L’arthrose de la hanche, aussi appelée coxarthrose, est une affection chronique. Potentiellement handicapante, elle correspond à une usure voire une destruction des cartilages de l’articulation coxo-fémorale (reliant le bassin au fémur).
Définition et symptômes de l’arthrose de la hanche
Qu’est-ce que l’arthrose ?
Une articulation est composée de deux extrémités osseuses recouvertes de cartilage. Ce dernier permet aux deux os de glisser l’un par rapport à l’autre lors d’un mouvement. L’articulation est entourée d’une enveloppe, appelée capsule, tapissée à l’intérieur par la membrane synoviale. Le rôle de cette membrane est de produire un liquide permettant de lubrifier l’articulation et de nourrir le cartilage.
L’arthrose, volontiers appelée rhumatisme, désigne le processus d’usure d’une articulation lors du vieillissement. En effet, les cartilages présents dans les articulations chargés d’assurer la protection de la surface osseuse, perdent peu à peu de leur souplesse. Ainsi, leur capacité d’amortissement diminue et ils se fissurent sous les contraintes liées aux mouvements.
À savoir ! Les formes d’arthrose les plus fréquentes sont : l’arthrose cervicale, lombaire, de la hanche, du genou ainsi que des pieds ou des mains.
L’arthrose représente l’une des causes majeures de perte d’autonomie chez les plus âgés. On estime que 3% de la population des moins de 45 ans souffrirait d’arthrose contre 65% après 65 ans et 80% au-delà de 80 ans. Bien que le processus naturel de vieillissement des cartilages favorise l’apparition de l’arthrose, il est important de noter qu’il ne suffit cependant pas, à lui seul, pour provoquer la maladie.
À savoir ! Il ne faut pas confondre arthrose et ostéoporose qui sont deux maladies bien distinctes. L’ostéoporose est une atteinte du squelette caractérisée par une perte de la densité osseuse. La conséquence de cette maladie est la survenue fréquente de fractures. Tandis que l’arthrose affecte l’articulation, ce qui en diminue la mobilité et provoque des douleurs.
Qu’est-ce que l’arthrose de la hanche ?
L’arthrose de la hanche ou coxarthrose désigne une détérioration du cartilage articulaire au niveau de l’articulation située entre la cuisse et le bassin. Ce type d’arthrose est très invalidant puisqu’il affecte une articulation majeure pour porter le poids du corps. Ainsi, l’atteinte de cette dernière peut engendrer une importante gêne à la marche.
À savoir ! La coxarthrose est 3 fois moins fréquente que l’arthrose du genou. L’arthrose de la hanche représente 10% des arthroses.
L’affection est chronique. Elle peut évoluer lentement, sur plus de 10 ans, ou devenir d’emblée invalidante. Environ deux tiers des arthroses de la hanche sont dites primitives et se développent après 60 ans. Un tiers d’entre elles serait secondaire et surviendrait plus tôt.
La maladie débute par une dégénérescence du cartilage. Elle évolue ensuite vers l’atteinte de toute l’articulation, notamment l’os situé en dessous du cartilage protecteur.
L’arthrose est déclenchée par un excès de pression sur le cartilage aboutissant à sa rupture. Des morceaux de cartilage se détachent tels des grains de sable dans la cavité articulaire. A ce moment-là, la membrane synoviale (enveloppe protégeant l’articulation) est inflammatoire. En réponse à l’excès de pression, l’os prolifère : on parle d’ostéophytose. C’est l’inflammation de l’articulation qui est à l’origine des douleurs et non l’atteinte du cartilage.
L’arthrose de la hanche peut être :
- Primitive, autrement dit sans cause anatomique ou traumatique ;
- Secondaire, suite à une malformation ou une maladie.
L’arthrose primitive de la hanche
Elle peut être favorisée par :
- Le surpoids ou l’obésité;
- Une surcharge sur les articulations par le port fréquent de charges lourdes ;
- L’âge : elle est plus fréquente après 60 ans ;
- Les antécédents familiaux d’arthrose ;
- Le sexe : l’arthrose touche plus souvent les femmes, particulièrement après la ménopause.
