe et interne).

schéma sur les différents types de varices

Le plus souvent, les varices sont localisées sur la jambe, mais elles peuvent aussi être visibles sur la cuisse et jusqu’à l’aine. Une varice n’est jamais « naturelle ». C’est une conséquence d’une maladie affectant la paroi veineuse. C’est la maladie veineuse chronique. Ce n’est donc pas un vieillissement accéléré de la veine, les mécanismes impliqués sont différents.

A noter que le caractère permanent des varices est caractéristique. Si ce n’est pas le cas, on parle alors d’ectasies qui sont des dilatations temporaires et physiologiques des veines. Ces dernières surviennent notamment lors de la grossesse, et disparaissent une fois celle-ci terminée.

schéma varice, veines

Une veine variqueuse se manifeste par une dilatation anormale et persistante de la veine. Cette dilatation, permanente, est causée par une anomalie de la paroi veineuse. Chaque dilatation est assimilée à une poche dans laquelle le sang s’accumule et stagne. Or, cette stase sanguine (stagnation du sang dans les veines) contribue à la dégradation de la paroi des varices. En effet, le sang stagnant et mal oxygéné contient des toxines qui peuvent altérer la paroi des vaisseaux. Cette dernière est fragilisée et peut devenir très fine avec un risque de rupture. Cette stagnation de sang peut aussi provoquer l’apparition de caillots (ou thrombus) et entraîner une thrombose veineuse superficielle.

anatomie

Les symptômes de la varice

Le préjudice d’une varice est essentiellement esthétique. Les varices sont généralement visibles. Elles sont de couleur variable, le plus souvent couleur chair, parfois bleues (pâle à très sombre, presque noir).

Une veine peut être douloureuse à la pression ou spontanément (la douleur est appelée phlébalgie), une varice également.

Si elle ne se déprime pas lorsqu’on appuie dessus et qu’elle est très sensible, il est possible qu’elle soit bouchée par un caillot sanguin. C’est une thrombose veineuse superficielle, en général peu grave mais qui nécessite une prise en charge par un angiologue.

Si elle se déprime bien lorsqu’on appuie dessus mais qu’elle est sensible, il s’agit probablement de ce que l’on appelle une phlébalgie (ou douleur veineuse). Cette douleur est généralement due à la pression exercée par le sang stagnant dans la varice, au niveau de la paroi veineuse distendue.

schéma de la varice

Ce ne sont pas à proprement parler les varices qui sont responsables de lourdeur dans les jambes, mais l’insuffisance veineuse sous-jacente, dont la varice n’est que «la partie émergée de l’iceberg ».

Des démangeaisons peuvent être associées aux varices. Elles seraient secondaires à l’accumulation cutanée de substances provoquant le grattage et issue du sang stagnant. Parfois très fortes, elles peuvent conduire à des lésions cutanées, voire à des saignements provoqués par des lésions variqueuses, lorsque les varices présentent une paroi très fine et fragile.

Diagnostic et traitement de la varice

Quel diagnostic ?

La présence de varices doit systématiquement conduire à une consultation avec médecin spécialisé dans la prise en charge de la maladie veineuse superficielle. Certains médecins sont formés sur la pathologie : les angiologues (ou angéiologues), phlébologues et médecins vasculaires. Ils sont équipés de l’appareillage nécessaire à l’exploration du réseau veineux (échographe-Doppler).

Par définition le diagnostic de varice est visuel. L’étape clinique est essentielle. L’établissement du diagnostic implique l’observation des lésions, la palpation et la réalisation d’une échographie-Doppler vasculaire.

Un écho-doppler fonctionne sur la base d’émission et de réception d’ultrasons par une sonde. Cet examen est totalement indolore par le malade.

Deux appareils à ultrasons sont en fait couplés dans une même machine :

  • La réflexion des ultrasons sur les différentes couches de la peau, analysée pour en reconstruire une image : c’est l’échographie, qui fonctionne sur le même principe que l’étude des couches géologiques du sol.
  • La réflexion des ultrasons sur les globules rouges en mouvement qui permet de déterminer leur vitesse : c’est le Doppler, qui fonctionne sur le même principe que les radars mesurant la vitesse des automobiles.

L’échographie couplée au Doppler est le seul examen permettant de localiser précisément la veine malade responsable des varices.

Une fois le diagnostic établi, le médecin estime la sévérité de la maladie. Cette dernière n’est pas basée sur la taille des varices, mais sur leur cause : insuffisance veineuse légère, modérée ou sévère.

types d'insuffisance veineuse

On distingue donc :

  • L’insuffisance veineuse légère. Les varices ne sont pas encore visibles à ce stade. Seules des télangiectasies (petits vaisseaux dilatés) peuvent être présentes ;
  • L’insuffisance veineuse modérée.
  • L’insuffisance veineuse sévère, ce stade est caractérisé par la présence de varices associée à une altération importante de la peau.

