Discopathie


Rédigé par Charline D. et publié le 22 mai 2018

La discopathie ou discopathie dégénérative correspond à un processus d’usure d’un ou plusieurs disques intervertébraux. C’est la pathologie la plus fréquente affectant le rachis. La région lombaire est la plus souvent concernée par l’affection. Les patients qui en souffrent se plaignent de douleurs et de rigidité au niveau de la colonne vertébrale.

Senior avec des maux de dos

Définition de la discopathie

La colonne vertébrale (ou rachis) se compose de 24 vertèbres dont 7 cervicales, 12 dorsales et 5 lombaires. Chacune de ces vertèbres est séparée de la suivante par un « coussin » appelé disque intervertébral qui sert d’amortisseur et permet la mobilité de la colonne. Ce disque est composé de 2 parties (l’une centrale, l’autre périphérique) :

  • Le noyau gélatineux ou nucleus pulposus, au centre, composé à 80% d’eau qui assure l’élasticité du disque et permet sa compression ;
  • L’anneau fibreux, ou annulus, autour du noyau gélatineux est constitué de collagène et de cartilage.

Avec l’âge et les millions de mouvements et ports de charges infligés à la colonne vertébrale, ce disque intervertébral peut vieillir et dégénérer. La maladie se manifeste lentement et progressivement et peut porter sur n’importe quel disque. On peut ainsi parler de discopathie lombaire, dorsale ou cervicale. Lorsque plusieurs disques intervertébraux sont concernés par un processus dégénératif, on parle de discopathie étagée.

L’apparition d’une discopathie dégénérative est principalement liée au vieillissement, mais également aux multiples et importantes sollicitations auxquelles la colonne vertébrale peut être soumise au cours d’une vie comme le port de charges, la marche, la prise de mauvaises postures ou les mouvements répétitifs au niveau du tronc. Jour après jour, le disque se déshydrate progressivement ce qui le rend plus fin et moins souple. On parle de dégénérescence discale. Les disques ne sont plus capables d’absorber les chocs aussi bien qu’auparavant.

Au fil du temps, l’atteinte peut s’étendre à l’anneau fibreux dans lequel on peut voir peu à peu apparaître des déchirures. Le centre du disque peut alors migrer dans l’épaisseur de cet anneau fibreux et être à l’origine de douleurs aiguës ou chroniques. Parfois, le noyau peut se déplacer jusqu’à faire sailli à l’arrière du disque. On peut parler de pré-hernie discale ou de discopathie protrusive.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent favoriser une discopathie :

  • L’âge est le facteur le plus important. Inévitablement, le vieillissement est à l’origine d’un dessèchement du noyau gélatineux et d’un durcissement et amincissement du cartilage ;
  • Certains facteurs génétiques sembleraient avoir un impact ;
  • Certaines pathologies, par exemple les pathologies articulaires ou les hernies discales trop fréquentes ;
  • Le surpoids en raison d’une usure plus importante des disques sous le poids du corps ;
  • Les microtraumatismes et traumatismes de la colonne vertébrale ;
  • Le manque d’exercice physique. Les muscles sont plus faibles et le rachis est par conséquent moins bien soutenu ;
  • L’hygiène de vie, par exemple le tabagisme et une mauvaise alimentation favorisent la déshydratation des disques.

Par conséquent, les personnes les plus susceptibles de souffrir de discopathie sont :

  • Les personnes âgées ;
  • Les personnes en surpoids ;
  • Les individus présentant certaines pathologies ou caractéristiques génétiques ;
  • Les sportifs mobilisant de façon importante leurs dos;
  • Les fumeurs ;
  • Les individus ayant une mauvaise alimentation ;
  • Les personnes dont la profession met le dos à contribution (par exemple les déménageurs ou le BTP) ou impose une position statique prolongée (par exemple, dans les transports ou dans les bureaux).

Symptômes

Une discopathie peut être asymptomatique ou au contraire à l’origine d’intenses douleurs. Les symptômes dépendent du disque atteint et du degré de tassement.