L’arthrose secondaire de la hanche
Les facteurs qui la favorisent sont :
- Les anomalies anatomiques, par exemple en cas d’inégalité de la longueur des jambes ou d’une luxation de la hanche ;
- Les atteintes osseuses, notamment en cas d’antécédent de fracture de la hanche ;
- Les lésions ligamentaires de l’articulation ;
- Les maladies métaboliques, inflammatoires ou infectieuses.
Quels sont les symptômes associés ?
La douleur est le symptôme qui doit alerter et orienter vers une arthrose de la hanche. Elle est d’apparition progressive. Généralement, la douleur est localisée au niveau du pli de l’aine et irradie vers l’avant ou l’intérieur de la cuisse. Elle peut aussi se manifester au niveau de la fesse en irradiant vers le derrière de la cuisse. Plus rarement, on constate une douleur du genou ou au niveau de l’arrière de la cuisse uniquement.
La douleur provoquée par l’arthrose de la hanche augmente lorsque le patient réalise un effort, une marche ou la montée/descente des escaliers. A l’inverse, elle s’estompe au repos. Sauf stade avancé, la douleur ne réveille pas la personne la nuit. En revanche, le matin, une sensation de raideur dans l’articulation peut être ressentie, nécessitant un temps de déverrouillage. Enfin, une boiterie lors de la marche peut s’installer au cours du temps.
À savoir ! L’arthrose n’est pas toujours responsable de douleurs. En effet, les médecins parlent de dissociation « radio-clinique » pour une arthrose visible sur une radiographie et n’engendrant pas de douleurs.
L’arthrose de la hanche est une pathologie chronique qui évolue par poussées durant lesquelles la douleur est majorée. Ces poussées correspondent à une inflammation passagère de l’articulation.
A un stade plus avancé, la douleur peut gêner la marche et inciter au port d’une canne. La gêne est particulièrement importante dans les mouvements nécessitant une rotation de la hanche. Par exemple, il est plus difficile de mettre ses chaussettes ou ses collants au fur et à mesure que la maladie évolue.
Diagnostic et traitement de l’arthrose de la hanche
Quel est le diagnostic ?
Le médecin traitant réalise un examen clinique. Cependant, il peut demander l’avis d’un spécialiste : le rhumatologue ou le chirurgien orthopédique.
Durant l’examen clinique, le médecin :
- Evalue la gêne ressentie et son impact sur la vie quotidienne ;
- Identifie les mouvements qui déclenchent la douleur ;
- Vérifie le positionnement du bassin et la présence d’une déviation des axes des jambes ;
- Apprécie la mobilité de la hanche.
L’examen clinique est réalisé en position debout, à la marche et en position allongée. Une radiographie des hanches est prescrite pour confirmer le diagnostic.
En principe, aucun autre examen supplémentaire n’est nécessaire pour établir le diagnostic.
Quels sont les traitements disponibles ?
Avant toute chose, il n’existe aucun traitement capable de guérir l’arthrose de la hanche. Tous les traitements disponibles permettent uniquement de ralentir l’évolution de la maladie et soulager la douleur.
Le traitement de la maladie repose sur l’association de diverses mesures :
- Une bonne hygiène de vie, ce qui inclue une activité sportive adaptée et une perte de poids si besoin ;
- Des antalgiques (généralement du paracétamol ou des anti-inflammatoires) pour soulager les douleurs lors des poussées inflammatoires ;
- Le port d’une orthèse ou l’utilisation d’une canne ;
- De la rééducation par kinésithérapie ;
- Des infiltrations de corticoïdes pour la douleur si besoin.
Dans certains cas, lorsque la douleur et son impact sur la qualité de vie du patient sont trop importants, il est possible de recourir à une intervention chirurgicale. Dans la majorité des cas, une prothèse de hanche est mise en place. Un traitement anticoagulant associé au port d’une contention des membres inférieurs est nécessaire durant les 6 semaines suivant la chirurgie. La rééducation doit débuter le plus tôt possible après l’intervention afin de garantir de meilleurs résultats.
Publié le 27 février 2018 par Charline D., Docteur en pharmacie. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie le 3 mai 2022.
– Arthrose et rhumatismes. eurekasante.vidal.fr. Le 15 décembre 2017.