Mésusage de médicaments en hausse chez les ados

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 11 mars 2016

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Dans un communiqué, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) met en garde contre le mésusage d’antitussifs opiacés et d’antihistaminiques H1 chez les adolescents et les jeunes adultes. Ce message ferait suite à une augmentation brutale des cas d’addiction.

Le « purple drank » en vogue

Ce cocktail à la mode est né aux Etats-Unis dans les années 1990, et est devenu particulièrement populaire depuis les années 2000 sur le continent Nord-Américain. Il s’agit d’un mélange de soda et d’un sirop antitussif à base de codéine et de prométhazine.

La codéine, un opiacé antalgique et antitussif, est détournée à des fins récréatives pour sa capacité à entrainer une légère euphorie et une impression de bien-être. La prométhazine est un antihistaminique H1 recommandé dans les manifestations allergiques et les insomnies occasionnelles. Elle aurait la particularité de diminuer les effets indésirables de la codéine. Il est désormais courant de voir des boissons reconstituées non seulement à base de sirop, mais aussi de comprimés et d’autres solutions buvables.

En France, les premiers signalements ont été adressés au réseau d’addictovigilance en 2013. L’ANSM a depuis observé une « nette augmentation » des cas de délivrances suspectes dans les pharmacies et des hospitalisations pour dépendance ou abus. Le phénomène concerne surtout les adolescents et les jeunes adultes, aussi bien chez les filles que chez les garçons.

Mésusages de médicaments : des troubles de la vigilance et du comportement

Les patients hospitalisés pour mésusage ont montré différents symptômes, dont la somnolence avec des phases d’agitation et des syndromes confusionnels voire délirants. Dans les cas les plus graves, des syndromes de manque et des crises convulsives ont été rapportés. Ces effets correspondent en tous points à l’intoxication à la codéine chez les toxicomanes.

L’association de ces médicaments et de l’alcool est particulièrement dangereuse. L’alcool renforce l’effet anesthésique et le relâchement musculaire de certains organes, dont le cœur ou les muscles respiratoires. Le mélange alcool-opiacé et connu pour déclencher plus facilement l’overdose et conduire plus rapidement au coma.

L’ANSM alerte également sur l’utilisation détournée d’autres médicaments. Elle mentionne l’utilisation abusive du dextrométhorphane (ou DMX, un dérivé morphinique antitussif) qui peut mener à un syndrome sérotoninergique, et les médicaments associant le paracétamol à la codéine qui entraînent une majoration de la toxicité pour le foie.

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Hadrien V. Pharmacien


Source
« Usage détourné des médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les adolescents et jeunes adultes ». ANSM. 03/16