Quel traitement ?

Les mesures hygiéno-diététiques

Quel que soit le stade de la maladie, les mesure d’hygiène veineuse sont indispensables. Leur rôle est multiple :

  • Soulager les jambes de l’effet de la gravité ;
  • Faciliter le drainage du système veineux vers le cœur ;
  • Favoriser le retour veineux ;
  • Protéger le système veineux des agressions ;
  • Éviter autant que possible les facteurs de risque veineux.

Plusieurs mesures simples peuvent être adoptées.

Les varices ne doivent pas être exposées au soleil. La protection repose sur l’application d’un écran solaire.

La surélévation des pieds du lit, la surélévation des jambes au repos et l’éviction des attitudes néfastes (comme les jambes trop repliées sous le corps ou placées l’une sur l’autre en position assise) permettent de diminuer la pression dans les membres inférieurs et donc une réduction de la tension exercée sur les parois des varices.

Les chaussures et les vêtements ont également leur importance.

Les chaussures doivent avoir un talon le plus petit possible. En effet, le déroulement du pas propulse le sang vers le haut du corps par appui sur la « pompe veineuse » au niveau du talon. Ainsi, en diminuant la stase veineuse, les varices sont soulagées. Plus le talon de la chaussure est faible, plus la propulsion du sang est importante, et donc plus les varices sont soulagées.

chaussures pour éviter la varice

Le port de vêtement larges et non serrés, évite les compressions veineuses superficielles et donc l’effet de stase qui pourrait en écouler.

Les massages des jambes sont recommandés pour soulager l’insuffisance veineuse. Il doit être effectué des chevilles vers le haut des jambes. Il doit être doux. Attention cependant à ne masser pas directement les varices qui sont souvent sensibles.

La compression

La compression est un point essentiel de la prise en charge de l’insuffisance veineuse chronique superficielle. Pour les varices, son rôle serait de réduire la dilatation par un effet de pression exercée sur la varice. Cela éviterait la stagnation de sang.

La compression médicale est classée en fonction de la pression qu’elle exerce sur la jambe : de la classe 1 pour les moins fortes à la classe 4 pour les plus fortes.

varice - compression médicale

Le port des bas ou collants de maintien peut être freiné par un certain inconfort ou la difficulté d’enfilage pour les personnes handicapées.

Dans tous les cas, la présence de varices nécessite une compression médicale.

Veinotoniques

Les veinotoniques sont aussi appelés phlébotropes ou veinoactifs. Ils sont efficaces dans les douleurs liées à l’insuffisance veineuse chronique superficielle.

Ils permettent un renforcement de la paroi veineuse. Les veinotoniques ne préviennent pas de l’évolution défavorable de la maladie variqueuse.

A noter ! de manière générale, Les médicaments ont un intérêt limité pour le traitement des varices.

La sclérothérapie

Les varices sont visibles et par conséquent accessibles à un traitement par sclérothérapie. Ce traitement repose sur l’injection d’un produit sclérosant (liquide ou mousse) au niveau de la varice.

Au contact du produit, la veine se spasme (se contracte) sous l’effet du produit.

La sclérothérapie est généralement pratiquée par un phlébologue. Plusieurs séances sont souvent nécessaires. Elles durent généralement environ 30 minutes chacune.

Elles sont espacées de 15 à 30 jours en fonction de la technique utilisée : sur varices visibles ou sous échoguidage.

Le traitement endovasculaire

L’objectif du traitement est l’occlusion de la veine par l’application d’une source de chaleur (radiofréquence ou laser).

La chirurgie

On distingue deux types de chirurgie : la chirurgie d’éveinage et la chirurgie par phlébectomie.

  • La chirurgie d’éveinage : La chirurgie d’éveinage est aussi appelée stripping, elle est appliquée aux grandes et petites saphènes. L’objectif est de retirer la veine malade. Elle peut aussi se faire par une sonde froide, on parle alors de cryo-éveinage.
  • La chirurgie par phlébectomie : Ce type de chirurgie est généralement réalisée pour des veines collatérales des veines grandes et petites saphènes. Cette intervention consiste à pratiquer une petite incision (1 à 2mm de large) tous les quelques centimètres en regard de la veine variqueuse afin de la crocheter et de la couper en petits morceaux ensuite extirpés. C’est une technique longue, minutieuse mais très efficace.

Publié le 13 avril 2015. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 3 mai 2021.

Sources
– Varices. ameli.fr. Consulté le 19 avril 2021

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