Le principal symptôme d’une discopathie dégénérative est la douleur dans le dos. Sa localisation peut varier selon le niveau de l’atteinte : cervicalgie (douleurs dans le cou), dorsalgie (douleurs dans le haut du dos) ou lombalgie (douleur dans le bas du dos).

Une douleur cervicale peut irradier jusqu’à l’arrière des omoplates ou dans les bras. Elle peut également être associée à une perte de sensibilité, des fourmillements voire des difficultés motrices.

Une douleur dans le dos peut engendrer des difficultés fonctionnelles, par exemple des fourmillements, une perte de sensibilité dans les jambes ou les fesses ou des problèmes pour marcher.

Diagnostic

Le diagnostic d’une discopathie débute par un examen physique du corps, particulièrement du cou, du dos et des extrémités. Durant la consultation, le médecin cherche à apprécier la flexibilité et la mobilité du dos, mais aussi à déceler une éventuelle atteinte nerveuse, fréquente en cas de dégénérescence évoluée.

Une radiographie ou une IRM peut compléter le diagnostic. Bien que les radiographies soient encore largement utilisées en première intention pour le rachis, l’IRM constitue l’examen de référence pour explorer un patient ayant des symptômes évoquant une pathologie discale.

Traitement

La prise en charge d’une discopathie dégénérative s’attache en premier lieu à soulager la douleur lorsqu’elle existe. Un traitement antidouleur, anti inflammatoire ou à base de corticoïdes (voire des infiltrations) peut être prescrit. Une courte période de repos permet d’apaiser les douleurs.

Le traitement médicamenteux peut être associé à de la kinésithérapie. Par ailleurs, des conseils d’hygiène du dos permettent d’apprendre au patient à limiter, au quotidien, les contraintes sur sa colonne vertébrale en adaptant ses positions et en s’affranchissant des mauvaises postures.

Parfois, une intervention chirurgicale doit être envisagée. On parle d’arthrodèse. Cette opération consiste à bloquer le ou les niveaux douloureux dans le but de limiter les mouvements du disque atteint. Cela permet de retirer et remplacer ce disque. En quelques mois, cette opération aboutit à la soudure des vertèbres concernées entre elles et donc diminue les douleurs. Cependant, la chirurgie n’est envisagée que lorsqu’il existe une compression du nerf par une hernie et lorsque les traitements dits conservateurs (c’est-à-dire médicaments et rééducation) ont échoué. En effet, une telle intervention expose à la survenue ou à la persistance de douleurs au niveau des cervicales ou des lombaires et ne permet que rarement d’obtenir la disparition totale des douleurs. D’autres parts, la colonne vertébrale reste plus sensible après l’opération et il est nécessaire de continuer à prendre certaines précautions afin de limiter toute nouvelle usure. Enfin, il est tout de même parfois nécessaire de modifier ses activités physiques, sportives et professionnelles.

Prévention

La prévention des discopathies consiste principalement à éviter les situations à risque. Il est donc conseillé de :

  • Surveiller son alimentation ;
  • Ne pas fumer ;
  • Toujours s’échauffer avant un effort physique ;
  • Eviter les sports trop intenses pour le dos ou le cou ;
  • Protéger son dos lors du port de charges lourdes en prenant appui sur ses pieds ;
  • Muscler son dos ;
  • Régulièrement bouger en cas d’activité statique prolongée, c’est-à-dire au minimum 5 minutes toutes les heures ;
  • Maintenir son dos droit le plus possible ;
  • Penser aux équipements ergonomiques.

À savoir !

Charline D., Pharmacien

– A propose de la discopathie dégénérative. Medtronic. Consulté le 10 mai 2018.
– La discopathie dégénérative lombaire. Société Française de Chirurgie Rachidienne. Avril 2015.
– Discopathie : Qu’est-ce que c’est ? comment la soigner ? Bien-être du dos. Consulté le 10 mai 2018.

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